Chapitre 11, David

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Je rentre du boulot. C'était assez tranquille : pas d'urgence (en tout cas pour moi). Jason a dû aller à la morgue deux fois sur la journée. Peut-être que le chef a eu pitié de moi ?

J'ouvre violemment la porte, et rentre dans la cuisine. Je jette mon sac sur la table blanche en marbre. Charlotte arrive en trombe dans ma direction et me fait signe de faire moins de bruit. Pourquoi je devrais faire moins de bruit ? Même si Gwendoline est là, je lui ai laissé ma chambre après tout.

Je pose ma veste en jeans sur une des chaises de la cuisine et me dirige silencieusement dans le salon. Je vois Gwendoline et Stessy endormies l'une dans un sens et l'une dans l'autre.

Je souris devant cette position qui semble être peu confortable, et me tourne vers Charlotte, mais quelque chose attire mon attention sur la table basse. Une farde rouge en piteux avec des vieux papiers qui ressortent de chaque côté.

Je m'approche légèrement pour l'observer, mais Charlotte m'arrête dans ma lancée et me désigne Gwendoline du doigt, qui commençait à se réveiller.

-Tiens, salut ! Déjà rentré ?, me salue-t-elle.

-On m'a lâché plus tôt.

Elle se lève péniblement en se tenant la tête. Charlotte part dans la cuisine et revient avec un verre d'eau dans une main et un cachet d'aspirine avec un anti-douleur pour son bras dans l'autre.

Elle avale les deux cachets d'un coup et bois vite une gorgée d'eau pour faire passer. Lorsque je m'approche pour observer sa blessure, elle m'arrête et me traîne dans la cuisine.

-Désolée, je n'ai pas envie que ma meilleure amie me voie en sous-vêtements devant son petit ami.

Je lui fais un signe pour lui montrer que comprends et la laisse retirer son T-shirt. Je retire délicatement son bandage et prend le tube de désinfectant. J'essaye d'être le plus doux possible mais sa mâchoire se crispe sous la douleur.

J'ai vraiment envie de lui demander ce que contient la farde rouge, mais ce n'est sûrement pas le moment, en plus d'être légèrement déplacé.

Je lui place un autre bandage et la laisse se rhabiller.

-Attends moi ici, j'arrive.

Gwendoline se dirige vers le salon et revient avec la farde rouge sous le bras. Elle la dépose délicatement sur la table pour ne pas réveiller Stessy.

-Il est quelle heure ?

Je regarde la montre digitale que m'a offerte mon père. Elle est argentée avec un bracelet de deux nuances d'or. Elle vaut une fortune, je ne sais toujours pas où il a trouvé l'argent pour l'acheter.

-18h30 pourquoi ?

-Il y a une imprimerie près d'ici pour photocopier le contenu de cette farde ?

-Oui chez Gille, il doit toujours être ouvert normalement au pire je le connais personnellement.

-Il y a vraiment de tout dans ce quartier !

Elle enfile une veste de Charlotte et m'entraine dans la rue. On discute de notre journée pendant le trajet jusqu'à arriver devant l'imprimerie.

C'est une sorte de petite cagibi entre deux maisons mitoyennes collées l'une sur l'autre. Les briques se sont effritées avec le temps et les fenêtres pourries à certains endroits.

Je pousse la lourde porte d'entrée et laisse passer Gwendoline avant de la refermer derrière elle.

Une vieille personne nous accueille. Il était habillé d'un vieux pull vert avec un pantalon en tissus brun, il portait également un nœud papillon rose avec le cœur noir. Je m'avance pour lui faire la bise et le laisse s'avancer pour observer Gwendoline.

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant