Chapitre 24

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L'hôtesse d'accueil, les doigts tapotant frénétiquement sur son vieux clavier d'ordinateur à grosses touches, me fixe moi et mes yeux qui laissent transparaître toute la rage que j'ai en moi. Toute cette haine que j'ai accumulé depuis qu'il est ici, depuis qu'il tente de pourrir ma vie qui, honnêtement, est bien meilleure ici qu'auparavant.

- Désolé, je ne trouve rien.

J'inspire profondément, pinçant mes lèvres furieusement, essayant de me retenir de l'envoyer balader.

- Je vous dis qu'il était dans la chambre treize. C'est pas compliqué, merde.

La femme, qui doit avoir une trentaine d'année sous ce visage peinturluré, esquisse quelques sourires par ci par la, m'énervant encore plus que je ne le suis déjà.

- Et moi je vous dis qu'il n'y est plus.

- Alors il est où, putain?

- Je n'ai pas le droit de divulguer ce genre d'informations, je suis désolé. C'est quelqu'un de votre famille?

Au moins, je sais qu'il est ici. Sinon elle ne se prendrait pas la tête à me dire ça.

- C'est pas grave. Je vais ouvrir toutes les portes de votre hôtel de merde.

Je lui fait un bref signe de la main avant de reculer sous ses yeux ébahis. Ses yeux de poisson.

- Attendez.



- Je n'ai pas le droit de donner le numéro de sa chambre.

Je souris malicieusement. Au moins, je sais qu'il est ici.

- Ce n'est pas grave. Je vais faire toutes les pièces.

Je lui fait un signe de la main et commence à reculer sous ses yeux ébahis.

- Attendez.

Je me retourne à nouveau, un grand sourire aux lèvres.

- Oui?

Elle soupire et semble hésiter quelques instants avant d'ouvrir la bouche.

- Numéro 17.

Parfait, il ne me manquait que ça.

**

Leïla.

- Luke?

Je me tourne vers la porte, qui vient de claquer bruyamment contre le mur, et je l'aperçois.

- Ethan..

Il se précipite vers moi, et je ferme les yeux inconsciemment, le cœur battant à cent à l'heure, est-ce qu'il va me frapp...

- Il est où?

- Je sais pas.

- Ce n'est pas grave, c'est encore mieux si c'est toi.

Je fronce les sourcils en tentant de comprendre ce qu'il peut bien se passer dans sa tête à l'heure actuelle. Il est en rogne, et si il ne me faisait pas aussi peur je crois que je ricanerais si fort que j'en réveillerais tout l'hôtel.

- T'es contente de ton coup? Montrer une photo de nous, dont je ne me rappelle même pas l'existence, et oser dire que je suis GAY.

Je souris, elle a donc suivi ce que je lui ai dit de faire.

- Ose me dire que c'est faux.

- Et arrête de sourire putain.

- Désolé, mais il faut que tu portes tes couilles. T'es un bonhomme ou une fillette?

- Tu ne sais rien.

- Et toi tu ne sais dire que ça.

Il soupire avant de s'asseoir à mes côtés, son visage blanc comme un cul ( Pardon j'étais trop tenté :'() reprenant petit à petit des couleurs.

- C'était un plan, au départ.

- Un plan? C'est encore une de tes excuses pour expliquer tout ça?

- Ca fait des mois que j'essaye de me convaincre que tout ça n'a jamais compté et j'avais réussi, et vous débarquez dans ma vie à nouveau.

- Et il est où l'intérêt? C'est quoi pour toi, rayer les gens de ta vie comme s'ils n'avaient jamais existé ? Tu crois que ça nous fait quoi? Non en fait, moi j'en ai rien à foutre de ta misérable vie, j'ai bien plus important, ma vie de "famille" à régler, toi je m'en tape. Mais tu fais du mal à mon ami, celui qu'on a du relever après qu'il se soit fracassé la gueule. Tout ça à cause de ta sale gueule de rat qui est incapable d'aimer les gens comme ils le méritent.

Il se pince les lèvres, le feu aux joues.

- Mon père. C'est lui qui m'a forcé à faire tout ça. Les lettres, les cartes, tout ça c'était lui. Et je voulais quelqu'un pour lui montrer que j'étais pas celui qu'il croyait, que j'étais pas qu'un "sale pédé", pour pas qu'il s'en prenne à vous. Et je me suis rendu compte que faire du mal à cette fille, c'était faire exactement ce qu'on m'avait fait. Espérer pour au final nous voir arracher notre bonheur, notre bonheur qui fini écrabouillé au sol comme un vulgaire chewing-gum qu'on a savouré avant de le jeter.

- Ok, admettons que tout ça ce n'est pas de ta faute, que t'as juste pitié de cette fille et blablabla. Ok, mais pourquoi tu te permets de nous traiter comme de la merde?

- Parce que vous venez foutre en l'air tout ce que j'ai fait depuis vous. J'ai commencé une nouvelle vie, je me suis fait d'autres amis, j'ai trouvé du travail, mes parents sont devenus adorables. Et vous revenez me hanter avec tout ça.

- Mais tu crois qu'on a voulu tout ça? Pourquoi tu nous fous tout sur le dos?

- Et toi, pourquoi tu n'as pas ton enfant avec toi?

Je me fige sur place lorsqu'il commence à me prendre par les sentiments. Et d'un claquement de doigts, il pourrait à nouveau me faire sombrer.

- Je..

J'inspire profondément, voulant lui dire de s'occuper de ses affaires mais bien trop touché par ce sujet.

- On avait plus d'argent. J'ai fait le maximum pour aider de mon côté.

- Et ?

- J'ai touché des choses que je n'aurais jamais du toucher.

The Boy 2 [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant