Chapitre 17 ; David

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Stessy reste un certain moment à regarder la route, son visage est vide d'expression. Je la serre dans mes bras et regarde Charlotte par dessus son épaule.Contrairement à Stessy, je remarque de la peur dans ses yeux, mais pas seulement. Elle touche mon épaule et me montre une voiture un peu plus loin. Je prend la tête de Stessy entre mes mains pour voir son visage et l'embrasse avant de prendre la direction de la voiture. C'était une voiture twingo rouge toute récente. Elle est garée deux maisons plus loin que celle de Gwendeline. Je l'observe quelques instants, pensif.

Si on résume la situation, on m'a volé MA voiture, Gwendoline s'est fait enlever, je dois casser le carreau d'une voiture en espérant que les clés se trouvent à l'intérieur car sinon on est mal et on sait fait attaquer chez ....

-Je ne vais pas voler une voiture Charlotte, par contre j'ai peut-être une idée!

Charlotte est la première du groupe tandis que je reste derrière avec Stessy dans mes bras. Elle reprend tout doucement ses esprits et pleure silencieusement. Nous arrivons enfin devant la maison des grands-parents de Gwendoline. Par chance, les voitures des ravisseurs sont toujours là, mais sûrement pas pour longtemps. Je lâche doucement Stessy pour voir dans les voitures si les clés ne seraient pas restées par hasard sur le contact. Rien... Je laisse les filles seules quelques instants pour aller voir les poches des hommes à l'intérieur. Rien que de penser à fouiller dans les poches d'un mort me répugne. Je trouve enfin les clés dans l'homme sous le meuble dans la cage d'escaliers, appuie sur le bouton de déverrouillage à distance, et retourne près des filles déjà assises dans l'une des voitures, par chance la bonne. Pendant tout le trajet je reste crispé sur mon volant et roule à 100km/ heure jusqu'à arriver dans une rue avant la mienne ou j'arrive à trouver une place au coin d'un champs en laissant les clés sur le contact. Une fois à la maison on s'étale tous les trois sur le divan.

-On fait quoi ? demande Stessy. On téléphone aux flics en disant que des gens d'une association secrète ont enlevé notre amie et ils sont peut-être lié à des meurtres et à des vols mais nous ne sommes pas certains que les vols et les meurtres sont liés ? J'ai loupé quelques chose ?

Charlotte fait non d'un signe de tête désespéré tandis que moi je vais nous chercher des bières dans le réfrigérateur. Je me retourne vers le bahut et me rappelle des dossiers que Gwen à passer la nuit à trier. Je les sors un par un en prenant soin de ne pas changer l'ordre, lorsqu'une petite carte tombe de l'un des dossiers avec le numéros de téléphone d'un policier.

Je la garde précieusement dans ma poche et retourne près des filles. Je passe la soirée à réfléchir aux pours et aux contres de chaque situation possible. Charlotte va dans la cuisine pour éplucher les dossiers, Stessy va se coucher, et moi je reste là à ne rien faire. Qu'est-ce que je peux faire; je ne suis pas flic! Mais je connais quelqu'un qui peut, peut-être, m'aider. Je lui téléphonerai demain....

Je rejoins Charlotte après une heure de réflexion et de lamentation. Elle a presque fini la pile des vols et a pris certaines annotations presque illisibles pour moi, mais bien sûr elle ne compte pas me l'expliquer.

Les objets les plus volés seraient des tableaux, des vases et des tapiseries, certaines de valeurs sentimentales d'autres avec beaucoups de zéros derrière par contre pour les meurtres, on dirait que c'est complétement aléatoire, aucun point commun aussi bien dans le physique, le caractère, les proches...

-Tu devrais aller te coucher, dis-je en m'asseyant à côté d'elle.

Elle reste la tête penchée sur les dossiers et ne me lance aucun regard, bloquée sur un dossier. Je me penche pour l'observer. Un jeune garçon d'environ 8 ans est allongé inerte sur le sol... Gwendoline m'en avait parlé. C'est impensable une chose pareille, pourquoi l'avoir fait ? Surtout qu'à cet âge, il n'a rien fait de grave, peut-être des petites bêtises mais pas des motifs pour le tuer... C'était un gosse, merde! Je prends le dossier des mains de Charlotte et le retourne sur la pile.

-On réfléchira à tout ceci demain, maintenant au lit!

Elle reste encore quelques minutes en tailleur dans la cuisine avant d'aller se coucher dans ma chambre normalement squattée par Gwendoline aussi, mais bon. Je sors le numéro de téléphone de ma poche et regarde l'heure. 00h10, c'est encore raisonnable. On passe une bonne heure au téléphone avant de conclure par un au revoir glacial de ma part. Décidément ça n'aura servit à rien. Il refuse de m'aider par peur de compromettre son enquête. Bravo, la protection! Cette fois je ne peux plus attendre et compose un autre numéros que je connais par coeur.

-Jason ?

-Mmmh t'as vu l'heure ou quoi ?

-Franchement et c'est toi qui me dis ça, j'ai comme qui dirait un problème.

-Ouais ça va j'ai compris, j'arrive, t'as intérêt à me préparer des petits croissants, du café et un bon coussin sinon...

-Bien Madame, il vous faut autre chose pour vous servir?

Il grogne quelque secondes avant de raccrocher. Enfin une personne à qui je peux faire confiance. Malgré mon envie de ne rien faire je vais quand même lui faire la surprise de préparer ce qu'il m'a demandé. Après une demi-heure, un bourrin vient taper sur la porte. Je pouffe de rire en le voyant en pyjama en pilou avec des petits chats blancs dessus. Son visage se lève "délicatement" du sol et me pousse avec son épaule pour passer.

-Bon tu comptes m'expliquer aujourd'hui ou je peux squatter ton fauteuil ? demande-t-il avec un large sourire.

-Tu dormiras après,j'ai comme qui dirait un gros problème à régler.

Je commence à lui raconter toute l'histoire. Il voit que je lui ai préparé du café et des croissant surgelés que j'ai cuit au four, et les enfourne un par un dans sa bouche.

-Ok et donc maintenant la fille, Gwendoline ? S'est fait enlever par ces hommes et tu n'as pas prévenu la police.

-Si mais ils ont refusé de faire quelque chose par peur de compromettre l'enquête.

Il met sa tête entre ses mains et réfléchit. Il travaille comme moi dans l'agence privée d'ambulance mais il m'a toujours battu au jeu d'énigme lorsqu'on était petit, il peut toujours nous aider même si ça fait une personne encore en plus dans cette merde.

Il me dévisage un certains temps avant de se retourner vers la porte du salon. Je vois dans ses yeux l'envie d'aller continuer à dormir mais en même temps l'envie de m'aider. Il hausse les épaules et se couche un peu plus sur sa chaise.

-Bon et ces fameux dossiers ?

Je lui apporte les deux tas séparés et ne stipulant pas que Gwendoline pense que ce sont deux affaires, en espérant qu'il le découvre tout seul, ainsi qu'un autre détail que Gwendoline aurait pu oublier. Il les feuillette un par un et oublie au fur et à mesure des dossiers, à cause de sa fatigue.

Il prend une feuille de papier et commence à écrire chaque détail qui lui semble important; l'heure le lieu les résultats des autopsies pour certains dossiers pour d'autres ils note les suspects. Il éparpille ensuite les dossier avec des post-it en dessous de chacun d'entre eux, ainsi que des couleurs différentes selon les contextes. Je m'assieds à côté de lui et hésite à aller dormir. Même s'il ne s'en rendrait pas compte tout de suite je suis sûr que je serai réveillé par un sale coup gentiment préparé tout au long de la nuit.

J'appuie ma tête sur le rebord de la table et même après tout mes efforts, je finis quand même par m'endormir sous le regard rieur de mon ami.  

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant