Chapitre 9

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Le lendemain soir, je fausse encore compagnie à Alaska. Je ne suis pas prête à lui parler de Lauren. Pas encore. J'ai peur de sa réaction. Lorsque je sors dehors, il fait encore jour et pourtant, je n'explose pas. Non, je sens plutôt un faible bourdonnement dans mes oreilles, ma peau me démange doucement, mais c'est tout. Je me dirige vers chez moi, le pas trainant. L'espace d'un instant, j'ai l'impression d'être une adolescente normale, pas une vampire qui voit les auras. Puis je souviens que cette Ever est morte depuis peu. Arrivée chez moi, je me dissimule derrière l'immense pin situé au fond du jardin. D'ici, j'ai une vue panoramique sur la scène. Des dizaines de personnes inconnues assistent à la veillée, de longues cierges dans les mains. Jamais je n'aurais pensé être aussi populaire. Quant à leurs auras, ils sont tous gris, sans exception. Viens ensuite le temps des discours. Mes parents montent sur l'estrade, le regard vide. Ma mère prend le micro et dit, dans un murmure:

-Ma chérie, tu as été la fille la plus merveilleuse de la Terre, et ou que tu sois, nous te souhaitons tout le bonheur du monde...

Elle chancelle, incapable de continuer. Mon père prend alors la parole, les larmes aux yeux:

-Ever, même si je n'ai pas toujours été là pour toi, sache que tu es notre plus belle réussite et que nous t'aimons plus que tout.

Ils se retirent lentement, comme s'ils attendaient que je sorte de la foule pour les serrer dans mes bras. Je sens ma gorge se nouer de plus en plus à mesure que les discours défilent. Rachel monte finalement sur l'estrade, les yeux rougis. Elle attrape le micro avant de fondre de nouveau en larmes et de se mettre à hurler comme une hystérique. C'est à cet instant que je me décide à partir avant de me laisser submerger par l'émotion. Je m'éloigne de quelques pas puis consulte mon téléphone. J'ai reçu un nouveau message et douze appels désespérés de Rachel. Je les passe rapidement et ouvre mon message.

Lauren: je sais que la veillée a lieu aujourd'hui a:lors je voulais te souhaiter bon courage.

Moi: merci! mais j'ai préféré partir. Trop d'émotions ;(

Lauren: désolé...tu veux qu'on se fasse un ciné?

Moi: clair! j'arrive dans 10 minutes!

Bon. Maintenant, il ne me reste plus qu'à convaincre Alaska  de me couvrir. Je compose son numéro, les mains tremblantes.

-Allo? C'est Ever.

-Ca va, je suis pas débile, je reconnais ta voix! Tu veux quoi?

-Tu pourrais me couvrir pour ce soir?

-OK, mais si tu te fais prendre, tu te démerdes!

-Merci! Je te revaudrais ça!

-J'espère bien! Salut!

Le  dernier jour de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant