The Boy 2 [BxB]

Chapitre 3.

Se baisser, se relever, soulever et re-poser, ranger et défaire.

Je crois que ce travail va m'épuiser. Voir pire, me briser le dos.

Et dieu sait que j'ai besoin de toutes mes forces. J'ai besoin de toutes mes forces pour montrer que je suis un guerrier, un vainqueur, quoi qu'il arrive.

Depuis lui , la défaite ne fait plus partie de mon vocabulaire. C'est fini, je ne laisserais plus rien m'échapper ou détruire ce que j'ai longtemps essayé d'être.

Plus rien n'a le droit de se mettre en travers de mon chemin.

- Luke! Fait une pause! Viens, je vais te faire un café, tu bouges beaucoup trop. Me dit ma collègue, qui croit que je n'ai pas encore remarqué l'attirance qu'elle a envers moi depuis quelques temps.

Je relâche les nombreux cartons que j'avais dans les mains. Tant pis, de toute façon on est loin d'ouvrir alors je peux bien laisser traîner quelques trucs dans le passage.

Je la suis jusqu'à l'arrière du magasin et, à mon grand étonnement, personne n'est en pause à part nous deux.

- Décidément, ils sont tous à fond dans leur travail. D'habitude, ils prennent une pause de ving-cinq minutes, ça m'étonne.

Je hoche la tête, n'ayant pas trop envie de faire la conversation avec elle. Emma. Juste son prénom me pose problème, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais ça ne passe pas.

Je me vautre sur l'une des chaises, et Emma me rapporte un café. Quelle suce boules.

- Je me disais que.. Qu'on pourrait peut-être se voir en dehors du travail, un de ces quatre. Tu sais, histoire de faire connaissance. J'aime bien connaître les gens avec qui je bosse.

Elle s'asseoit face à moi. "Connaître les gens", ça m'étonnerait que tu proposes la même chose au gros sac boutonneux à lunettes qui travaille avec toi. T'as juste envie de te faire péter la rondelle, je suis loin d'être idiot.

- Je me casse à seize heures aujourd'hui, viens avec moi.

Elle écarquille des yeux et se met à sourire bêtement tout en hochant la tête comme si je venais de dire quelque chose d'incroyable. Ouais, c'est rare que j'accepte de sortir avec quelqu'un. Mais tu ne vas pas être déçue du voyage, ma jolie.

Soudain, son regard se bloque sur la vue de mes bras.

- Oh! Qu'est-ce que c'est, ces blessures? Tu t'es battu avec quelqu'un?

- Bah, tu vois... En fait, il s'est passé.. Non mais sérieux, tu crois vraiment qu'on est assez proches pour que je te raconte ma vie? T'es carrément a l'Ouest, toi.

Son corps tout entier se raidit et elle se met à grimacer. Elle se relève et me laisse seul dans la pièce. Décidément, j'arrive à faire fuir tout le monde, même mes collègues.

**

- Je viens toujours? Me demande la pot-de-colle lorsque je commence à enfiler mon manteau, prêt à partir.

- Oui.

Elle opine de la tête et je ne lui laisse même pas le temps de ramasser ses affaires. J'avance rapidement jusqu'au parking afin de récupérer ma bagnole, et je l'entends essayer de courir derrière moi avec ses talons de 15 cm, ce qui me fait bien marrer sur le coup.

Je monte et démarre, tout en zieutant l'autre idiote qui se rapproche à grand pas.

Je commence à accélérer, laissant la voiture partir sur quelques mètres. La pauvre. M'enfin, elle veut faire ma connaissance? Elle risque d'être servie.

Je freine et sourit, la voyant monter dans la voiture, toute essoufflée. Et je t'ai pas encore baisé, c'est ça le pire...

- Pfou! Tu aurais pu m'attendre!

Je souris à nouveau, content de moi-même.

J'accélère comme un taré, la faisant presque se cogner la tête, et monte le son de l'autoradio pour éviter d'entendre sa voix toute mielleuse qui me donne mal au crane.

- On va où? Chez toi?

Rêve pas trop.

- Non, mieux que ça.

Je me gare sur ma place habituelle, qui n'est jamais occupé. De toute façon, tout le monde sait qu'il ne faut pas se garer là, au risque de trouver de la merde fraîchement étalé sur le capot.

- On est où?

- Tais toi, tu verras.

Elle n'insiste pas et nous descendons en silence.