Éphémère

Ma Larme Menteuse

« Ça va? »
Le mot glisse de ses lèvres, il ouvre la bouche pour prononcer la première syllabe, pose ses dents contre sa lèvre inférieure pour prononcer la deuxième.
Le jeune homme jette un regard rapide vers son interlocutrice. Ses yeux vert font un rapide détour de la salle. Sa pupille rétrécit tandis qu'il referme les poings.
Il regarde la jeune fille posée devant lui, examine les détails qu'il tente si souvent d'oublier. Fixe ses mèches noir rebelles qui revolent partout autour de sa tête, son iris d'un bleu glacial, ses doux cils noir qui décorent ses yeux.
Elle lui jette un regard amusé lorsque la question dépasse ses lèvres puis elle finit par répondre: « Oui. »
La jeune fille colle ses lèvres, prononce le mot comme un sifflement, le mot brûle ses oreilles, il n'a même pas besoin de réfléchir pour savoir si elle dit la vérité ou non. Le mensonge pèse ses yeux, il finit par sortir, transparent, essayant encore de se cacher. Il coule et finit par glisser sur ses joues.
Ses cils noir sont alors tachetés d'eau et ses yeux ne connaissent plus seulement le bleu comme couleur, il vient se décorer par pleins de petites lignes rouges. Le mensonge n'arrive plus à se cacher, il pèse sur son visage.
Il fait rougir son nez, gonfler ses yeux, tacher ses joues et fait tomber l'eau à flot. Silencieusement, pourtant. Il essaye encore de se cacher.
C'est au tour du jeune homme de parler. Il entrouvre ses lèvres, claque sa langue contre son palais, prononce ses mots fermant et ouvrant sa bouche au rythme de ses paroles.
« Je ne te crois pas. »
Le mensonge tombe au sol, il fait une petite flaque d'eau. Elle ramène ses mains sur son visage, lui jette un regard noir puis, à son tour, elle parle: « Moi non plus, je ne te croyais pas. »
Il gèle sur place.
Elle ne se gêne pas,
Elle poursuit.
« Mais tu sais quoi? J'ai appris à assumer tes mensonges. »
Ses poings se referment sur eux-même. À nouveau, le regret le parsème. Il n'est plus capable de parler.
« Alors à ton tour de le faire. »
Ses yeux, ce bleu glacial, se plantent entre les siens alors qu'elle lui crache au visage:
« Je vais bien. T'es juste fou. »
Les mots le frappent.
Comme ils l'ont frappé à elle, autrefois.
Cette fois, elle entrouvre la bouche pour prononcer ses derniers mots. Mots encore plus tranchant que tout ce qu'elle a encore dit.
« Casse-toi, Liam. »