Chapitre 8

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Je m'allongeai sur mon lit en laissant échapper un soupir. J'avais embrassé Julien.. Enfin il m'avait embrassé.. Ou l'inverse... On s'était embrassés. Au moment où nos lèvres sont rentrées en contact, j'ai eut comme l'impression que des milliers de papillons dansaient joyeusement la salsa dans mon ventre. Ça ne m'était jamais arrivé avant. Serai-je... Non, impossible. C'était juste une attirance, pure et simple.

Je tournai ma tête vers le brun qui dormait sur matelas au pied de mon lit. Il était partit se coucher avant moi et j'espérais qu'il dormait. Je tendis une main hésitante vers lui et la fit glisser dans ses cheveux. Il gémit doucement et je la retirai vivement, craignant de l'avoir réveillé.

Heureusement pour moi, ce n'était visiblement pas le cas. Je retentais l'expérience et lui caressai tendrement les cheveux. C'était doux et agréable. Je stoppai un instant mon mouvement en me rendant compte de ce que je faisais mais, même en y réfléchissant, je ne savais pas pourquoi je le faisais, j'en avais juste envie.

Je recommençai donc mes caresses, appréciant le moment. Mes yeux commençaient à se fermer quand Julien se retourna et attrapa mon poignet. Je sursautai et un léger sentiment de culpabilité se nicha dans mon ventre. Je m'apprêtai à me justifier quand je remarquais ses yeux fermés et sa respiration régulière. Il dormait toujours...

Je tentais de dégager mon poignet mais il le tira et posa sa tête sur ma main. J'étais dans une situation un peu inconfortable, seulement, si je dégageai ma main, il allait probablement se réveiller. Et ce serait encore plus inconfortable de devoir expliquer ça. Je m'allongeai sur le côté et fermai les yeux. La chaleur de sa joue contre ma main était agréable et je ne tardai pas à m'endormir.

Je sentis un souffle sur mon visage et entrouvris les yeux pour rencontrer un regard vert. Proche, très proche. Trop proche. Je me reculais d'un coup, les joues rouges. Julien semblait gêné, une légère coloration teintait ses pommettes.

« Salut.. » murmura t-il
« Hey... »

Un silence s'installa entre nous, me mettant mal à l'aise. Je triturai nerveusement ma couverture, attendant quelque chose, n'importe quoi.

« Ça va ? » lança t-il, peut-être parce que le silence le gênait autant que moi.
« Oui et toi ? »
« Ça va.. »

Ok... On va aller très loin. Je relevais les yeux de ma couverture et ils s'accrochèrent à ceux de mon ami. Mon dieu je n'avais jamais remarqué à quel point ils étaient beaux... La porte s'ouvrit violemment sur notre colocataire qui s'exclama joyeusement :

« Debout les marmottes ! C'est l'heure ! »

En nous voyant éveillés et dans la situation actuelle, il recula d'un pas et tira la porte.

« Oups, je dérange visiblement... J'vous laisse.. »

Ju' sauta sur ses pieds, brisant notre contact visuel et sortit de la chambre.

« Nan t'inquiètes, j'allais me lever. »

Mickaël le regarda s'éloigner avec étonnement , puis se tourna vers moi.

« Il se passe quoi entre vous là ? »
« J'en sais rien du tout.. » soupirai-je en me rallongeant sur mon lit.

Je me levai une dizaine de minutes plus tard pour croiser Julien dans la cuisine. Il avait les cheveux humides et son T-shirt était mouillé dans son dos. Il venait de sortir de la douche. Je repensais au premier jour de notre colocation, quand il était entré dans ma chambre en pensant que c'était la salle de bains. Je sentis mes joues chauffer à ce souvenir.

Je croisai son regard mais il détourna les yeux, gêné. Je pris mon bol, les Chocapics et me servis. Une fois assis en face de lui, je tentais une nouvelle fois de capter son regard mais il s'obstinait à examiner la brique de lait, comme si quelque chose d'intéressant était marqué dessus. Je décidais de briser le silence en premier.

Tout commence lorsqu'on est inconnu (feat Cristalia20)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant