Le Crane De L'Amour

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J'ai rêvé.
Et c'était horrible.


Nous étions dans une forêt rasé. Il n'y avait que des troncs et j'avais peur, donc je me suis mise à côté de toi pour me rassurer que tout allait bien.
Ta peau me fait sentir mieux, tu vois. Qu'elle soit sec ou pas, je m'en fous. Je me sens bien de t'avoir près de moi.

Nous avons marché ensemble pendant quatre minutes puis j'ai dû lâcher ta main car je voulais attacher mes souliers. Tu as hoché ta tête en te mordant les lèvres, les sourcils froncés et tu m'as fixé, inquiet, me baisser pour faire un nœud avec mes lacets. Ta respiration était rapide, tu étais stressé. Je pense que tu savais.

J'ai essayé d'oublier ce regard insistant que tu me faisais. Ce regard de peur, comme si c'était la dernière fois que tu allais me regarder. Je me suis dit que j'hallucinais. Pourquoi m'aurais-tu regarder comme ça?

Je me suis concentré sur l'acte d'attacher mes souliers, les fils blanc étaient devenu sales et je me suis dit que quand on allait rentré, il fallait que je les lave. Lorsque je me suis relevé pour te regarder, tu n'étais plus là.

Ce n'est pas comme si je t'avais vu partir, ou entendu des pas, je n'avais absolument rien entendu, rien vu. Ma respiration c'est accélérée. Le fait de ne pas t'avoir proche de moi à doubler ma peur. Sans compter le fait que je n'avais absolument aucune idée de comment tu avais disparu.

J'ai crié ton nom.
Une fois.
Deux fois.

Trois fois.

Tu n'as pas répondu.

Je ne respirais plus bien, j'étais presque capable de l'entendre. Mes doigts ont commencé à trembler et la chaleur m'a remonté à la tête. J'ai eu une pressante envie de vomir, il fallait que je parte d'ici.

Le vent a commencé à souffler et est venu claquer mes joues congelées, j'ai serré les dents face à la douleur que je me suis pressé d'ignorer. Les feuilles ont commencé à faire du bruit entre eux. Le sol a commencé à trembler. Je me suis dit que c'était le temps que je me réveille mais il ne c'est rien passé de tel.
J'avais les yeux bien ouvert.
Rien de tout cela n'était un rêve.

C'est à ce moment que je les ai vu. Des squelettes. Des squelettes qui marchaient lentement vers moi, prêt à me prendre l'âme. Ils n'avaient pas la même taille mais se ressemblaient tous. J'ai hurlé et j'ai voulu prendre mes jambes à mon cou mais ils étaient tous là, à m'entourer. Le cercle se refermait sur moi. J'ai pensé à ce que tu m'aurais dit de faire.
Et tu sais qu'est-ce que je me suis dit?
Je me suis dit que tu m'aurais dit d'être moi-même.

Donc, c'est ça que j'ai fait. Je me suis assise sur l'un des troncs et j'ai attendu qu'ils viennent à moi. Ils voulaient me parler, je le voyais sur leur démarche. N'importe quel humain à une démarche similaire lorsqu'il désire parler à l'autre. Que ça soit un squelette ou pas.

Ils sont venu vers moi, le premier squelette s'est adressé à moi. Il m'a fait ce qui ressemblait à un sourire. J'ai grimacé.

"Il est quelque part ici. Nous l'avons pris."

J'ai failli le tabasser mais je suis dit que ça ne servirait à rien, j'ai laissé cette figure neutre que j'avais adopté puis j'ai rétorqué: Pourquoi?

Il a fait ce qui semblait être un rire: "C'est la malédiction de l'endroit. Bienvenu au crane de l'amour. Ici, nous prenons une personne et nous la transformons en l'un de nous."

J'ai essayé de cacher mon horreur et j'ai fixé la foule de squelettes qui m'entourait. Ils avaient tous quelqu'un qui les aimait.

"Et vous le faîtes par plaisir?"

ÉphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant