Chapitre 9, David

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J'entends un bruit sourd transpercer l'air ; un coup de feu. Je laisse Charlotte dans la cour et saute par-dessus des débris du garage. Je vois Gwendoline couchée à terre, les mains sur la tête pour se protéger. J'essaye de m'approcher d'elle mais un autre coup de feu retentit, j'ai juste le temps de reculer derrière le mur que la balle s'enfonce dans celui à côté de moi. J'ai le souffle court, mon regard fuyant. Je ne dois pas avoir peur, je dois la tirer de là, rappelle-toi de tes cours.

Je regarde autour de moi. J'observe le territoire, je tourne vite fait la tête et reviens à ma position avant que la seconde balle ne me touche. Ok trois hommes en noir, Gwendoline se trouve à terre sur l'herbe de devant, derrière une haie.

Je compte jusqu'à trois... 1 ... 2 ... 3. Je prends mon élan, saute dans l'herbe et me laisse glisser dessus pour arriver à hauteur de Gwen. Lorsque je pose sa main sur son dos pour la rassurer je sens son corps entier trembler de peur. On est tous les deux à genoux dans l'herbe avec comme seule protection la haie. Comment s'échapper, c'est possible de se battre mais à quel prix ?

Une voiture de police passe dans le quartier. Les trois hommes se crient des ordres. La voiture de police freine au milieu de la route. Des flics ouvrent leurs portières l'arme devant eux. Des bleus, pour une fois, ils vont servir à quelque chose !

Je tire Gwendoline, jusqu'à rejoindre Charlotte dans la cour. Son visage ne montre aucune peur ou émotion. Charlotte ne panique pas, ce qui ne m'étonne que très peu. Par contre Gwen ne peut pas rester en place, elle regarde toutes les secondes derrière elle. Plusieurs coups de feu retentissent. Elle prend la parole :

-On peut peut-être passer par la haie ?

Oui le trou par lequel nous sommes entrés la première fois ! Les coups de feu s'arrêtent subitement. On court tous les trois en direction du trou.

Plus que quelques mètres. Sa maison est peut-être mal foutue, mais son jardin est immense. Les trois hommes apparaissent derrière nous en courant. J'entends une balle siffler à proximité de mon oreille.

Deux mètres, Gwendoline est en tête du groupe, mais son pied bute sur un objet et elle s'écrase dans le champ d'orties. Charlotte la prend par le bras et la relève avec peine.

Les trois hommes ne sont maintenant plus qu'à quelques mètres de nous. J'essaye d'abord de pousser Gwendoline dans le trou en l'attrapant par le cou, elle se dégage et pousse Charlotte à la place. Celle-ci rampe dans la boue et reste devant pour nous aider à passer plus rapidement. Gwen recule de quelques pas et plonge dans la boue pour glisser jusqu'au bout sans aucune peine.

Un mètre, j'imite Gwendoline mais mon poids est beaucoup plus important, la boue ne fais que me ralentir. Merde, je sens deux mains m'agripper par le col et me tirer jusqu'à la sortie. Charlotte s'écroule sous l'effort contrairement à Gwen qui titube sur quelques mètres avant de retrouver son équilibre.

Je suis à peine debout que les hommes rampent dans la boue pour nous rejoindre, arme en premier. J'en profite pour donner un coup de pied sur le crâne du premier et recommence à courir. Je l'entends crier de rage et ordonner aux deux autres de faire demi-tour. Il tire trois coups dans ma direction de rage avant de recommencer à courir, je dois ralentir mon rythme si je veux rester derrière les filles.

Charlotte suit aveuglément Gwen qui se trouve devant. Les paysages défilent rapidement, les maisons trois façades se ressemblent toutes sauf parfois une décoration à un endroit ou une voiture du style Audi qui marque une différence sociale mais sans plus.

Une vieille personne traverse juste devant moi, je manque de la renverser et de m'écraser dessus, elle se recule et me lance un regard noir. Ce n'est pas mon habitude de foncer dans les personnes âgées mais là, c'est un cas de force majeur.

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant