° CHAPITRE 19 °

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Je ne me fais pas reprendre à deux fois. Les deux hommes me regardent.

"Tu ne penses tout de même pas qu'il..."

"Aaron ! Il faut y aller. Maintenant ! J'ai un mauvais pressentiment."

"Tu penses que j'étais un appât ?" demande Gladius.

"Je ne sais pas. Je ne pense pas. Comme a dit Plaz, je pense que tu étais une diversion."

Gladius a un regard vide. Il se perd dans ses pensées, se maudissant sûrement pour avoir été le faible dans l'histoire.

"On va rester là encore longtemps ou on va commencer à bouger ?!" hurlé-je sur Plaz.

Celui-ci sursaute puis se dépêche de refaire le processus.

"Selizuz !"

Et nous voilà à l'institut. Du moins ce qu'il en reste. Il est déjà trop tard. L'herbe est rousse, le sol est recouvert de cendre, des corps inactifs sont étendus sur le terrain, des rivières de sang s'y écoulent et leur peau blême me fait tressaillir. La bâtisse est toujours intacte. Seules quelques vitres et la porte d'entrée ont été persécuté.

Nous restons sous le choc, sans rien faire. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tuer tous ces innocents ?
Je fais mon premier pas en avant et entends l'herbe se froisser sous mes pieds. Les craquements des arbres calcinés se font entendre au loin. Les salauds ! Ils ont fait cramer la forêt. Mais quelque chose m'interpelle. J'entends des cris. Peut-être n'est-ce seulement le fruit de mon imagination. Mais lorsque je croise le regard de Aaron, qui me paraît tout aussi à l'écoute que moi, je me précipite dans la forêt, suivis du maître de l'air. Plaz et Gladius doivent chercher des survivants.

"Il y a quelqu'un ?" demande Aaron.

Nous restons à l'écoute. Les craquements sans fin sous nos pieds nous laisse perplexe. Ce ne sont vraiment que des branches que nous écrasons ?
La fumée âcre flotte et nous cache le chemin.

"Eh oh !" crié-je.

Le silence devient pesant. Le suspens règne et je déteste ça. Je suis sûre d'avoir entendu quelque chose.

Nous regardons autour de nous, attentifs et à l'affût d'un moindre bruit. Soudain, un petit gémissements nous interpelle. Je m'avance doucement vers la source. Je vois quelque chose dépasser d'un tronc d'arbre. Un pied. Je m'avance plus vite suivis de près par Aaron.

"Jordan ?"

Il est allongé de tout son long, une énorme brûlure à la jambe. Je le vois, blanc comme un linge, souffrant le martyre. Je me baisse pour regarder de plus près sa cuisse.

"Si on ne fait rien, elle va s'infecter" dis-je à mon ami.

Celui-ci se penche vers le blessé.

"Jordan ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

"Je... je..."

"Son corps est en train de lâcher ! Il faut immédiatement trouver Leah."

La cuisse de Jordan est vraiment moche à regarder. Il commence à perdre pieds. Je vois ses yeux souffrants se fermer. Sa respiration est saccadée et il transpire énormément. Mais il semble avoir terriblement froid.

"Il a de la fièvre. Tiens, mets lui mon sweet en guise de couverture" dis-je à Aaron.

Il obéit immédiatement. Ensuite, je déchire son pantalon du mieux que je peux et en fais un bandage de luxe sur sa blessure. Il pousse un cri de douleur et suffoque. Je sens son corps bouger. Je regarde plus haut.

DiaboliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant