" - Thomas ! "
Un souffle prononcé sortit des lèvres du brun et il ferma les paupières avec fermeté. Cela devait bien faire cinq minutes, voir plus, que sa mère l'appelait depuis l'étage inférieur, un volume variant d'un cri à l'autre. Mais il ne daignait bouger le moindre orteil. Il était épuisé, et aujourd'hui allait être une longue journée pour lui. Une bien trop longue journée.
La porte de sa chambre s'ouvrit à la volée accompagnée d'un bruit sourd et les talons de sa mère claquèrent sur le parquet, si puissamment que le son lui créa un début de migraine qui lui fit fermer les yeux encore plus fort.
" - Allez, Thomas, debout. Ne fais pas l'enfant ! ", elle lança en ouvrant les volets sans ménagement, laissant les rayons de soleil pénétrer dans la chambre tout en brûlant les rétines de son fils au passage.
Il poussa un râle, situé entre le grognement et le gémissement, qui fit, malgré elle, naître un sourire amusé sur les lèvres de sa maman, et enfonça son visage dans son oreiller.
" - Je te préviens, Thomas. Si tu n'es pas en bas, prêt, d'ici quinze minutes, tu es privé de sorti tout le mois de juillet, et peut-être même tout l'été. Te voilà averti ! ", dit-elle en tournant les talons, laissant la porte grande ouverte derrière elle.
" - Merci d'avoir fermé la porte ! ", ironisa le brun en s'extirpant des draps avec difficulté.
" - Tu n'as qu'à te lever pour la fermer ! ", il entendit résonner dans l'escalier.
Un long soupire traversa ses lèvres et il passa une main tremblante dans ses cheveux bruns, les ébouriffant légèrement, une tentative mince de gagner du temps pour se coiffer. Il mordit ses lèvres et tenta de faire abstraction de la boule grandissante qui avait pris possession de son estomac depuis la veille. Ses yeux ambrés rencontrèrent le miroir dévorant une partie du mur face à lui et il fronça les sourcils. Cette journée ne l'inspirait pas le moins du monde.
Deux semaines s'étaient écoulées depuis sa visite de contrôle à l'hôpital, et aujourd'hui était le jour effrayant des résultats du baccalauréat. Il avait supplié sa mère d'attendre que les résultats soient postés sur internet, lui expliquant que ça ne servait à rien de se rendre au lycée pour les voir, qu'il y aurait sûrement beaucoup trop de monde pour pouvoir les regarder calmement. Il lui avait énuméré des tas de choses de la sorte, trouvant tous les prétextes possibles et imaginables pour la convaincre. Mais celle-ci n'était pas d'accord avec lui et désirait se rendre sur place. D'après elle, il était plus amusant de retourner au lycée avec ses amis, sa famille ou autre, plutôt que d'attendre devant son téléphone portable sur un site internet. Mais Thomas était loin de partager cet avis.
Pour lui, se rendre sur place était synonyme d'un réel calvaire. Il avait étudié dans un établissement public, ce qui signifiait que celui-ci devait compter, au bas mot, un peu plus de milles étudiants. Certes, seuls les dernières années seraient présents, mais tout de même, cela incluait plus de huit classes d'environ trente personnes différentes, réunis autour des mêmes feuilles de papier, se poussant et se bousculant pour trouver leurs noms. Sans prendre en compte les cris de joie et les éclats de pleures qui allaient lui détruire les tympans, déjà bien endommagés par le claquement horripilant des talons de sa mère sur son parquet.
Thomas, bien que très expressif avec son groupe d'amis, était tout de ce qu'on pouvait appeler un insociable. Alors se retrouver debout au milieu d'une horde d'adolescents dès neuf heures un jeudi matin ne lui plaisait guère. Il aurait encore préféré se casser le bras une seconde fois plutôt que d'aller au lycée affronter les autres étudiants.
Il n'avait jamais joué dans la sociabilité, bien que son attitude avec ses amis pouvait porter à confusion, car, avant toute chose, le brun était très bavard. Très blagueur également. Thomas pétillait de joie de vivre. Il parlait fort, sa voix rauque résonnait dans les couloirs de l'établissement scolaire. Il criait, hurlait et dansait toujours partout. Il attirait tous les regards sur sa simple personne. Thomas Stephen était souvent le centre d'intérêt de son entourage, voir tout le temps. Et, étonnement, cela ne le dérangeait pas tant que ça. Il aimait ça, faire rire et détourner l'attention sur lui. Son problème principal était les gens en eux-mêmes, leur mentalité. Les gens l'épuisaient. Tantôt faux, tantôt francs, cela l'agaçait au plus haut point. Il avait son petit groupe d'amis à lui, qu'il connaissait, pour la plupart, depuis la première année, et cela lui convenait très bien.
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Médecine
Hayran KurguIls se sont rencontrés un jour de pluie, dans le hall d'un hôpital. Ils se sont rencontrés un jour de pluie, un blond, les yeux emplis de larmes. Ils se sont rencontrés un jour de pluie, un brun, le sourire aux lèvres. Ils se sont rencontrés un jour...