Médecine

Chapitre huit

La chaleur du bar caressa lentement le visage de Newt quand il y rentra à nouveau, quelques minutes après en être sorti. Minho et lui étaient tous deux entrain de rire joyeusement, moins fort qu'auparavant, cependant. Ils avaient réussi à calmer leur fou rire ridicule. Ridicule, c'était le mot que lui donnait Newt, à ce fou rire. Comment pourrait-il le qualifier autrement ? Il était apparu sans se faire attendre, sans prévenir, sans aucune raison ; ridicule. Toutefois, le coeur de Newt n'avait jamais battu si puissamment qu'après la naissance de ces rires. Ces rires étaient comme des braises qui avaient rallumées le feu dans la poitrine du blond. C'était si chaud dans sa poitrine, si excitant, si vibrant. Les flammes de ce feu lui courraient dans les veines, lui brûlaient les membres et lui calcinait l'esprit. Si bien que, ce soir-là, il avait choisit de vivre. Il voulait les savourer, les battements de son coeur dans sa poitrine. Le temps d'une soirée, il allait retirer ses épines et allait fleurir comme la plus belle des roses.

Son rire se dissipa quand il le vit, lui, entrain de le regarder. En effet, assis sur un tabouret en cuir non loin d'ici, Thomas le fixait sans grands ménagements, les yeux injectés de sang. Newt détourna le regard et fronça les sourcils de curiosité. Pourquoi le brun le fixait-il ? Pourquoi avait-il bu ? Il ignora ces pensées et pouffa silencieusement quand son meilleur ami manqua de peu la collision avec une table, tant il bavait devant l'amie de Thomas. Il ne dit rien et rejoignit la table de bois sur laquelle traînait des verres vides, que lui et Minho avaient préalablement bu, plus tôt dans la soirée. Newt regarda l'heure sur son smartphone, il était déjà minuit passé, il n'avait pas vu le temps s'écouler.

" - Minho ? ", appela-t-il, sans décoller les yeux de son téléphone portable, dont il examinait le fond d'écran.

"- Mh ? ", répondit son ami, qui prenait place sur la chaise face à lui, tout en prêtant attention au fond du bar, où le groupe jouait maintenant une musique douce et légère.

"- On est arrivé à quelle heure déjà ? Vingt-trois heures ? ", Newt leva les yeux et rencontra les iris sombres de Minho.

"- Hum... ", il réfléchit, " Non, je crois qu'on est arrivé aux alentours de vingt-deux heures... Ouais, c'est bien ça. Je le sais car j'ai attendu au moins une heure chez toi avant qu'on s'en aille. " Minho arqua un sourcil, " Pourquoi ? "

Newt ouvrit de grands yeux. Voilà plus de deux heures qu'il se trouvait dans ce bar et le temps ne l'avait pas préoccupé à un seul moment.

"- Oh, pour rien, je me demandais, c'est tout ! ", il fit un grand sourire, le genre de sourire qui nous fait plisser les yeux tant il est grand. Un sourire enfantin. Un sourire qui, pour la première fois après plusieurs semaines, n'était pas un sourire forcé.

Newt se sentait si bien dans ce bar, ses doigts tapotaient la table sous le rythme des musiciens et son coeur battait la chamade sous l'excitation. Il respira un grand coup et se retrouva à rire tout en fixant son ami, calmement. Un rire qui ne dura qu'une fraction de seconde, un rire qui susurrait un remerciement à l'oreille de son interlocuteur. Newt n'aurait jamais pu trouver de mots assez forts pour remercier Minho de l'avoir amené ici ce soir. C'est pourquoi il avait décidé de rire. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour lui faire part de sa reconnaissance.

Son ami haussa un sourcil et plissa les yeux, il regardait maintenant le blond comme on regarde un inconnu qui nous fait signe dans la rue, un regard perdu et insistant.

" - Qu'est-ce qui te prend ? Tu me fais peur à rire comme ça, en me fixant en plus. "

Les leds bleutées du bar brillaient sur les cheveux noirs de Minho et semblaient danser sur sa peau quand il parlait. Newt ferma les yeux en soupirant et les rouvrit de moitié.