° CHAPITRE 22 °

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Barry me regarde sans rien dire. Nous ne sommes plus que quatre dans la chambre de Jordan. Aaron est sorti en claquant la porte. Il n'a pas supporté la dernière phrase de Jordan.

Il est vrai qu'apprendre que Leah est véritablement en danger, qu'elle va peut-être mourir parce qu'elle est détenue par un fou – qui est, soit dit en passant, mon horrible père –, ça fait un choque. Mais le pire dans tout ça, c'est que je me sens terriblement coupable de son enlèvement. Elle qui m'a aidée, qui m'a sauvée... Voilà comment je lui rends la pareille.
Je suis sûre qu'en ce moment, si c'était moi la victime, elle remuerait ciel et terre pour me retrouver. Surtout parce qu'elle sait bien mieux que moi l'importance qu'a chacun des éléments. Mais aussi parce qu'elle est protectrice avec les gens qui l'entourent. Je l'ai remarqué.

"Barry ?" demandé-je.

Le concerné pivote la tête et me regarde.

"Il faut qu'on aille chercher Leah. Toi et Brian vous devriez rester ici pour Jordan."

"Il faut les quatre éléments pour vaincre Sat... Pour vaincre ton père." dit le blessé d'une voix faible.

Est-ce qu'il vient de faire preuve d'euphémisme ? Mais c'est que je le préfère lorsqu'il est dans un lit d'hôpital ma parole !

"Et tu crois que tu vas pouvoir nous aider dans cet état ?"

"Bah vous m'emmener avec vous et puis quand Leah m'aura guéri, je vous aiderais."

Je le regarde, ahurie.

"T'as cru quoi ? Que Leah est emballée dans du papier cadeau et qu'elle nous attend gentiment pour te redonner des forces ? Non mais ça va pas ?"

"Ben non ça va pas justement !"

Je lève les yeux au ciel. Il peut être con.

"Tu ne viens pas, c'est trop risqué. Et puis tu nous ralentirais."

"Moi vous ralentir ? Mais je..."

"Tu ne viens pas. C'est tout."

Je me lève et vais rejoindre Aaron dans le couloir. Il y fait frais. Même froid. Bizarre. Je me tourne mais remarque qu'il n'y a plus aucun médecin ni aucun bruit.
Je fronce les sourcils et m'avance vers la sortie. Le bruit de mes pas résonnent sur le sol. Une odeur de javel flotte dans l'air.
Une table roulante est renversée, projetant des compresses, des pommades et d'autres produits médicaux à quelques mètres.  «Merde Aaron ! Qu'est-ce que tu as encore fait ?» pensé-je.

Je cours vers la sortie et pousse la porte. Il est là, devant moi, couché sur le pas de la porte. Son bras est sur son front, couvrant ses yeux.

"J'ai pas réussi à me contrôler. La colère et la peur étaient trop fortes." dit-il. "Tu vois ? Même nous, certaines fois, nous n'arrivons pas à contrôler nos émotions. En fait, personne ne le peut vraiment."

"Aaron, si tu savais combien je suis désolé pour..."

"Non tais-toi. Je ne veux pas de tes petites paroles."

"Tu m'en veux ? C'est de ma faute si elle a été enlevé."

"Alycia... bien sûr que je t'en veux. Je suis venu avec toi pour lui faire plaisir. Je ne t'ai servi à rien."

"Si. Nous avons retrouvé ton père ensemble."

"Arrête un peu !"

Il se lève d'un bon léger.

"C'était un putain d'appât ! Plaz aurait pu le ramener seul !"

"Mais on en savait rien..."

"Je veux plus t'entendre !"

Il marche quelques pas vers l'ambulancier qui avait déposé Jordan. Je le vois parler avec lui. L'homme vêtu de blanc et de bleu acquiesce avec un sourire et ouvre sa portière.

"Allez viens Aly. On retourne à l'institut et on va prendre un peu de renfort pour récupérer Leah."

Je m'en vais m'asseoir à ses côtés. Le conducteur nous dépose en plein centre ville qui nous mènerait à notre «monde», d'après Aaron. Je viens de remarquer que je ne suis jamais rentrée consciente et à pied dans l'institut. Soit Leah m'a droguée, soit la poudre des marécages de Plaz nous a évité le voyage.

Nous sortons de l'engin tout en remerciant l'ambulancier. Je suis mon ami qui s'aventure dans les rues de la ville. Le soleil pointe le bout de son nez, donnant au ciel quelques rideaux de couleurs pâles. J'ai toujours aimé les regarder, en revassant.
Les routes commencent à être occupées par plusieurs véhicules. La ville s'éveille petit à petit.

Aaron tourne dans une étroite ruelle entre deux gratte-ciels. Nous arrivons dans une impasse mais il pousse une brique du mur, qui s'enfonce par la suite. Il appuie sur d'autres morceaux pour enfin créer un dessin en forme de clé. Soudain, le sol s'ouvre sous nos pieds et nous nous retrouvons dans les égouts. Je vois le plafond se fermer dans un fracas monstre puis Aaron continue sa traversée, tout droit.
Quelques minutes plus tard, des escaliers se dévoilent pour descendre plus profondément. Mon ami s'arrête au milieu de notre descente et positionne sa main dans une empreinte sur sa gauche. Immédiatement, les murs se séparent et un filet de lumière se laisse entrevoir. Nous pénétrons dans ce petit couloir et il suffit d'un mot d'Aaron pour que nous soyons juste en face de l'académie. Et là, plus personne. Seulement les corps sans vie.

"Où sont Plaz et Gladius ?" demandé-je.

"Sûrement à l'intérieur. Viens."

Nous faisons le tour de l'académie. Personne.

"Il y a quelqu'un ? Oh eh !!" crié-je.

"Là !" me dit mon ami.

Je me tourne vers l'endroit indiqué.

"C'est Elwing ! Viens !" me dit-il.

Nous partons à sa rencontre. Elle est blessée au bras mais elle va bien.

"Il a tous les otages..." se plaint-elle. "On va tous mourir !!"

"Elwing ! Tout va bien personne ne va mourir. Dis moi tout ce que tu sais."

"Satan, il les détient. Tous. Il les a prit, comme ça. Personne n'a rien vu venir. Je me suis enfuie dans la forêt, telle une lâche... oh ! Pardon ! Je voulais pas me faire prendre..." pleure-t-elle.

"C'est rien c'est pas grave." lui dis-je, la prenant dans mes bras.

Elle me sert contre elle pour trouver du réconfort. C'est là que je vois quelque chose qui scintille, dans l'herbe, un peu plus loin. Je m'éloigne d'Elwing et m'avance en direction de la forêt. Plus je m'avance, plus je reconnais le livre. "La vraie histoire de Satan." Je l'ouvre en prenant bien garde de ne pas mettre ma main dans l'empreinte et rentrer à l'intérieur. Cette fois, Lucas ne sera pas là pour me libérer. À cette pensée, mon coeur se brise.
C'est alors que sur l'une des pages, je vois tous nos amis. Ils sont tous là. Sur la page d'à côté, il est écrit un petit texte de quelques lignes.

"Venez voir !" dis-je à mes amis.

Personne ne s'attendait à ce que ce livre nous garde prisonnier. Satan est ici. Il nous détient tous. Et malheureusement, nous n'avons pas pu nous échapper. Une ombre noire aurait pu. Seulement, une ombre blanche nous a trahi. Elwing est la taupe.

Je me retourne d'un seul coup. Elwing a assommé Aaron.

"Vous allez venir avec moi ou je vous mets tous les deux à l'intérieur de ce livre et vous périrez."

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Hello ! Vraiment désolée pour le retard !! J'ai pas pu ces derniers jours mais je vais me rattraper je vous le promets. J'ai de l'avance sur les autres chapitres. J'espère que ça vous aura plus ! Bisous 💋

DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant