Chapitre 11

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Oh. Mon. Dieu.

Julien, mon colocataire, mon ami, celui pour qui je ressentais des sentiments que je ne devais pas ressentir, venait de m’embrasser, volontairement. Pas le baiser du siècle, un simple contact. Mais justement, la simplicité de ce geste le rendait encore plus important à mes yeux. J’effleurai mes lèvres du bout de mes doigts.

Plongé dans une sorte d’état second, j’avais à peine remarqué la fuite du brun. Ça avait été presque… magique, irréel… Je ne savais même plus si mon cœur était seulement en train de battre ou s’il cherchait à s’échapper de ma poitrine. Un unique mot s’imposait dans mon esprit : encore. Je voulais encore sentir ses lèvres contre les miennes, encore goûter à cette bouche douce et sucrée. Je voulais même plus que ça.

D’un bond, je me précipitais dans l’entrée, ne prenant même pas la peine de me couvrir, et sortis de l’appart dans le seul but de retrouver Julien.

Dehors, je tournais la tête en tout sens, faisant craquer ma nuque par moments. Il aurait pu partir n’importe où… Je me mis à courir, prenant une direction au hasard. Avec ma chance, j’étais capable de lui passer devant sans même le voir. J’arpentai les rues pendant une bonne heure, la nuit était tombée, quand je passais devant le parc. Je décidai de le traverser. Après tout, ça ne coûtait rien et c’était un chemin plus court pour rentrer.

J’avançai en scrutant les alentours, quand enfin je le vis. Assis sur un banc, les yeux dans le vide.

Il était beau.

Pour la première fois je me permettais ce type de réflexion. Je me sentais enfin prêt à assumer mes sentiments. J’avançais doucement dans sa direction, mes pieds crissant sur les cailloux du chemin. Je m’assis à ses côtés, en silence. Je ne savais pas ce que j’attendais. Qu’il se retourne, me voit et s’enfuit à nouveau ? Au lieu de cela, il ne disait rien et gardait la tête baissé, c’était comme s’il ne m’avait pas remarqué. Après de longues minutes, je me décidai à briser le silence.

« Tu veux que je te raconte mon rêve ? »

Il avait le droit de savoir. Il me soutenait chaque nuit depuis son arrivée, sans jamais poser de question, respectant ma vie privée. Et moi, ces derniers temps, je voyais dans ses yeux de la déception. À chaque fois que j’allais me confier à Mickael. Comme si je le jugeai indigne de confiance. Même s’il disait comprendre, je sentais bien qu’au fond de lui, ça le peinait. Pendant que moi, je doutais. Je voulais lui dire, mais j’avais peur de la réaction de cet homme qui m’est devenu si cher en à peine deux mois. Même si au fond de moi, je savais qu’il ne s’en servirait pas pour me faire du mal.

Il se redressa d’un coup, l’air surpris. Je lui adressai un petit sourire avant d’oser poser ma tête sur son épaule. Il frissonna mais ne dit rien. Je pris ça pour une invitation et commençai à parler.

« Je connais Micka depuis que j’ai 13 ans. Il a toujours été comme un grand frère pour moi. Je vivais chez ses parents. Je n’avais personne d’autre. C’était la seule famille qu’il me restait. Mes parents n’avait ni frères ni sœurs, je n’ai plus de grands-parents, plus personne. Le père de Micka étant le meilleur ami du mien, ma garde lui est revenu. C’était le dernier souhait de mes parents. Ils sont morts quand j’avais 6 ans. J’ai jamais su comment. Tu dois te demander pourquoi les parents de Micka ne m’ont pas récupéré à cet âge là.. C-C’est parce que j’avais une sœur.. Une sœur qui avait 19 ans à l’époque.. Enfin, c’était ma demi-sœur. Mais je l’aimais énormément. Elle s’appelait Sarah… »

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Un petit garçon est debout devant une grande double porte en bois. Il sert fort un petit chien en peluche blanc entre ses mains. Il ne sais pas ce qu’il se passe, cela n’empêche pas les larmes de couler silencieusement le long de ses joues. Il entend des gens parler derrière la porte close, des hommes. Et soudain, un cri féminin s’élève au milieu des voix. Un cri de douleur et de chagrin.

Tout commence lorsqu'on est inconnu (feat Cristalia20)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant