Chapitre 23

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J'enfile un débardeur noir et une veste en cuir assortie tout en repensant à la réunion de famille qui a eu lieu quelques instants plus tôt. Lénobia avait attendu que tout le monde soit installé avant d'expliquer son plan. En résumé, il consistait à faire croire à Drina que je voulais retourner à ses côtés,et par conséquent, la tuer par surprise.
-Mais Drina n'est pas bête, elle trouvera un moyen de prévenir son armée, avait fait remarquer Victor.

-S'ils sont trop nombreux, Katherine prendra les choses en main. A elle seule, elle est presque aussi puissante qu'un tank de l'URSS, était intervenu Carter.
A la mention de son nom, Katherine avait baissé la tête en rougissant légèrement. Personne n'avait ajouté un mot et nous étions partis nous préparer dans un silence de mort.

-Tu as peur? demande Rose, brisant le silence pesant qui s'était installé.

Elle fixe mes mains tremblantes puis s'approche de moi, sa longue queue de cheval rebondissant à chaque pas.

-Non pas du tout. Je m'apprête à tuer mon ennemie jurée, qui soit dit en passant, est une vraie psychopathe, mais je suis aussi détendue que si j'allais au spa, je dis, essayant d'être ironique.

-Tout le monde a peur Ever, mais essaie de penser comme une machine, sinon tu risques de te noyer dans tes émotions. Oh, avant d'oublier, laisse tomber l'ironie, me conseille-t-elle en souriant.

-Je prends ça comme un compliment !

Nous éclatons de rire tout en nous dirigeant au garage. Là, Lénobia et Carter nous distribuent de longs pieux acérés en argent, puis je monte avec Lauren, Victor et Rose dans une des voitures. Je m'installe à l'arrière avec Lauren, la tête posée sur son épaule, tentant de reprendre un peu d'énergie. A travers mes yeux mi-clos, je commence à voir les lueurs de la ville apparaître. Nous sortons du véhicule, bientôt rejoins par Carter, Katherine et Lénobia. Nous nous faufilons dans les rues animées, essayant de ne pas attirer l'attention, chose assez difficile quand on se promène avec des pieux longs de plusieurs dizaines de centimètres. Nous nous engouffrons ensuite dans la ruelle déserte qui jouxte la planque de Drina. Avec Lauren, nous échangeons ce qui sera peut-être notre dernier baiser, puis je soulève la lourde plaque d'égout et descends l'échelle, serrant fermement mon pieux dans mon poing gauche.

Cette fois, tu es foutue Drina.

Le  dernier jour de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant