° CHAPITRE 15 °

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"Qu'est-ce que tu fais debout ?" je demande à Lucas à mi-voix.

"Qu'est-ce que tu faisais chez Satan ?"

"Comment tu..."

"Je suis une ombre noire. Je peux me cacher n'importe où, me déguiser en ton ombre, voir ce que tu vois lorsque tu n'es pas loin de moi et te tirer des rêves qui t'emprisonnent."

"Je n'étais pas dans un rêve."

"Je sais. Satan à vu ton âme et ton esprit mais ton corps est resté ici. Heureusement que je t'ai enlevé ta main à temps de l'empreinte sinon, ce monstre aurait fait de toi son pantin et tu n'aurais pu revenir dans ton corps."

Je tressaille lorsqu'il emploie le mot «monstre». C'est tout de même mon père. Mais je ne veux pas lui dire qui il est pour moi. Pas encore. C'est trop tôt et il est jeune. Et puis on est pratiquement amis.

"C'est toi qui m'a tirée par le pied ?"

"Pas par le pied mais ton esprit l'a imaginé ainsi. L'ombre de ma main s'est faufilée sous la tienne et je t'ai décroché du livre."

Je regarde le manuscrit par terre, toujours clos.

"Mais qu'est-ce que c'est que ce livre ?"

"Un souvenir d'un lieu de Satan. C'est comme s'il y était sans y être... Leah t'expliquera mieux que moi."

Mes yeux se lèvent vers Elisa. Je m'avance vers elle et touche son front. Il est encore chaud mais elle à l'air d'être mieux : elle ne gémit plus et a moins froid. Je lui dépose un léger baiser sur son front et range l'ouvrage où je l'ai trouvé.

"Pourquoi es-tu si attentionnée envers elle ?" me demande Lucas, pointant Elisa d'un geste du menton.

"Eh bien... elle me fait penser à ma petite soeur. Elle ne va pas bien non plus mais en ce moment je ne peux pas vraiment aller lui rendre visite. Et je l'aime beaucoup cette petite."

Je lui souris et l'aide à se relever.

"Aller ! Toi tu vas au lit maintenant, il est encore tard et tu dois être fatigué, contenu de l'heure et que tu m'ais sauvée. Je te remercie d'ailleurs."

"Mais de rien."

Ils se couche et je m'aperçois que sa veilleuse est éteinte.

"Les bitis sont parties." m'explique-t-il, voyant mon regard plané au-dessus de sa table de nuit."

"Les quoi ?"

"Les bitis. Des sortes de lucioles exprès pour les veilleuses. Elles chantent pour nous endormir plus vite. Tu sais chanter ?"

"Je ne sais pas si c'est une bonne idée..."

"Ne t'inquiète pas. Personne ne t'entendra, ils dorment tous à poings fermés. Et puis, les bitis chantent pour les garder dans un sommeil profond. C'est super pratique ces bestioles."

Je hoche la tête. J'allais me tourner pour partir mais Lucas me retient.

"Alors reste. Jusqu'à ce que je m'endorme si tu ne veux pas chanter. S'il-te-plaît. Je n'arrive pas à fermer les yeux depuis que les bitis sont parties."

"Elles sont parties ? Mais comment ? Elles sont enfermées..."

"C'est une très bonne question à laquelle je ne pourrais répondre."

Je reste debout un moment puis m'assieds à ses côtés.

"Très bien. Je reste. Mais dès que tu t'endors, j'y vais, d'accord ?"

DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant