Thérapie de couple | Camren | [TERMINÉ, EN CORRECTION]

Chapitre six.

« Donc, avez-vous fait vos devoirs ? » Demanda calmement Sarane en posant son stylo sur son carnet, observant les deux femmes lui faisant face.

Camila remua sur sa chaise avec embarras et évita le regard de la thérapeute aussi bien que celui de Lauren. Cette dernière n'avait pas été de la meilleure des humeurs depuis le vendredi soir. C'était maintenant mardi, et elles avaient vécu trois jours très silencieux. Les rares câlins avaient été encore plus tendus et les baisers sur la joue auraient probablement causés des bleus à Camila si Lauren avait touché sa joue ne serait-ce qu'un peu plus fort.

« Oui, nous les avons fait. » Marmonna-t-elle, ses cheveux châtains devant ses yeux. Elle avait vraiment besoin d'un passage chez le coiffeur.

Sarane fronça les sourcils, sentant la tension nerveuse dont ses clientes irradiaient. Elles semblaient être en pires termes que la semaine précédente. « Que s'est-il passé ? »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? » S'étonna Camila.

« Vous semblez toutes les deux extrêmement tendues, plus que la semaine dernière. Donc que s'est-il passé ? Vous êtes-vous disputés ? » Demanda-t-elle avec un soupir.

« En quelque sorte. » Répondit évasivement Camila.

« Vous savez, si vous voulez que je vous aide, vous allez devoir commencer à me parler de vos problèmes. » Sarane leva les yeux au ciel.
« Pourquoi vous êtes-vous disputées ? »

« Une raison stupide. » Soupira Camila en croisant les bras. « Je suis sortie avec des amis vendredi dernier, rentrée tard à la maison, et la salope, ici présente, s'est énervée contre moi pour rien. »

Les yeux sombres de Lauren se fixèrent aussitôt sur la châtain. « Pour rien ? Putain t'es rentrée à deux heures du matin ! » Siffla-t-elle.

Des yeux bleus se levèrent au ciel avec agacement (ceux de Sarane). « Oui, je pense que nous avons déjà établie cela. »

« Très bien, pourquoi ne m'expliquez-vous pas pour qu'elles raisons cela vous a-t-elle dérangée que Camila rentre tard ? » Demanda Sarane, levant son stylo pour prendre des notes. « Ne vous avait-elle pas dit qu'elle sortirait avec des amis ? »

« Je lui avais dit ! » Protesta Camila, se redressant vivement.

Sarane leva une main. « Camila, je veux que vous gardiez le silence pour le moment. C'est à Lauren de parler. »

Camila grogna, mais se renfonça dans sa chaise.

Lauren serra les poings et regarda l'horloge digitale. Encore dix minutes. Elle ne parviendrait pas à sortir sans avoir dit quelque chose. Merde.

« Je me moque qu'elle soit sortie avec ses 'amis' » Lauren prit un ton dédaigneux sur le dernier mot, révélant sa répulsion pour les amis de la châtain. « Je trouve juste anormal qu'elle rentre à deux heures quand elle sort avec eux. »

« Quel est exactement le problème ? Le fait qu'elle soit rentrée tard, ou le fait qu'elle ait passé du temps avec des amis que, de toute évidence, vous n'aimez pas ? Pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous n'approuvez pas son choix d'amis ? » Tenta d'approfondir Sarane.

Camila ouvrit la bouche pour protester, mais la referma avec une moue au regard d'avertissement que lui lança Sarane.

« Ses amis sont une bande de bruyants et agaçants idiots. » Déclara Lauren hautainement. « Ils ne peuvent rien faire d'autre que de stupides marionnettes ou feu d'artifices. Ce qui m'énerve est qu'elle ait eu l'audace de rentrer si tard, alors qu'elle me gueule dessus quand je reste travailler au bureau. »

Cette fois il n'y avait aucune chance que Sarane parvienne à faire garder le silence à Camila.

La châtain bondit hors de sa chaise, tremblante, ses mains serrées en poings et son visage rouge de colère. « Excuse-moi ? Comment est-ce que tu viens d'appeler mes amis ? » Siffla-t-elle.

« Une bande de bruyants, agaçants idiots qui sont trop stupides pour faire quelques choses d'utiles de leur temps. » Répéta lentement Lauren avec un sourire condescendant.

« ESPÈCE DE SALOPE ! Comment oses-tu les appeler comme ça ! » Cria Camila, faisant un pas menaçant en direction de sa petite amie, qui était toujours calmement assise sur sa chaise. « Ils gagnent beaucoup d'argent avec ce qu'ils font et -soyons honnêtes- ils sont d'une bien meilleure compagnie que toi ! »

Des yeux verts brillèrent de rage et Lauren se leva à son tour, son bras s'élançant comme un serpent et attrapant le bras de Camila brutalement. « Si ils sont tellement meilleurs que moi, pourquoi ne dors-tu pas avec l'un d'eux ? » Grinça-t-elle, approchant son visage de celui de Camila, sa respiration chaude sur ses joues.

« Peut-être que c'est ce que je ferais ! » Rétorque Camila, se débattant pour libérer son bras.

« Très bien, vous deux, arrêtez ça ! » Interrompit Sarane, les femmes tournant leur attention vers elle. « Madame Jauregui, lâchez son bras et bordel vous vous rasseyez toutes les deux maintenant. »

Lentement, Lauren relâcha son bras et se rassit, Camila faisant de même et se détournant avec un reniflement dédaigneux.

« Je me demande vraiment comment est-ce que vous avez pu finir ensemble. » Marmonna Sarane en pinçant l'arrête de son nez. « Votre prochain devoir sera de passer du temps avec les amis de l'autre. Ça ne doit pas être tous les soirs, mais assurez-vous d'en passer au moins un ensemble. »

« Pardon ? Où est l'intérêt de faire ça ? » Lauren haussa un sourcil.

« Avec de la chance, vous comprendrez pourquoi Camila aime autant ses amis, et elle pourra faire plus ample connaissance avec les vôtres. » Expliqua la thérapeute. « Ça vous pose un problème ? »

Les deux femmes plissèrent leurs lèvres en une fine ligne, mais ne protestèrent pas.

« Parfait. La semaine prochaine, je vous verrai séparément pour que nous puissions approfondir vos ressentis. » Sarane sourit à nouveau. « Oh, et le travail de la semaine dernière n'est pas fini. »

Lauren plissa les yeux, et serra les poings mais se leva et quitta le bureau sans rien ajouter.

« Eh, merci pour votre temps, Sarane. » Murmura Camila, se sentant assez gênée.

« Ne me remerciez pas maintenant. » Répondit platement Sarane. « Allez-y, avant qu'elle ne s'énerve encore plus. »

Camila sourit faiblement et s'échappa hâtivement de la pièce.

Sarane soupira et contempla pensivement son plafond. Cela pourrait bien être l'un des plus complexe cas dont elle ait jamais eu à s'occuper.

Pas qu'elle n'ait jamais eu de combats dans son bureau c'était même normal. Après tout, c'était l'une des raisons pour lesquelles les couples venaient le voir. Mais ceux qui venaient désiraient être aidés. Dans le cas présent, seule la châtain semblait vouloir arranger leur relation.

Est-ce que Lauren se souciait de son couple brisé, ou n'était-elle qu'une salope sans sentiments ?