L'Agence

Chapitre 6, partie 1

Je fus réveillée en sursaut, par la porte qui s'ouvrait, je ne m'étais même pas sentis m'endormir. La porte s'ouvrit sur Yuri avec un plateau dans les bras. Il venait m'apporter mon repas. Il m'adressa un sourire gêné me semblait il, puis il referma la porte. Il me tendis mon plateau en me disant qu'il resterai jusqu'à ce que je finisse.

J'engloutis mon repas rapidement, j'avais plutôt faim, Yuri me fixant de ses yeux presque noirs, assis juste en face de moi. Ses quelques mèches rebelles, couleur jais ne collaient pas du tout avec l'image type du russe. Seul son prénom trahissait  son origine tout comme son léger accent. Son visage était insondable et je n'arrivais pas à savoir à quoi il pensait. Là, il me semblait assez bien veillant et protecteur, en aucun cas menaçant ce qui me permis, je dois bien l'avouer, de savourer mon repas.

Lorsque j'eus finis, il reprit mon plateau et avant qu'il ne prenne la direction de la sortie je lui demandais :

- Qu'est-ce que Sergueï va faire de moi ?

- Honnêtement j'en sais rien, mais je pense que tu seras bien traitée, sinon il ne t'aurais pas placé dans une chambre mais dans une cellule attachée à une chaise ou un conduit de chauffage brûlant histoire de te faire souffrir un peu. Il doit penser que tu présente un intérêt pour nous sinon il ne t'aurais pas gardé en vie. La mafia russe n'est pas la plus cruelle tu sais Lou, on se montre seulement dure avec les traîtres où les ennemis, alors fait en sorte de ne pas te placer dans cette catégorie.

- Je vais devoir bosser pour vous ?

- Tu auras le choix, Sergueï passera bientôt pour te parler je pense. Et tu sais Adam n'est pas quelqu'un de mauvais.

- Je ne sais même pas qui il est...

- C'est lui qui a convaincu Sergueï de t'extraire des Marras en nous convaincant que tu pourrais représenter un intérêt pour nous. Javier t'aurais liquidé une fois que tu aurais fini de lui être utile. Nous, nous sommes redevables et nous n'oublions jamais les services rendus par une personne. Adam a sauvé ta peau, il tient à toi.

- On ne doit pas avoir la même définition de tenir à quelqu'un dans ce cas.  Il bosse pour vous depuis combien de temps ?

- Depuis toujours, on l'a envoyé au sein de l'Agence grâce aux autres contacts que nous avons au sein de cette organisation. Il s'est ensuite infiltré au sein des marras, puis vous avez été envoyé en mission ensemble pour démanteler le cartel. Sauf que tout devenait extrêmement compliqué pour lui, chacune de ses couvertures menaçant d'être grillé d'un instant à l'autre. Sergueï lui a ordonné de t'éliminer mais il a refusé catégoriquement, déclarant que si un d'entre eux venait à poser la main sur toi, il s'en chargerait personnellement. J'ignore pourquoi et comment mais tu es bien l'une des rares personnes à qui il tienne réellement.

- Il m'a trahis.

- Non il t'as protégé, tu devrai lui en être reconnaissante.

- Protégée de quoi ? Ma famille est en danger à l'heure actuelle et c'est lui qui m'a choisit pour cette mission, il savait pertinemment dans quoi il m'embarquait.

- Tu te trompes, ton Agence n'est pas aussi clean que tu le crois encore une fois. Ton chef de mission, Albert Visadro, c'est lui qui a donner les informations nécessaire concernant ta famille au MS-13, pas Adam. C'est lui qui a choisit de mettre en équipe avec lui tout en sachant pertinemment qu'Adam travail pour nous et non Adam qui t'as choisi. Et c'est Adam qui a organisé cette réunion pour te débarrasser de Javier, pas ta chère agence dans laquelle tu bosses. Encore une fois il t'as sauvé, sois en certaine.

- Si tu le dis..

- Tu as besoin de quelque chose d'autre ?

- J'aimerais bien me changer s'il te plaît, cette robe n'est très pas confortable et je pense que je vais devoir dormir ici non ?

- Elle te vas à ravir pourtant. Et oui pendant quelque temps.

Il afficha un sourire en coin et enleva le tee-shirt noir qu'il portait pour me le tendre. Ce corps qu'il avait, oh mon dieu ! Son torse aux courbes parfaites, mes yeux s'attardaient sur chaque partie de son corps, sur chaque courbes, détaillant la finesse de ses traits pourtant rudes. J'avais conscience que c'était ridicule de réagir ainsi mais je ne pouvais pas priver mes yeux du spectacle. Son rire me fit sortir de ma transe et il déclara :

- Bon, tu comptes le prendre un jour ce tee-shirt, ou tu vas rester là, à baver devant mon corps de rêve ?

- Et ça va les chevilles ? Merci pour ton tee-shirt.

- De rien, je suis à ton service durant ton séjour parmi nous. Si tu as envie de me demander quoique ce soit, n'hésite pas à me faire signe, je serai là.

- Je saurai m'en rappeler.

Je le poussais hors de la chambre, le ton qu'il avait employé lors de sa dernière phrase ainsi que son sourire et son regard, laissait planer pleins de sous entendus lourds de sens, me rendant mal à l'aise. D'autant plus que pour le faire sortir je l'avais poussé, mes mains étaient rentrées en contact avec sa peau, j'avais vu le temps d'arrêt qu'il avait marqué, troublé par mon touché bien qu'il cherchait à le masquer. Lui aussi n'était donc pas insensible à mon charme. Cette idée me fit sourire, malgré moi. 

Je me laissais tomber sur mon lit, pensant à ce qui pourrait m'arriver de pire encore. Comment j'allais me sortir de tout ça ?

Une ripou. Les mots de Sergueï raisonnaient en moi. C'est ce que j'étais enfin de compte, rien de plus. Tout le monde m'avait trahis, l'Agence, Adam, Javier et j'avais travaillé pour eux. Le comble.

Je n'avais plus rien et je ne savais même pas encore ce que les russes attendaient de moi. Ma vie avait prit un tournant pathétique, je ne pouvais rien faire que d'être trimbalée à droite à gauche,espérant qu'on se montre clément à mon égard.

Je défis ma robe que je laissais tomber par terre, et enfilais le tee-shirt que Yuri venait de me donner, il m'arrivait mi cuisses, il couvrait suffisamment mon corps me permettant ainsi d'être plus à l'aise qu'avec cette foutue robe (bien qu'elle soit sublime). Le parfum de Yuri remplit mes narines et me fis partiellement oublier pendant quelques instants dans quel pétrin je me trouvais.

Je m'étais encore endormi puisque je fus encore une fois de plus réveillée en sursaut. Je pensais voir la porte s'ouvrir sur Sergueï. Mon cœur manqua un battement, lorsque je vis que la porte ne s'ouvrait pas sur Sergueï mais bien sur cette ordure de qui m'avais servit de coéquipier.