Chapitre 7; Gwendoline

35 5 0
                                    



Je me réveille en partie sur le sol. J'ai du mal à me relever, mon dos est un véritable champ de mines. Je regarde dans le lit : Charlotte est déjà partie. Je m'habille en vitesse et descends la rejoindre dans la cuisine. Elle me prépare le bol habituel et retourne dans le salon auprès de David.

Je m'assois sur la chaise et attrape le journal du jour. Je le feuillette sans pour autant faire attention aux articles. C'est tous les jours une nouvelle prouesse du gouvernement. J'engloutis mon bol de Kellogs et m'attarde sur un entrefilet.

« Une alerte est lancée ; durant ces derniers jours, plusieurs voitures de marques différentes ont été signalées comme dangereuses : les voitures volées sont de couleurs noires, elles pourraient être liées à beaucoup d'accidents relevés... »

Je saute de ma chaise et cours vers David. Il observait Charlotte en tailleur au centre de la pièce. Je m'interromps sur ce drôle de spectacle, en observant dans le regard de David que je n'étais pas la seule à ne pas comprendre ce qui se passait dans la tête de Charlotte. Je secoue le journal sous le nez du jeune homme, il sursaute de peur et recule sa tête, surpris.

-J'ai survolé pourquoi ?, demanda-t-il sans vraiment porter attention au sujet.

-Il y a eu plusieurs vols de voitures complètement différentes sauf...

-Oui ?, dit-il sans quitter Charlotte des yeux.

-Elles sont toutes de couleur noire. Tu te rappelles quand tu as reconduit les corps à la morgue avant de me loger chez toi ?

-Oui je me rappelle... Cette fois j'ai toute son attention.

-Une voiture noire a foncé vers une jeune femme et au dernier moment, il a fait un dérapage autour d'elle avant de s'enfuir à toute vitesse. C'est quand même une drôle de coïncidence, pauvre femme, elle n'arrivait plus à tenir debout...

Je vois une étincelle jaillir dans ses yeux, et il appuie sa tête sur son bras. Je le vois réfléchir avant de dire une bêtise. Charlotte nous observe également, je suis incapable de dire si elle comprend ou non la situation.

-Maintenant que tu en parles, quand j'ai eu une urgence hier avant de revenir avec le corps mutilé du symbole, une voiture noire nous est froidement rentrée dedans sur le rond point de la route vers l'hôpital. Je déteste cette rue, on ne voit que des industries à des kilomètres... Enfin, heureusement l'homme a survécu.

-Pas exactement, dis-je en baissant la tête. Le flic avait raison : chaque fois qu'on a l'impression d'avancer on finit toujours par arriver à un cul de sac. Il faut que je pense à lui demander son nom !

-Qu'est ce que tu veux dire ?

-Il est mort d'une crise cardiaque quelques heures après avoir été interné à l'hôpital, dis-je en baissant la tête.

-C'est pas possible, il était vivant. Je ne vais pas dire en bonne santé mais c'était presque impossible qu'il fasse une crise cardiaque à son âge, dit il en s'énervant.

-Les flics n'ont trouvé aucune carte d'identité sur lui, je rajoute. Je regarde l'horloge et sursaute... Oh non, j'avais complètement oublié le boulot. Je cours dans la chambre, enfile mes baskets et retourne dans le salon.

-Je dois te laisser, je vais au boulot, on en reparle après.

Je sprinte en direction de la sandwicherie. La clochette retentit à mon passage.

-Bonjours, désolée pour le retard.

-Non, pas de soucis, il est 8h30 vous êtes juste à l'heure. Prête pour votre deuxième journée de travail ?!

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant