Chapitre 3:

5.9K 617 355
                                    


Aujourd'hui, j'ai battu un record de connerie ! J'ai eu la merveilleuse idée de ne PAS regarder la météo, ni par la fenêtre de ma chambre, et de ne me vêtir que d'un pauvre sweat large , comme à mon habitude. Bon jusque là, on aurait pu se dire que je me les serais pelé, sans grand changement avec mes habitudes. Mais non. Non non. Le temps a décidé que je devais mourir d'une pneumonie à l'âge de dix-neuf ans. Un déluge. Un putain de déluge est actuellement en train de s'abattre sur Busan. Moi, con comme je suis, ben je cours vers l'arrêt de bus, l'avant bras plaqué contre le front, ralentissant au fur et à mesure, le corps alourdi par le poids de mes vêtements mouillés. Mon jean colle à mes jambes, mes pompes sont imbibées d'eau, mon sweat doit avoir pris quatre bon kilos, mes cheveux blonds collent à mon front, les gouttes coulent dans mes yeux, j'arrive même plus à les ouvrir. Je cours comme je peux, l'arrêt n'est plus très loin.

Quand j'y arrive enfin, je me jette sous l'abri, essoufflé, la gorge brûlante, les poumons au bord de l'explosion. Je me penche en avant, les mains sur les genoux. Je me retiens de vomir autant que possible. Putain mais quelle journée de merde... Alors qu'il n'est que sept heures quarante du matin...

« C'est pas que la vue me plaît pas, mais tu comptes rester le cul en l'air longtemps ? »

Je me redresse et me tourne vivement vers la provenance de cette voix, surpris. Yoongi... Il est venu aussi lui... Sauf qu'il a pris un parapluie, évidemment. Je soupire et passe une main dans mes cheveux pour dégager mon front. Je m'assois sur le banc, comme je le fais d'habitude, et m'adosse contre le mur.

« Et ben... Personne ne t'as jamais appris à regarder la météo ? »

Je ferme les yeux, et, avec toute la force de mon irritation et de mon désespoir du moment, je lui jette, sans réfléchir une seule seconde.

« Ferme ta gueule... »

Immédiatement après que ces mots fleuris aient franchi mes lèvres, ses doigts se referment sur mes joues, et tournent mon visage vers le sien. On est si proches que je sens sa respiration contre mes lèvres.

« Comment est-ce que tu parles à tes aînés ? »

Je déglutis, puis me dégage, ne pouvant pas parler quand mes lèvres et mes joues sont compressés entre les doigts d'une brute épaisse.

« J'suis pas d'humeur à être poli. »

« Et moi pas du genre à laisser un sale gosse me parler comme à un chien. »

Je me tourne vivement vers lui, vraiment agacé, pour le coup. Je n'arrive même pas à percevoir le jeu dans ses agissements.

« T'as vu comme tu me parles toi ? »

Il me sourit, rapproche son visage du mien, glisse ses lèvres jusqu'à mon oreille. Pendant un instant, je n'entends que la pluie battante autour de nous, et sa respiration qui caresse ma tempe.

« Je sais que tu aimes ça... »

J'entrouvre les lèvres, me rend compte que je retiens mon souffle depuis quelques secondes, relâche l'air de mes poumons qui s'échappe en un petit soupir fébrile.

Je me tâte, rentrer dans son jeu où l'envoyer se faire mettre très cordialement? Parce que je ne sais que choisir entre faire exploser la frustration que cette matinée de merde fait naître en moi, et la chaleur indescriptible que lui fait naître dans le bas de mon ventre...

« Tu crois vraiment que je suis dans ce délire, Yoongi Hyung ? » Je murmure, avançant mes lèvres contre son oreille à lui.

« J'en suis sûr, Jiminie. »

Le Connard de l'arrêt de bus -Yoonmin-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant