J'enfile mon pyjama et me couche sous la couette. Je lance un épisode d'Empire et me cale confortablement dans les coussins. J'entends des bruits étouffés, comme des sanglots. Je pense d'abord que ce bruit provient de la télé avant de comprendre que quelqu'un est en train de pleurer. En l'occurrence, Hunter. Je travers le dressing sur la pointe des pieds et entrouvre la porte se sa chambre. Il est allongé sur son lit, les yeux clos, le front en sueur et les doigts crispés sur les draps. Son corps tremble sous ses sanglots à moitié étouffés mais aussi. Tout son visage est figé dans une grimace de douleur alors qu'il se débat de plus en plus comme d'il voulait se libérer de quelque chose. Je m'avance doucement vers lui et pose ma main sur sa joue humide.
- Hunter...
- Nesma...
Sa fiancée. Mon cœur se serre dans ma poitrine. Comment ai-je pu lui en vouloir de m'avoir repoussé ? Il est seulement fidèle à sa fiancée. Sa respiration se calme doucement et je m'éloigne sauf que sa main vient entourer mon poignet comme une enclave.
- Je vais te tuer !
Son visage s'est métamorphosé. La souffrance a laissé place à la rage. Je me retrouve plaquée contre son lit, sans vraiment comprendre. Est-il vraiment en train de dormir ou est-ce juste une façade. Peut-être que depuis le début, il nous ment à tous.
- Hunter !
Ma voix s'étrangle alors que ses mains viennent serrer mon cou. Ses yeux sont toujours fermés alors que je ressens toute la rage qui émane de lui. J'essaye de me relever mais il est beaucoup trop fort. J'attrape ses biceps de mes mains et y plante mes ongles alors que l'air commence à me manquer. Hunter ne cille pas et continue de serrer mon cou. Son visage coléreux descend vers moi et je saisis cette ouverture. J'appuie sur sa tête jusqu'à ce que sa bouche atteigne la mienne, espérant qu'il me reconnaisse. Ses mains ne relâchent pas tout de suite la pression si bien que les larmes se mettent à couler sur mes joues. Puis, la tension se relâche aussi vite que Hunter s'éloigne. Ses yeux sont grands ouverts à présent, il semble effrayé. Je continue de pleurer de plus silencieusement.
- Emma, je...qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Vous faisiez...un cauchemar alors, j'ai...j'ai voulu vous réveiller et vous...vous...vous avez essayé de me...
Instinctivement, je porte les mains à mon cou comme pour parer à une nouvelle attaque.
Ses yeux scrutent mon corps, cherchant des blessures.- Je suis désolé. Je ne comprends pas comment...
- Vous étiez en train de dormir.
- Cela n'excuse pas mon acte.
Hunter s'approche de moi et s'arrête net en percevant la lueur de peur qui brille dans mes yeux.
- Où vous ai-je attaqué ?
- Oublions cette histoire.
Je me lève, pleurant à chaudes larmes. Je me dirige vers ma chambre quand sa main me stoppe. Malgré la chaleur de sa paume, je ne peux empêcher mon corps de se raidir.
- Si vous saviez à quel point je regrette Emma.
- Oublions cette histoire. Répété-je plus durement que la première fois.
Je rentre dans ma chambre et referme la porte derrière moi. J'éteins la télé et plonge sous la couette laissant mon chagrin s'exprimer.
∞|∞|∞
Je n'ai quasiment pas dormi à cause des évènements de la veille. Une part infime de mon cerveau se dit que Hunter m'a reconnu quand je l'ai embrassé. Une autre se dit qu'il a juste senti sur ce n'était pas la femme qu'il aimait alors il s'est réveillé. Mais la plus importante n'arrive pas à oublier ce qu'il s'est passé. Je touche mon cou encore douloureux. Je me lève, les paupières gonflées par mes pleurs et descends dans la cuisine. Rhonda s'affaire dans la cuisine et ne m'entends pas entrer. Je m'approche d'elle très doucement puis la serre dans mes bras.
- Emmie !
Elle m'étreint à son tour et je me sens bien au chaud dans ses bras.
- Tu m'as manqué.
- Toi aussi. Pendant un instant, j'ai cru que c'était le jeune homme.
- Hunter ?
- Non, Brian. Hunter est parti, Paul ne te l'a pas dit ?
- Non. Enfin pas encore, j'imagine.
- Bonjour, je suis Brian, votre nouveau garde du corps.
- Bonjour. Répondis-je un peu plus froidement.
Je n'arrive pas à croire qu'il soit parti comme ça, sans même me dire au revoir. Il a dû démissionné à cause de ce qu'il s'est passé hier.
- Comment avez-vous fait pour arriver aussi vite ?
- Je suis un vieil ami de Hunter. Il m'a dit qu'il avait besoin de rentrer à Seattle.
- Ah d'accord. Je n'ai pas très faim Rhonda.
- Assieds-toi et mange jeune fille.
Je fais mine de bouder mais ses gaufres sont très alléchantes. Je prends des fruits et les découpe avant de verser du sirop d'érable. C'est délicieux, comme tout ce que fait Rhonda d'ailleurs, mais le départ de Hunter n'arrête pas de me trotter dans la tête. Est-ce qu'il est parti à cause de ce qu'il s'est passé hier soir ? Peut-être que sa fiancée lui manquait.
- Qu'est-ce que tu as dans le cou Em ?
Je sursaute en entendant la voix inquiète de Rhonda.
- De...hum...je me suis cognée. Bégayé-je en posant la main sur mon hématome.
- Tu as mis de la pommade ?
- Pas encore. Je vais le faire après.
- N'oublie pas.
- Non non.
J'avale un verre de jus d'orange en finissant ma gaufre puis quitte la table. Je monte dans ma chambre et enfilé une brassière de sport avec une paire de leggings. Je passe un t-shirt blanc et attrape une paire de baskets. J'attache mes cheveux, pose une paire de lunettes de soleil et prends une casquette noire.
Je frappe à la porte de Brian pour le prévenir et descends au rez-de-chaussée. Je m'assois sur la terrasse et regarde le soleil déjà haut dans le ciel.
- Emma, j'imagine que tu n'as pas oublier de mettre de la pommade.
- Noooon.
Je grimpe les escaliers le plus discrètement possible et farfouille dans ma salle de bain pour trouver la crème. Je l'étale en vitesse puis range le tube avant de de redescendre. Brian m'attend près de la porte, déjà en tenue de sport.
- On y va ? Demande-t-il.
- Oui.
Malgré une expression impassible, Brian semble beaucoup plus avenant que Hunter.
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Do Not Love (Terminée)
Storie d'amore- Quoi encore ?! Je ne vous donnerai pas d'interview ! Ni rien d'autre ! Allez ramasser votre acolyte et arrêtez de me suivre ! Vous vous êtes vraiment prêts à tout pour quelques billets. Vous êtes dégoutants, vos pratiques me dégoutent et vous avez...