Chapitre 3; Gwendoline

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Un policier maigrichon mais à l'aspect assez svelte rentre dans le salon suivi d'une petite stagiaire, blonde, cheveux court en bataille et des yeux sombre allongés, avec une énorme verrue sur son nez, je ne peux pas détacher mon regard de cette horreur. Elle le remarque et détourne son visage gênée. Je souris et me tourne vers son collègue. Je le regarde instamment, ce n'est pas tout ça mais j'aimerais bien passer aux faits. Son regard reste stupéfait devant mon salon vide. Avec le temps on s'habitue.

-Vous comptez peut-être faire l'inventaire ?

Il se retourne vers moi le regard froid, je me redresse mon buste et me fait la plus imposante possible.

-Non c'est bon, vous devez remplir quelques papiers et puis on vous laisse tranquille

-Bien sûr, pour qu'ils prennent la poussière sur une pile de dossiers!

-Nous ne pouvons rien faire de plus, me répond-il d'un ton glacial.

-Non bien sûr vous ne savez rien faire, je vais dormir où ?

Le ton commence à monter, je ne vais pas me laissée rabaissée par un cet arriéré. Son visage s'adoucit et son ton devient plus doux.

-Je suis désolé mademoiselle, si je peux faire quoi que ce soit...

Non c'est bon, ce n'est surement pas toi qui va me payer l'hôtel, je les reconduis vers la sortie puis reviens vers David. Au moment où je rentre dans la pièce, un objet près de la fenêtre attire mon attention.

Je m'excuse auprès de David pour qu'il se décale un peu et me baisse pour le regarder de plus près. C'est une sorte de carré noir cassé en plusieurs morceaux, ce n'est peut-être pas un bout de verre que David a écrasé. J'attrape tous les morceaux dans ma mains et m'appuie contre le mur pour me relever. On dirait...une puce. Une écriture blanche était dessus mais elle était pour le moment illisible.

-C'est quoi ?

-Je ne sais pas exactement mais surement une puce électronique.

Enfin elle beaucoup trop grande pour une puce, ce serait plus une carte, difficile à déterminer. Je fourre les morceaux, et réfléchis à l'endroit ou je vais dormir. Chez ma mamy, on oublie tout de suite. Ici, j'en ai vraiment pas le cœur. Et pour l'hôtel, je n'ai pas d'argent ; il va falloir que je trouve un job, j'ai peut-être une chance au CPAS, mais ils vont sûrement me placer en liste d'attente. C'est décourageant : dans tous les cas je finis à la rue ! Je peux peut-être trouver un matelas et dormir ici. Non trop déprimant, je ne peux pas... David remarque mon tracas et se rapproche de moi.

-Tu vas dormir où ? Tu as de la famille ou je peux te déposer, si tu veux ?

- Non je n'ai personne.

Une vague de tristesse remonte, je suis toute seule. David me regarde, gêné, il se balance d'un pied à l'autre avant d'ajouter ;

-J'ai une chambre de libre, si tu veux, le temps que tu trouves un logement bien sûr. Tu peux venir à la maison

Sa voix est douce réconfortante toute en gardant son grain grave. Un frisson parcourt mon corps.

-Je ne veux pas...

-Mais non tracasse, maintenant il faut que je retourne à mon ambulance et que je reconduise les corps à la morgue, avant que l'odeur n'envahisse toute l'auto si cela n'est pas déjà le cas !

-Je ne sais pas comment te remercier!

On retourne à son ambulance, il m'aide à monter. L'odeur envahit mes narines. On aurait dit un rat en décomposition dans un égout. David veut refermer la porte mais je l'en empêche au dernier moment. L'odeur est insoutenable, même avec mon T-shirt sur mon nez, elle arrive quand même à mes narines. Enfin David monte dans son véhicule, il en a mis du temps ! A peine assis, il porte une main à son nez.

-Dépêche-toi de mettre le contact pour qu'on puisse ouvrir les fenêtres s'il te plaît.

Il démarre et roule le plus vite possible en direction de la morgue. Tout le long du trajet, ma tête reste du côté extérieur de la vitre, Une fois arrivé, David décharge les corps à la morgue pendant que je reste dans la voiture. Je regarde l'horizon, les voitures. Soudain, une voiture noire fais un créneau devant une jeune femme avant de repartir vers la sortie du parking. Je sors de l'ambulance et me dirige en boitant vers la femme en question.

-Vous allez bien, madame ?

-Oui oui je pense, merci. Elle a l'air déroutée.-Vous le connaissez ?

-Non, pas vraiment ...

Je l'accompagne jusqu'à la porte d'entrée de l'hôpital. Je discute encore un peu avec elle avant de rejoindre David dans son véhicule. On alla reconduire l'ambulance au dépôt et puis on se dirigea vers son domicile. Je vais enfin pouvoir dormir !  

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant