Diabolique

° CHAPITRE 11 °

La bête n'est plus que cendre. Tout le monde pourra vivre sans crainte ou aller s'aventurer dans la forêt sombre.

"Comment as-tu fais ?"

La voix aiguë d'Elisa me fait sortir de mes pensées.
Nous sommes tous à table. La plante que m'a donnée Leah n'a plus d'effet et ma faim a repris le dessus. Mais personne ne mange, pourtant, tout le monde est servi. Je crois qu'ils attendent que je commence à manger vu leur tête braquées sur moi. Seul Barry découpe son poulet. Je mets une fourchette de haricots dans ma bouche et ce moment malaisant s'arrête.

"Comment ai-je fais quoi ?"

"Personne n'a jamais réussi à tuer Atila. Et toi tu y arrives en une seule fois alors que tu t'en fuis face à un simple combat contre Elwing ? Comment ?"

"Atila ?"

"L'ours à trois têtes."

"Ce monstre avait un nom ?"

"Oui je l'ai baptisé Atila parce que c'était le surnom de mon père avant qu'il n'ait disparu dans cette forêt."

"Désolée... Il était la depuis combien de temps cet ours ?"

"Environ dix ans. Et je veux une réponse."

"Oui, eh bien. Je... J'ai été stratégique."

Je lui explique tout en détail. Elle paraît fascinée.

"Généralement, les gens pensent à fuir ou à attaquer directement ce qui ne font qu'empirer les choses." me répond-elle.

Cette petite m'impressionne ; elle parle presque comme une adulte, c'est une sorcière pratiquement aussi forte que ses maîtres et elle sait tout ce que je ne sais pas.

"Merci, Alycia, fille de Satan, de nous avoir sauvé."

Elwing me prend la main. Je me sens très mal à l'aise. Je n'ai pas l'habitude d'être le centre de l'attention.
Je répond simplement par un sourire et tire ma main de la sienne.

"J'ai seulement sauvé ma peau..."

"Et tu nous as tous sauvé." me répond Elisa. "Lorsqu'il avait faim, il dévastait les champs entiers, mangeait tout sur son passage, saccageait les cabanes qui stocke la nourriture, tuait de nombreux enfants, bébés et adultes et, souvent, emmenait des enfants avec lui dans la forêt."

"Nous avons perdu quarante adultes, vingt-deux nourrissons et..."

Elwing n'arrive plus à continuer. Les larmes lui montent aux yeux.

"...et cent trente-huit enfants." continue Leah.

Celle-ci caresse le dos d'Elwing.

"Dont Cisko, mon fils de sept ans, il y a de cela trois ans." arrive à souffler la jeune femme à mes côtés.

"Je suis désolée..."

Suite à cette conversation, nous mangeons en silence, écoutant le brouhaha des autres.
Mais une question me trotte dans la tête depuis un moment. Arrivés pratiquement à la fin du repas, je me lance :

"Comment s'appelle vraiment mon père ?"

Leah faillit s'étouffer.

"Ma mère m'a dit que «Satan» n'est pa son vrai nom. Comment s'appelle-t-il ?"

"Je ne sais pas si c'est une bonne idée de nous le demander." répond Leah.

"Ta mère est sûrement mieux placée pour..."

"Ma mère a eu tout le temps pour me le dire mais elle a fait le choix de tenir sa langue et cacher l'identité de mon vrai père. Maintenant, c'est à vous que je pose la question et je voudrais une réponse, s'il-vous-plaît."