Chapitre 6

2.5K 158 92
                                    

J'étais bloqué sur mon ordinateur depuis déjà plusieurs heures. J'avais passé ma journée off à violer la barre de recherches, à taper tous les mots clés qui me permettraient de la retrouver. En vain. Je faisais chou blanc depuis des jours et commençais à me demander si cette fille existait réellement. Je n'osais pas appeler Framal pour lui demander où il l'avait trouvée et nous n'avions pas reparlé de ma soirée d'anniversaire depuis trop longtemps.

Je laissai mollement tomber mon bras sur le lit et attrapai mon téléphone, une nouvelle fois. Je déverrouillai l'écran, soupirai et le reposai, une nouvelle fois.

Si je l'appelais, je pouvais dire adieu au respect. Si je ne l'appelais pas, cette histoire allait me hanter pendant des plombes. Comme si mon cerveau n'était pas déjà assez encombré, il fallait que je me rajoute des problèmes. C'était dingue ce besoin de toujours vouloir me compliquer la vie, comme s'il n'y avait que ça qui me tenait encore debout. Comme s'il n'y avait que ça qui me faisait me sentir encore un tant soit peu vivant.

Je me ravisai finalement et décidai d'appeler Elena à la place de Framal. Il fallait que je me change les idées et la meilleure solution pour oublier une fille était d'en voir une autre.

J'apportai mon téléphone à l'oreille et laissai les sonneries défiler, jusqu'à ce que sa voix se fasse entendre.


- Allo ?

- Je te dérange ?

- Non, je l'entendis soupirer.

- Je suis chez moi si tu veux passer...


Quelques secondes de silence passèrent et je me mordis la lèvre inférieure en attendant sa réponse.


- J'arrive.


Elle raccrocha et je soupirai de soulagement. Notre relation allait réellement finir par nous faire défaut mais nous n'arrivions plus à agir autrement que comme cela. Plus qu'une habitude, c'était devenu un vilain défaut qui nous bouffait à petit feu.

A croire que nous aimions nous faire souffrir, même si nous savions qu'à la fin, nous ferions tout sauf rire.

Je me levai et allai prendre une douche rapide avant d'enfiler un jean et mon sweat Trasher. Je passai ma main dans mes cheveux pour les plaquer et me regardai dans le miroir pour vérifier que j'étais bien coiffé. Même moi, je ne supportai plus ce genre de tic. Deux, trois petits coups se firent entendre et je partis ouvrir en inspirant longuement.
Un sourire timide s'étira sur ses lèvres et ses yeux noisettes brillaient d'une lueur à la fois gênée et fière. Je ne connaissais que trop bien cet air et je savais d'avance que j'étais bon pour avoir un quart d'heure interminable de conversation.


- J'aimerais qu'on parle.


Qu'est-ce que je disais ?

Je soupirai et la laissai entrer avant de refermer la porte et de la suivre jusqu'au salon. On s'assit sur le canapé et j'attendis qu'elle tourne sa tête vers moi pour parler.


- Quelque chose te tracasse en ce moment ?


Je la regardai et fronçai les sourcils en sentant mon cœur s'accélérer. Je pris un moment pour la détailler et ne pus m'empêcher de la trouver particulièrement belle. Ses cheveux bruns tombaient naturellement sur ses épaules et ses yeux noisettes me toisaient de manière douce et inquiète à la fois, ses pupilles légèrement dilatées me laissaient deviner qu'elle avait fumé un joint avant de venir me voir, sûrement pour se donner du courage, sa bouche rosée était entre-ouverte et laissait ses dents blanches apparaître légèrement, ses pommettes saillantes qui ressortaient à chaque fois qu'elle esquissait un sourire étaient cette fois-ci figées sous son stress apparent. Elle avait une classe naturelle qui faisait d'elle une femme des plus superbes.

J'avais aucune chance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant