The Boy 2 [BxB]

Chapitre 22

- Les moyens? Et comment t'as fait, sans travailler?

- Qu'est-ce que t'en sais que j'ai pas travaillé? T'as essayé de m'appeler, pendant tout ce temps? Lui demandé-je sur un ton provocateur.

Au fond, je ne veux pas me mettre Matt ou Leïla à dos, non, j'ai toujours de l'estime pour ces deux-là, même si je vais devoir les interroger à propos du gamin, il va y avoir des choses à raconter.

Je crois que j'ai juste passé une sale journée. Et pas qu'une sale journée, une sale année pour ne pas exagérer.

- Et t'as travaillé ou?

Je souris.

- T'aimerais le savoir, hein.

Flashback.

Minuit, pas un chat dans les rues.

Enfin, pas un chat dans les rues mais ici, c'est noir de monde. Des gens qui parlent tous entre eux et qui sortent les billets, exposant aux yeux de tous. Ils sont, pour la plupart, en costard cravate et sourient bêtement.

Est-ce que c'est ici que ça va se passer ?

- T'es prêt à te faire péter la gueule?

J'inspire profondément et fixe Ambrocio, le pseudo-entraîneur qui ne m'aide pas du tout. Pourquoi je suis là, bordel?

- Ça se passe où?

- Ici.

Il montre de la main l'endroit.

Un parking, un simple parking un peu à l'écart de la ville.

- On va pas se battre sur.. Sur le bitume, quand même ?

- Et pourquoi pas?

J'expire bruyamment, je pourrais prendre mes jambes à mon cou, mais j'y arrive pas. Impossible de se dégonfler.

- Tu vois les gens qui sont là, tous des petits friqués qui sont en train de parier sur ton adversaire. Personne ne va parier pour toi, tu es une petite merde. Et ça les amuse, plus tu vas saigner plus ce type se fera des couilles en or. Si tu t'évanouis, ou voir pire... Que t'en crèves, c'est le jackpot assuré pour lui.

- Il a déjà...

- Oui, il en a buté plus d'un à cause de son incapacité à se contrôler.

Il sourit, mais moi j'arrive pas à sourire. J'y perdrais peut-être la vie, bien que ce n'est pas la première fois que je me bat. Mais la différence c'est que je ne me suis jamais battu contre des "professionnels", plus contre des amateurs qui ne valent pas mieux que moi.

- Comment il s'appelle?

- On le surnomme Isamu. Isamu le courageux. Isamu le guerrier.

J'entends mes battements de cœur s'accélérer un peu plus lorsqu'il me parle de ce type.

Les gens commencent à s'agiter et à crier. Ils crient ce fameux nom. Isamu.

Je m'approche de la foule, et tente de l'apercevoir.

Une jeune femme aux piercings étranges, un vieillard qui à l'air plus que friqué et... Un monstre sur pattes.

Je me fige sur place. C'est lui, il n'y a pas l'ombre d'un doute.

- Bon courage. Me dit Ambrocio en me donnant un grande claque sur l'épaule.

**

Il n'a pas fallu longtemps avant que j'atterrisse sur le sol en essayant de protéger ma tête avec mes mains.

Mais, très rapidement, je me retrouve retourné, l'arrière du crâne cognant violemment contre le bitume.

Ce type me soulève d'un bras, et j'ai la tête qui se met à tourner comme si j'avais fait un putain de manège à sensation.

Et mon oeil. Bordel, j'crois que j'suis aveugle.

Je ferme les yeux en voyant son poing s'approcher un peu plus de moi, au ralenti, les oreilles qui bourdonnent à cause du bruit que font ceux qui nous entourent.

Ils sont si proches, je pourrais presque les toucher.

Son coude vient s'écraser contre ma figure, et je ne réagis pas.

- Allez, massacre le!! Crie un mec bien trop près de moi.

Bordel, réagis.

J'ouvre les yeux lorsqu'il s'éloigne de moi et qu'il m'attrape par le peu de peau de mon torse nu, et lorsque mon corps se décolle du sol, je suis certain que mon dos est en sang.

- Prêt pour le ko, petite merde?

Petite merde.

Et je sais pas pourquoi, mais d'un coup je pense à Ethan. Peut-être que je vais mourir, et peut-être qu'il l'apprendra.

Il apprendra que je suis mort dans de drôles de circonstances. On dira que je suis mort massacré dans la rue. Un règlement de compte. Et il se demandera probablement ce que je foutais ici, si il l'apprend un jour.

Mais j'en ai pas fini avec lui.

J'esquisse un léger sourire avant de réunir toutes mes forces et de lui balancer mon poing dans la gueule.

Il recule, la main contre son nez que je n'ai absolument pas loupé. De toute façon, il a du se le faire casser de nombreuses fois.

Et en un rien de temps, je me retrouve sur lui, heureux d'enfin le maîtriser.

Mais quelques instants plus tard, à cause d'un coup mal placé, je suis de nouveau sur le sol, et je me sens partir.