- Marche Cinq -

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M A  R   C    H     E      C       I        N         Q

jamais
c'est grand jamais c'est vide
je crois que c'est plat
jamais c'est un mur
un mur invisible inconscient un mur qu'on ne peut pas voir un mur qu'on imagine
jamais c'est un creux dans lequel on peut se blottir se cacher dans lequel on peut attendre
dans lequel on ne peut craindre une suite
jamais c'est le sommeil
vide
et rassurant
jamais c'est pas de rêve
jamais c'est une limite sans barrière
jamais c'est un trou
sans fin
dans lequel on tombe
sans fin
et si je m'accroche aux parois je m'écorche
si je crie je m'étrangle si je
souffre je
tombe
encore
parce que jamais c'est
la faim
jamais c'est peut-être jamais ce n'est que le doute jamais il entoure jamais il aveugle
jamais il se trouble parce que jamais illusionne
jamais il me trompe parce que jamais
je n'espère jamais
jamais c'est
comme
toujours
deux
menteurs ils veulent faire croire qu'aucune entrave ne vient
braver le temps contrer idées alors que
tout
est périssable que rien n'est durable que tout est mortel que
même s'ils donnent l'illusion d'une perpétuité le rêve d'une éventuelle continuité tout finira par
s'éteindre
progressivement ou
brutalement
peut-être sans s'en apercevoir et quand prise de conscience
trop tard
jamais empêche d'accepter de
faire le deuil de
se faire à l'idée de laisser partir jamais
s'accroche
jamais illusionne il
abandonne plonge dans l'inconscience un peu comme le
sommeil ce
sommeil cru éternel alors que su voué à
l'éveil comme cette
bougie vue allumée sue vouée à
disparaître comme ce
rire
miroitant
voué à se ternir la faim
condamnée à se tarir ce froid
qu'on finira par sentir
ce monde
qu'on devra détruire
l'autre
qu'on devra construire
dehors
jamais c'est une musique connue des notes prévisible qui ne
surprennent plus
familières
mais la musique devra s'éteindre car une autre
arrive

Accord. Esprit sait mais coeur ignore
esprit connait les limites il est
barrière conscient de ses propres
limites il les impose mais le coeur
oublie il
fait
oublier il
refuse
je crois que les gens dehors ils ont oublié qu'ils
ont déjà atteint mon jamais qu'ils en ont fixé un autre
nouveau à
nouveau qu'ils
oublient moi je

ne

veux pas

ne plus me

souvenir de ce

jamais que

j'atteins

déjà

Avant QuinzeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant