Chapitre six

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" - Minho, pour la centième fois, non, je ne veux pas sortir ce soir ! "

" - Newt, pour la centième fois, oui, tu vas sortir ce soir ! "

Le blond s'assit sur le lit, les mains posées sur les draps derrière son dos, le menton levé vers le ciel, ses yeux roulant entre ses paupières closes.

Cela faisait plus d'une demi-heure​ que l'asiatique tentait de le convaincre de sortir, de toutes les façons possibles et inimaginables. Mais la réponse de Newt restait la même, négative, prononcée de manière ferme, malgré la lueur d'hésitation qui planait dans ses iris noires. Il n'avait pas très envie de sortir ce soir-là, du moins, comme tous les autres soirs depuis maintenant quatre - longues - semaines. Se morfondre dans une pièce sombre lui semblait bien plus tentant qu'une soirée à l'extérieur. Cependant, une petite voix lui rongeait les esprits, comme une vilaine démangeaison qui l'empêchait de se concentrer sur la réponse qu'il donnait à Minho, elle pesait silencieusement le pour et le contre. Le blond voulu se baffer quand celle-ci conclut qu'il y'avait beaucoup plus de choses sur la liste pour que sur celle contre. Satanée conscience.

" - Écoute ", l'asiatique soupira, prenant place aux côtés de son ami, " J'en ai assez de te voir broyer du noir dans ta chambre tous les jours et tous les soirs de la semaine, ce n'est pas une vie, Newt. "

" - Ai-je seulement une vie ? ", marmonna le blond dans sa barbe d'un ton monotone, les yeux plantés sur la sol.

Minho se leva d'un bond, d'une allure furibonde, les mains serrées fortement, formant des poings menaçant, les sourcils si froncés que Newt se demanda si cela lui faisait mal. Il se mit à lui hurler dessus, du moins, ses paroles avaient ahuri le blond comme l'aurait fait un hurlement. Pourtant, Minho avait gardé un ton calme tout le long de son récit, lui faisant part du fond de sa pensée le plus calmement possible.

" - Arrête, Newt ! Ça suffit, tu n'es pas mort à ce que je sache, alors arrête de te comporter de la sorte, je t'en supplie, cesse de faire l'idiot ! Toi et moi savons que tu n'es pas comme ça, Newt, tu vaux mieux que ça. Tout ce que je te demande, c'est de sortir, prendre l'air, t'amuser avec moi le temps d'un soir, comme avant. Allez, arrête dont de te creuser la cervelle là où il n'y a pas raison de le faire. Tu as toujours une vie à vivre, Newt, ne l'oublie pas. "

Les méninges du blond tournaient à plein régime, les mots de Minho l'avaient touchés droit au cœur, si bien qu'il en avait retenu son souffle. Il secoua alors sa tête et respira un bon coup, les mains entrelacées, pinçant ses doigts les uns avec les autres sous la nervosité. Il planta son regard terne dans le regard pétillant de Minho.

" - Bien, d'accord, je viens. ", il lâcha calmement.

En une fraction de seconde, l'expression de l'asiatique avait changé, et on eu vite l'impression d'avoir devant nous un enfant à qui l'on venait d'annoncer une sortie à Disneyland. Et ce spectacle, aussi banal soit-il, fit naître un sourire léger sur le visage de Newt. Voir son ami si heureux lui faisait le plus grand bien, et il se dit que la présence de celui-ci le temps d'une soirée ne pourra lui être que bénéfique.

Minho le taquina longuement tandis que le blond choisissait sa tenue, avec minutie, comme il l'avait toujours fait. Il avait choisi une chemise, un slim, et de simples baskets. Newt lui répondit du même ton qu'il devait s'estimer heureux qu'il lui fasse l'honneur de l'accompagner, de lui accorder sa présence, qu'il valait de l'or. Mais, au fond, c'était Newt qui devait s'estimer heureux de la présence de son ami.

Debout devant la glace de la salle de bains appartenant à sa chambre, boutonnant les petits boutons de sa chemise blanche, Newt devint rapidement curieux et soudainement très nerveux. Son cerveau se retournait sous son crâne, il se posait des centaines de questions. Avec un froncement de sourcils septique, il s'éclaircit la gorge.

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