Je n'arrive pas à me concentrer. Mon cœur menace d'exploser à chaque fois. Les effluves de son odeur virile me parviennent sans même que je ne tourne la tête. Son souffle arrive sur mon épaule dénudée me donnant la chair de poule.
- Vous voulez peut-être que je tienne le stylo pour vous ?
Sa voix est marquée d'une telle indifférence que je commence à demander si je représente autre chose à ses yeux que des billets verts.
- N-non. C'est bon. Répondis-je, me voulant ferme malgré le tremblement de ma voix.
J'attrape mon stylo en soupirant. Je déteste la comptabilité mais c'est de ma faute si je suis dans ce bureau, attablée devant des s lignes et des lignes de calcul et autres conneries mathématiques. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Je souffle en observant le premier calcul. Ok. Des fonctions et des graphiques. Tout ce que je déteste. Super. Je commence à résoudre mes calculs en m'aidant de la calculatrice. Hunter n'a pas l'air de réagir. Mes résultats doivent être plutôt bons.
- J'ai fini.
Hunter prend ma feuille et fronce les sourcils. C'est mal parti.
- Vos résultats sont faux. Vous n'avez pas du tout la bonne technique.
Hunter passe donc près de deux heures à m'expliquer cette fameuse technique et j'arrive enfin à finir mes devoirs. Je remets mon travail dans l'enveloppe, prête à être renvoyée et descends directement à la salle de danse. J'allume le radio le temps de m'échauffer. Après deux jours sans danser, je ressens le besoin de rattraper le temps perdu. Je lance la musique et commence à danser. Un grand sourire naît sur les lèvres au fur et à mesure que je me laisse porter par les notes de musique. Je me sens enfin chez moi. Je ne pense plus à rien. Quand je m'arrête de danser, le soleil commence déjà à se coucher. Mon ventre est tiraillé par la faim et je monte quatre à quatre les escaliers jusqu'à la cuisine. Je pénètre à peine dans la cuisine sur Rhonda dépose une assiette pleine devant moi.
- Bon appétit ! Je pensais que tu viendrais plus tôt mais comme tu n'avais pas l'air de vouloir t'arrêter, je n'ai pas osé te déranger.
- Merci.
Je regarde autour de moi écoutant les bruits et Rhonda, comprenant ma question silencieuse, s'empresse de répondre.
- Il est dans le bureau. Chaque heure, il est descendu vérifier ce que tu faisais.
- Je ne l'ai pas entendu. Répondis-je en haussant les épaules. De toute façon, c'est son boulot de me surveiller.
- Évidemment. Tu mettras ton assiette dans le lave-vaisselle, je m'en vais.
- D'accord.
Rhonda vient m'embrasser et je fais de même avant qu'elle ne quitte la pièce. Je finis mon repas et nettoie directement mon assiette au lieu de la mettre dans le lave-vaisselle. Je m'apprête à monter les escaliers quand j'entends des éclats de voix provenant du bureau. Je m'approche sur la pointe des pieds en collant mon oreille contre la porte. J'entends la voix grave de Hunter proférer des menaces puis plus rien. Son interlocuteur doit être en train de lui répondre. La porte s'ouvre en grand et je manque de tomber mais me rattrape de justesse à la chambranle de la porte.
- Vous avez besoin de quelque chose ?
Ses yeux me fixent, brillants de colère et je m'empresse de hocher la tête pour dire non avant de fuir dans mon chambre. Je prends le temps de calmer les battements effrénés de mon cœur puis me glisse sous la douche. Je prends mon temps et sors près d'une demi-heure après être rentrée. J'attrape un vieux jogging avec un pull puis me glisse sous la couette. Je tourne pendant plusieurs minutes avant d'attraper un de ses vêtements puis l'asperger de parfum. Je me recouche et me blottis contre ce doudou improvisé.
∞|∞|∞
L'habitude, je me réveille seule mais ce matin, c'est la sonnerie du téléphone qui m'extirpe de mon sommeil. Le numéro est inconnu et il est trois heures. Il est forcément arriver quelque chose à Paul ! Les larmes roulent déjà sur mes joues lorsque je décroche.
- A-allo ? Demandai-je, la voix tremblante.
Un grésillement se fait entendre puis de la musique. Je veux raccrocher mais je n'y arrive pas. Mon corps est pétrifié. Mon cœur saigne abondamment. Tout est flou autour de moi. Je ne perçois aucun bruit, aucun son juste cette musique qui m'enveloppe tel un nuage noir. Quelqu'un entre dans ma chambre et prends le téléphone. On me secoue mais je ne réagis pas. Je ne suis pas là. Je suis retournée neuf ans en arrière. Cette fameuse nuit. Le froid. Le sang. La mort. Une insupportable sensation de froid me sort de ma torpeur et je pousse un hurlement de douleur.
Les yeux marrons de Hunter sont fixés sur moi. Ses traits sont marqués par une grande inquiétude.- N-ne p-pas...
Mes dents claquent et je n'arrive pas à parler. Hunter m'enveloppe dans une serviette et me porte pour me sortir de la baignoire. J'essaye de parler mais rien à faire.
- Changez-vous. Je vais vous préparer quelque chose de chaud.
Hunter quitte la salle de bain, me laissant seule dans cette grande pièce de marbre blanc. Je reste quelques minutes sans bouger puis la sensation de froid toujours présente m'oblige à retirer mes vêtements pour en prendre d'autre. Je laisse la serviette sur le sol et me remets sous la couette en position foetale. Le vêtement serré contre ma poitrine. Quand Hunter revient, j'essaye tant bien que mal de me relever pour m'adosser contre la tête de lit. Il me tend un chocolat qui me fait sourire intérieurement lorsque je vois des marshmallows flottant dedans. Je bois une gorgée de liquide, réchauffant instantanément mon corps.
- S'il vous plaît, ne le dites pas à Paul. Murmurai-je.
- Je dois le mettre au courant.
- Alors parlez-lui juste du coup de fil...pas de ma réaction.
Je le supplie du regard et il finit par hocher la tête. Je pousse un couinement effrayé lorsqu'il se lève pour quitter ma chambre.
- Ne m'abandonnez pas s'il vous plaît.
Hunter me regarde surpris avant de se rasseoir dans le fauteuil où il était installé quelques secondes plus tôt. Je le remercie d'un regard et dépose la tasse de chocolat sur mon chevet sans même la finir. Je me recroqueville sous la couette et ferme les yeux.
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Do Not Love (Terminée)
Romance- Quoi encore ?! Je ne vous donnerai pas d'interview ! Ni rien d'autre ! Allez ramasser votre acolyte et arrêtez de me suivre ! Vous vous êtes vraiment prêts à tout pour quelques billets. Vous êtes dégoutants, vos pratiques me dégoutent et vous avez...