Chapitre 6; Gwendoline

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Un bruit sourd me fait sursauter et je tombe de mon lit. J'ai peut être halluciné mais un deuxième bruit retentit. Là c'en est trop je me lève et me dirige vers le hall. J'entends différentes voix se rapprocher de la cage d'escalier.

Je me dirige vers une des portes du corridor en essayant de trouver la chambre de Charlotte mais ce n'est qu'à la deuxième tentative que je la trouve enfin. Elle est peut-être muette, mais pas sourde. Elle s'était repliée sur elle-même derrière la porte, tremblante comme une feuille. Je l'attrape par la main et l'aide délicatement à se lever.

Merde ! La carte est au rez-de-chaussée. Il faut la récupérer. Mais la peur commence à monter, mes muscles se figent et je me retrouve incapable de respirer. Charlotte me secoue légèrement pour que je revienne sur pied.

Ok Gwen reprends-toi : ce n'est pas le moment de paniquer. Je prends une grande inspiration et ouvre lentement la porte. Je glisse ma tête dans la fente et observe la scène.

J'aperçois trois hommes de grande taille, de carrure imposante et habillés en noir de la tête au pied. Ils fouillent chaque recoin de la maison. Un des hommes se retourne dans ma direction. J'ai juste le temps de retirer ma tête. Pourvu qu'il ne m'aie pas vue. De toute manière, il va quand même regarder dans cette chambre.

J'indique l'appui de fenêtre à Charlotte. Elle saute dessus et ferme une partie du rideau juste pour ne pas se faire remarquer. J'entends les pas se rapprocher. Je n'ai plus le temps de me cacher dans l'armoire.

Je saute en direction du sol sous le lit et me laisse glisser sur le parquet. Les trois hommes rentrent l'un derrière l'autre. Le deuxième ouvre violemment l'armoire et jette tous les vêtements à l'extérieur. J'étouffe un cri de peur et garde ma main sur ma bouche, pour m'empêcher de respirer. J'ai bien fait de ne pas m'y cacher.

-Tu es sûr de l'avoir vue ?

-Oui je l'ai vue prendre la clef et je les ai suivis jusqu'ici.

-Ok continuez de chercher, et ne la tuez pas.

Il se dirige vers la porte, la tension redescend. Je repose ma main au sol et me tourne vers la fenêtre. Charlotte est restée cachée derrière les rideaux opaques. On devrait pouvoir sortir maintenant. Je commence à ramper, il faut que je respire. J'ai l'impression que le sommier se rapproche et veut m'écraser contre le sol.

Au moment où ma tête commence à dépasser du lit, une force me tire par les pieds vers le côté opposé de la chambre et je pousse un hurlement. L'un d'entre eux était resté, comment ai-je pu le louper ? Je lui donne un coup de pied à la cheville. Je le sens se plier de douleur mais il ne relâche pas son étreinte. Il me relève et me jette contre le mur. J'étouffe un cri mais reste debout. Il ne faut pas paniquer ; Qu'est-ce que je dois faire ?

J'aperçois la lampe de chevet sur sa table de nuit. C'est ma seule chance. Je cours dans sa direction. Mon agresseur fauche mon pied et je m'écrase au sol. Je ne peux pas m'empêcher de crier. J'essaye de ramper mais il me retient. Des larmes coulent sur mon visage, je peux y arriver. Je le roue de coups de pied, après un temps qui m'a paru durer une éternité, il finit par me lâcher.

Je saute vers la lampe, l'arrache de la prise et dans le même mouvement, j'essaye de le taper de toute mes forces sur le crâne. Il l'attrape au dernier moment et me repousse.

-Tu crois vraiment arriver à me battre avec une lampe ?

Je lui fonce dessus, la lampe en l'air. Il s'attend à ce que je lui donne un coup de lampe mais au lieu de ça je saute et tends mon pied. Il recule au dernier moment en mettant sa main sur son thorax et maintenant je lui donne le coup de lampe. Il s'étale de tout son long.

Je murmure à Charlotte de rester cachée jusqu'à mon signal. Les deux autres courent vers la chambre. J'ai déjà eu mal avec un individu, là je suis fichue. Je prends une grande inspiration et me tient en garde. Ils se jettent ensemble sur moi. Je les regarde traverser la chambre à toute vitesse dans ma direction. Courage...

Au dernier moment, Charlotte sort de sa cachette et saute sur l'un des deux. Ils s'écroulent ensemble sur le sol. L'autre est déstabilisé par cette attaque, j'en profite pour lui foncer dessus avec la lampe, mais il me voit arriver et m'éjecte de l'autre côté. Il se dirige vers moi, je lui donne un coup de talon dans le sternum. L'homme tombe, le souffle court. Je me relève péniblement et lui donne un coup de lampe.

Je me retourne vers Charlotte. Le plus musclé était déjà à terre, inconscient. Je la regarde, perplexe. David... on pense toutes les deux à la même chose et on descend en courant. Il se trouve près de la porte d'entrée, inconscient. Je lui retire ses vêtements pour l'aider à respirer et lui donne des petites claques. Il revient tout doucement à lui. Je l'appuie sur moi pour l'aider à se relever.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

-Pas grand-chose, quelques petits imprévus.

Il me regarde, distrait. Ils ne l'ont pas loupé. L'ambulancier a récolté une grosse bosse sur son front. Je vais lui chercher de la glace et reviens. Mon regard se détourne de son visage et descends sur son corps musclé. Je secoue la tête et lui pose délicatement le sachet de légumes congelés sur sa bosse.

-Merci,

J'entraîne Charlotte à part et lui demande si elle n'a pas de corde pour les attacher en attendant la police. Je remonte à l'étage avec la corde. Je dénoue le nœud et entre dans la pièce. Plus personne, c'est une blague ? Non, on aurait eu des réponses... Mais comment peuvent-ils disparaître en si peu de temps ?

Je contourne le lit, et tombe à genou en voyant le symbole, encore eux. Cette fois, je ne peux pas contenir mes larmes. David me rejoint et me prend dans ses bras. Il m'assit sur le lit et je reste là à pleurer dans ses bras...

La police arrive un quart d'heure plus tard, David avait téléphoné avant de me rejoindre. Je me recule tout doucement de lui.

-Merci

Il me sourit et on se dirige ensemble vers le salon. Charlotte les avait déjà faits entrer, je reconnais directement le policier assis dans le canapé.

- Excusez-moi, vous étiez chez mes grands – parents ?

Il se retourne vers moi, il me reconnaît tout de suite et se lève l'air grave.

-Une fois, je comprends mais deux on veut votre mort, puis-je vous parler en privé mademoiselle ?

Je le suis dans la cuisine pendant que David raconte l'histoire.

-Je suis le policier qui enquête sur ce signe. C'est le dixième que j'aperçois sur différentes scènes et à chaque fois que j'ai l'impression d'avoir une preuve, un début, quelqu'un s'occupe pour tout faire disparaître. J'ai l'impression qu'ils intéressent à vous !

-Qu'est ce qui vous fait dire ça ?

-J'ai été envoyé chez une personne mutilée avec ce signe. Il est arrivé vivant à l'hôpital par miracle, mais on n'a rien trouvé comme identité sur lui sauf une photo... de vous. Quelques heures plus tard, il est mort d'une crise cardiaque.

Ces propos me choquent terriblement. Je le regarde bêtement, pourquoi est-ce qu'ils s'intéressent à moi ? Je n'ai rien de spécial. On ne discute pas plus longtemps, il me tend sa carte et on retourne dans le salon. Une fois que tous les papiers sont remplis, ils repartent dans la voiture. Le policier me regarde une dernière fois avant que la porte se referme. David et moi nous asseyons ensemble dans le canapé.

-On ne peut pas avoir une nuit normale.

On rigole. Après un certain temps, on se dirige vers nos chambres. Je vois Charlotte hésiter. Je lui fais signe de venir dormir dans la mienne car je dois l'avouer, je n'étais pas prête non plus à dormir seule...    

La Route des Secrets (En écriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant