- Comment est-ce qu'elle va ?
- Tu n'avais qu'à pas l'abandonner.
- Brian. Grondé-je.
- Bah quoi, c'est vrai. Personne ne t'a forcé à la quitter.
Avoir failli tuer Emma est une raison bien plus que suffisante. Je n'arrête pas d'imaginer ce qui aurait pu se passer si...si elle ne m'avait pas embrassé. Je ne suis pas quelqu'un pour elle. Je ne suis pas celui qu'il lui faut.
- Oh ! Tu m'écoutes là ? À quoi ça sert de poser une question si tu n'écoute même pas la réponse.
- Excuse-moi, tu disais ?
- Tout se passe relativement bien. C'est une jeune fille calme et réservée.
- Veille à ce qu'elle fasse correctement des devoirs.
- Tu te fous de ma gueule ? Une menace de mort pèse sur sa tête et toi tu me demandes de faire gaffe à ses cours ?!
- Je...
- Laisse tomber. Vous avez du nouveau ?
- Oui. C'est définitif. Franck Royce n'existe pas. Sa mère ne s'est jamais marié et l'armée n'en a jamais entendu parler.
- Mais alors qui est son père ?
- Je commence à me demander si le problème ne vient pas de là.
- Que veux-tu dire par là ?
- Son véritable père est peut-être derrière toute cette histoire.
- Peu importe. Nous ne savons toujours pas qui est son père.
- Pourquoi veut-il la tuer ? Emma ne jamais ferait pas mal à une mouche.
- Tu devrais peut-être demander à notre patron s'il possède quelques infos sur le sujet.
- Cela m'étonnerait mais je vais lui passer un coup de fil. L'accident de voiture, il faut creuser dans ce sens.
- D'accord, je te laisse. Emma veut faire un jogging.
- Pas de problèmes. Bonne chance. Prends bien soin d'elle.
- C'est pour ça que je suis là.
Je raccroche et pose mon portable à côté de moi, dans le canapé. Je n'ai toujours pas dit à ma famille que j'étais rentré à Seattle. J'allume ma télé et zappe sans jamais vraiment la regarder. Revenir dans cette ville ne fait que raviver la douleur. Je ne suis même pas encore allé sur la tombe de mon frère. Je n'étais même pas présent à son enterrement. Je la regarde la photo posée sur la commode. Notre famille au grand complet. Nous étions jeunes, nos parents n'étaient pas encore morts. Cette photo n'a été prise que pour les apparences. Mon père était un alcoolique notoire, touchant sans doute à la drogue et ma mère...ma mère nous aimait mais mon père avait un contrôle sur elle. Il n'a jamais lever la main contre elle, ne l'a jamais insulté, ni même élever la voix sur elle. Un beau jour, mon père rentrait d'un week-end chargé en alcool et autres substances quand il est tombé dans un ravin. Nous étions soulagés en tant qu'enfants. Nous pensions que notre mère serait plus heureuse. Ça a été le cas, mais ça n'a pas duré longtemps. Ma mère s'est suicidée moins d'un an après. Overdose. Elle nous a laissé une lettre dans laquelle elle disait qu'elle nous aimait de tout son cœur mais qu'elle ne pouvait vivre sans lui. Ce fut une période cauchemardesques psychologiquement mais aussi financièrement. Ma sœur venait d'avoir vingt-deux ans et travaillait déjà dur pour payer ses études. Alors du haut de nos seize ans, nous avons commencé à bosser pour participer. Nous avons, plus d'une fois, failli nous retrouver à la rue. Kayla a souvent voulu arrêter ses études mais nous l'en avons empêché. Trois ans plus tard, ma sœur obtenait son diplôme d'infirmière tandis que mon frère et moi étions engagés dans l'armée. Nous avons effectué notre première mission cinq ans après nous être engagés. À notre retour, nous avons découvert notre sœur enceinte de six mois mais sans le père. Mais maintenant, elle est avec Mike et tout va pour le mieux vu qu'ils s'attendent un enfant. Je sursaute à moitié lorsque j'entends une clé tourner dans la serrure. J'éteins la télé, attrape mon Glock dans mon dos et vise la porte.
- Ces escaliers vont me tuer un jour.
- Maman est grosse ! Maman est grosse ! On va la faire rouler comme une boule. Hein Papa ?
- Ne dis pas ça voyons.
Kayla, tu sais bien que...Je n'entends pas la suite car mon beau-frère entraîne ma sœur qui sanglote dans ses bras. Abby rentre tranquillement dans mon appartement et je range discrètement mon arme derrière un coussin.
- Bouh !
- Aaaaah !
Ma nièce bondit, hurle et lâche sa peluche sur le sol. Son cri cesse dès qu'elle m'apercoit et elle court de ses petites jambes vers moi.
- Tonton Hunter !
- Ma princesse.
Je l'attrape au vol et la couvre de baisers. Abby rit et s'agite dans mes bras quand ma sœur et son mari entre en trombe.
- Qu'est ce qu'il...Hunter ?
Je pose ma nièce sur ma hanche alors que Kayla se remet à pleurer en se jetant dans mes bras. Je vois son mari mimer de ses lèvres "les hormones" et je souris en la serrant contre moi.
- Ok, Kayla, tu me serres un peu trop fort là.
- Oups ! Désolée.
Elle me lâche et essuie les larmes sur sa joue en souriant de toutes ses dents.
- Qu'est-ce que vous faites là ?
- Un voisin a signalé du mouvement dans l'appartement cette nuit.
- C'était moi. J'ai pris l'avion tard.
- Tu as fini ton boulot alors ?
- D'une certaine manière oui.
- J'espère que tu vas rester avec nous un bout de temps. Déclare mon beau-frère.
- Oui ! Mary sera tellement contente de te voir. Les enfants aussi d'ailleurs. Tu n'as qu'à venir à la maison dimanche.
- Sauf si tu es trop fatigué par le décalage horaire. Intervient
Je le remercie du soutien par un signe de tête quand je sens de petites lèvres mouillées sur la joue.
- Avec ce bisou, tu seras plus fatigué Tonton. Alors tu viens ?
- C'est vrai que je me sens beaucoup mieux princesse. Ris-je. Oui je viendrai.
- Tu es le meilleur tonton de la Terre !
- Et toi, tu es la plus belle princesse de la Terre.
Les joues de ma nièce rosissent de plaisir alors qu'elle se blottir contre moi.
- Bien, maintenant qu'on a vérifié que tout allez bien, on va te laisser. Déclare ma grande soeur.
- Non ! Je veux rester ici. Pleurniche Abby.
Je hausse les épaules en caressant son dos pour indiquer à ma sœur que ça ne me dérange pas.
- Tu me la ramènes avant quatorze heures. On a rendez-vous chez le médecin. Bisous ma puce.
La petite se relève enfin et embrasse ses parents avant qu'ils ne quittent la maison.
- Alors princesse, que veux-tu faire aujourd'hui ?
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Do Not Love (Terminée)
Romance- Quoi encore ?! Je ne vous donnerai pas d'interview ! Ni rien d'autre ! Allez ramasser votre acolyte et arrêtez de me suivre ! Vous vous êtes vraiment prêts à tout pour quelques billets. Vous êtes dégoutants, vos pratiques me dégoutent et vous avez...