- Je ne peux pas pour le moment Kayla.
- Pourquoi ?
- Je travaille, je te signale.
- Quelques jours seulement, si tu es revenu, c'était aussi pour être avec nous non ?
- Je verrais ce que je peux faire OK ?
- Très bien.
Je raccroche puis retourne dans le salon d'essayage où défile Emma. Rien à voir avec la fille vulnérable que j'ai rencontré il y a bientôt un an. Son sourire est éblouissant malgré la lueur de tristesse qui persiste dans ces yeux.
- Emballez-moi tout ça pour demain s'il vous plaît. Ordonne Brenna.
- Très bien madame.
Nous quittons le magasin pour nous diriger vers l'hôtel. Emma est perdue dans ses pensées, observant le paysage new-yorkais.
Arrivés à l'hôtel, nous ne passons même pas par la réception et montons directement au dernier étage. Brenna passe la carte électronique et la porte s'ouvre sur un superbe séjour.
- Bon, je te laisse. On se revoit demain Emma.
- D'accord.
Elles se font la bise et Brenna me serre la main avant de quitter la pièce.
- Prenez la chambre que vous voulez, elles sont pareilles.
Emma ouvre la grande porte vitrée et sort sur la terrasse. Je pousse une porte au hasard et tombe sur une chambre Tout respire le luxe ici. Le lit king-size possède des draps en soie, la salle de bain est en marbre et la douche a des jets massants. Sur le front, nous n'avons pas le millième de ce que possède cette chambre. Je retire mon manteau puis quitte la chambre. Emma n'a pas bougé depuis que nous sommes arrivés.
- Mademoiselle ?
Elle sursaute puis se tourne vers moi.
- Voulez-vous que je mette les bagages dans votre chambre ?
- Non, je m'en occuperai. On pourrait peut-être s'appeler par nos prénoms ? Et arrêtez de se vouvoyer ?
Je ne dois pas faire ça. Ce serait créer un lien avec elle. J'ai appris à mes dépens que se rapprocher d'une personne que vous êtes censé protéger ne fait que précipiter la Mort.
- Non. Claqué-je.
- J-je...d'accord. À propos de...hum...ce qui s'est passé ce matin, je tenais à...
- C'est déjà oublié.
- Oh...ok. Très bien.
Elle passe devant moi pour rentrer, je respire son odeur délicate et sucrée. Je sors à mon tour sur la terrasse, admirant les lumières de New York. Un bruit de porte me fait sursauter et je rentre à l'intérieur.
- Je vais courir.
- Je me change et je vous accompagne.
- Ce n'est pas la peine.
- Ce n'est pas une peine. Je suis payé pour ça.
Je file dans ma chambre et attrape un short et t-shirt dans ma valise. Je retire mon costume et mes chaussures pour m'habiller puis chausse mes baskets. Emma pose une casquette sur sa tête puis nous sortons. Certains clients dévisagent Emma. De vieilles dames aigries s'offusquent par ce qu'on a le malheur de voir le nombril d'Emma.
- Central Park est à quelques centaines de mètres.
- Je vous suis.
Je vais pour courir à ses côtés mais les rues sont tellement bondées que je suis obligé de me placer derrière elle. Je regarde les énormes buildings qui ont fait la renommée de cette ville. C'est la première fois que je viens à la Grosse Pomme. Mes yeux glissent brièvement vers ses fesses et je me flagelle intérieurement de l'avoir reluquer. Ne serait-ce qu'une seconde. Nous arrivons à Central Park et le changement d'ambiance est radical. Moins de monde, plus calme. Même si la circulation se fait toujours entendre. Je me replace enfin à ses côtés. Emma a l'air plutôt endurante. Je ne sais pas si elle pratique le sport régulièrement, en tout cas ses cuisses rapidement ont l'air plutôt...Putain ! Je ne peux pas me permettre de faire les mêmes erreurs que par le passé. Paul Carter me paye cher pour protéger Emma et j'ai besoin de cet argent. J'ai eu du mal à réaliser que c'était sa fille quand je l'ai revu. Cet homme pèse plusieurs milliards de dollars. Emma Royce-Carter. Impossible de trouver quoique ce soit sur elle avant ses 11 ans. J'aurais pu faire appel à mes contacts mais j'ai préféré ne rien dire. Je continue de la suivre jusqu'à ce qu'elle s'arrête près d'un lac. Elle marche jusqu'à une fontaine et se penche pour boire. J'entends un claquement de langue derrière moi et je me retourne pour voir une vieille dame secouer la tête de mécontentement en me regardant. Je la suis des yeux jusqu'à ce qu'elle s'éloigne avec son chien. Je me tourne à nouveau vers Emma et réalise que j'avais la tête penchée. En parfaite position pour mater son cul. Encore une fois. Je ne comprends pas ce qui m'arrive depuis ce matin. Le baiser m'a ramené des mois en arrière. Comme la première fois, elle m'a eu par surprise. Sauf que cette fois-ci, j'ai réagi. J'ai bien vu que je l'avais blessé mais je ne peux faire autrement. Ce qui s'est passé dans l'avion est encore pire. J'ai adoré le contact de sa peau sur la mienne. Si douce et apaisante. Putain, qu'est-ce que je suis en train de faire ? Ce n'est qu'une gamine.
- Hunter ?
Je sursaute en entendant le son de sa voix. Elle me dévisage, les mains sur les hanches.
- Vous voulez boire ?
- Non ça ira.
- Comme vous voulez.
Elle recommence à courir et dès que nous sortons du parc, elle marche.
- J'adore Bridgetown. Mais New York est vraiment particulier. Il y a toujours quelque chose de nouveau à faire ou à découvrir ici.
- Je ne sais pas. C'est la première fois que j'y viens.
- Mais il faut absolument que je vous fasse visiter ! Cette ville est tellement...
Emma se stoppe si brutalement que je manque de lui tomber dessus.
- Je me suis trompée de route.
Elle tourne les talons et s'éloigne comme s'il était poursuivi. Je la rattrape en quelques foulées. Son visage retrouve cette expression fragile et vulnérable. La même que le jour de notre rencontre.
Je ne pose aucune question. Ça ne me concerne pas et en plus je m'en fous totalement. Nous revenons à l'hôtel, dans l'ascenseur, Emma semble toujours aussi triste. Son visage est fermé, elle est plongée dans ses pensées. Je suis obligée de lui toucher l'épaule pour qu'elle réalise que l'ascenseur est arrivé. Je la suis quand elle entre dans la suite. Son visage si affligé, une seconde plus tôt, se fend d'un énorme sourire en voyant un homme de dos. Elle court et lui saute dessus.
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Do Not Love (Terminée)
Romance- Quoi encore ?! Je ne vous donnerai pas d'interview ! Ni rien d'autre ! Allez ramasser votre acolyte et arrêtez de me suivre ! Vous vous êtes vraiment prêts à tout pour quelques billets. Vous êtes dégoutants, vos pratiques me dégoutent et vous avez...