° CHAPITRE 3 °

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Lorsque nous sommes en-dehors du grand bâtiment, je sens un regard très pesant dans mon dos. Brian est devant moi, alors impossible que ce soit lui. Je me tourne, personne. Mais en levant les yeux, je vois la femme aux yeux vert, qui se trouve être la secrétaire, me regarder par la fenêtre. Elle fait flipper celle-là !

"Qu'est-ce qu'il y a ?" me demande Brian.

"Juste la secrétaire qui me regarde comme si j'étais un pokémon rare, sinon rien."

Il déplace ses yeux en direction du troisième étage. Elle se recule pour ne pas trop se faire suspecter. Brian me regarde ensuite puis hausse les épaules.

"Ouais, elle est bizarre." dit-il.

Nous marchons sur le trottoir avant de récupérer la rame du tram. Nous continuons à marcher à travers les immeubles pendant qu'il me pose des questions sur ce que m'a dit le docteur Greg. Je lui raconte tout en détail. Mais dès que je lui parle de mes pupilles, il s'arrête et se met face à moi pour les observer. Il paraît légèrement amusé et étonné lorsqu'il voit qu'elle sont en perpétuelles mouvements. Le reste du trajet vers la petite route pour attraper notre taxi se fait en silence. Pas un silence pesant, un silence mystérieux.

Nous trouvons un taxi qui nous amène à mon appartement. Arrivés à destination, je paies le conducteur comme prévu et descends du véhicule accompagnée par Brian.

"Tu veux passer la nuit chez moi ?" je lui propose.

"Bah, si ça ne te dérange pas..."

"Pas du tout ! Allez viens."

Nous rentrons donc et nous prenons les escaliers pour monter au premier étage. J'ouvre la porte et prépare directement le canapé dans le salon. J'y place une couverture, des coussins et je fais de mon mieux pour que ce soit le plus confortable possible.

"T'inquiète pas, va. Je dormirai très bien." me sourit-il.

J'arrête alors de changer de place tous les oreillers et je m'assieds par terre, le dos reposant sur le canapé. Il vient à côté de moi.

"Ça ne va pas ?" me questionne-t-il.

"Je me sens tellement étrange tout à coup... j'ai l'impression de ne plus être humaine. Surtout avec le regard de cette secrétaire sur la conscience. Imagine si mes parents ou mes amis réagissent comme elle quand ils apprendront ce qu'il m'arrive."

"Regarde, moi, j'ai bien réagi. Ne t'en fais pas ! Tout va bien se passer. Si tu as trop peur de leur réaction, ne dit rien pour l'instant et attend d'être prête."

Je hoche la tête, peu sereine.

"Bon allez, on mange le déjeuner ?" je lui propose.

"Avec plaisir ! J'ai super faim."

"Euh... par contre, j'ai pas grand chose. Des pâtes ou... des pâtes."

"Haha ! Bah, sinon, je connais un super restau pas loin d'ici, je t'invite ?"

"Hé bien, si ça ne te dérange pas, je voudrais bien."

"Si je te propose, c'est que ça ne me dérange pas !"

Nous reprenons donc nos manteaux et enfilons nos chaussures pour sortir de nouveau à travers les ruelles de la petite ville.
Brian s'arrête devant une vitrine remplie de sushis et de makis.

"Ça te dis, japonais ?"

Je le regarde avec un grand sourire et hoche, avec conviction, la tête. J'adore les restaurants japonais ! Je mange toujours plus que je ne devrais mais en même temps, c'est tellement bon !
Nous entrons et le serveur nous choisit une petite table un peu à l'écart puis nous pose la carte des menus. Après avoir commandé, je pose mon dos sur le dossier de la chaise et regarde autour de moi. Un enfant joue avec son frère. Leur mère leur demande de rester tranquille, mais ils ne veulent rien entendre. Ça me fait sourire. Nous avions cette complicité avec ma soeur auparavant. Jusqu'à ce qu'elle tombe dans la drogue.
Un homme rentre dans le restaurant, me faisant sortir de mes songes. Je le regarde attentivement. Chaque trait. Il a un bonnet sur sa tête, une partie de son visage est brûlée. Lorsqu'il me voit, il fait de gros yeux et ressort à reculons. Brian a vu la scène et me regarde en fronçant les sourcils.

"Tu le connais ?"

"Il me dit quelque chose... je ne sais pas ce qu'il..."

Je convulse. Je sens les bras de mon ami m'allonger par terre et j'entends un :

"Je suis médecin !"

Et puis je me calme, je n'ai pas de douleur mais garde mes yeux fermés. Pourtant, une lumière apparaît au loin.

Je rentre dans le Demon's Key, je vois des flashs de moi avec Camille qui dansons, l'homme canon qui monte les escaliers avec sa bouteille à la main. Il m'entraîne dans une chambre et me plaque contre le mur après avoir poussé la porte. Il m'embrasse et commence à descendre ma robe. Je lui dis que je ne suis pas prête et je ne veux pas le faire comme ça, avec un coup d'un soir. Même si je suis bourrée, je fixe des limites. Mais il s'en fout. Il continu avec un sourire pervers sur son visage. Il me pousse par terre et je m'étale comme une crêpe. Il s'approche et déboutonne son pantalon. J'attrape la première chose qui me vient sous la main, la bouteille de téquila, et la lance dans sa direction. Mais le taux d'alcool dans mon sang est trop important pour que je vise précisément et j'envoie l'objet sur le mur. La bouteille éclate en mille morceaux et l'homme éclate de rire. Il s'approche, je suis apeurée et énervée. Il marche jusqu'à moi et me crie de descendre ma robe. Je lui répond négativement et fronce les sourcils. Je lui lance un regard meurtrier et sa veste s'enflamme. Il la regarde sans comprendre et pousse un cri de fillette. Je le regarde brûler sans rien faire. Quelqu'un toque à la porte et rentre sans mon accord. Il regarde la scène apeuré et part en courant, mais il ne peut pas descendre les escaliers ; le couloir est bloqué des deux côtés par des flammes. Je m'énerve de plus en plus jusqu'à ce que toute la chambre soit engloutie entre les flammes meurtrières. Une sirène assourdissante se fait entendre dehors et de l'eau vient asperger l'endroit. Je reprends soudain conscience de ce que je viens de faire et cela m'effraie. Le jeune homme est toujours coincé dans le couloir, sans savoir quoi faire et une femme est avec lui. Je les entraîne avec moi et nous passons les flammes en laissant le beau gosse pervers mourir, calciné. Je ne ressens absolument rien contrairement aux deux autres qui sortent brûlés. Le garçon a seulement une partie de la tête qui est légèrement touchée par les flammes mais la femme est dans un sale état. Ils poussent tous deux des cris déchirants et commencent à hurler mon nom :

"Alycia ! Alycia !"

À moins que...

"Alycia, reveille-toi !"

"Ça ne sert à rien de crier monsieur..."

"Aly... Oh ! Elle a bougé ! Vous avez vu ? Elle a bougé !"

Je reviens petit à petit à la réalité.

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Hehe ! Vous savez ce qu'il s'est passé maintenant ! Comment est-ce possible à votre avis ? Vous vous froteriez à Alycia ? Moi personnellement, non 😂 Je vous souhaite une bonne soirée ! N'hésitez pas à laisser un commentaire 😉
Gros bisous 💋

DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant