Chapitre 18

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Il était plus de 21 heures lorsque nous sommes rentrés à l'appartement. Il faisait nuit noir et j'avais peur que Guillaume ne surgisse tout d'un coup. Je m'accrochais à mon ange et ne le lâchais qu'une fois la porte fermée derrière nous.

Judith m'avait fait promettre de lui donner de mes nouvelles. Elle savait tout comme moi que j'étais en danger. Mais nous n'en avons pas parlé.

Simon n'a pas dit un mot pendant tout notre trajet. Il me cachait quelque chose j'en étais certaine, un peu comme un sixième sens.

Il est parti directement à la cuisine pour nous préparer un encas mais je suspectais que c'était plutôt pour ne pas croiser mon regard.

On ne connaissait rien de notre vie en tant que telle mais nous savions lire sur nos visages et surtout dans nos regards. Je savais que Simon était préoccupé car il essayait toujours de s'échapper afin de ne pas se retrouver seul avec moi. Il savait que si je lui posais des questions il serait obligé d'y répondre. Il voulait me protéger mais de ne rien savoir était bien pire encore.

Le plateau était posé sur la table en verre du salon mais aucun de nous deux n'y avons touché. L'atmosphère était électrique et je ne pus continuer comme ça plus longtemps.

- Qu'est-ce que tu as ? Il s'est passé quelque chose chez Judith ? Je sais que c'est chez elle que ton humeur a changé.

J'étais inquiète et ma voix en disant long sur mon état d'esprit.

Simon prit sa tête entre ses mains, ses coudes posés sur ses jambes. Il regardait le sol et poussa un profond soupir avant de parler.

- Ça y est Kathleen, ils nous surveillent. Ils savent pour nous.

- Mais.... Comment le sais-tu ?

- A cause de ma magie. Lorsque j'ai soigné ton amie ils ont su. Ils savent toujours lorsque l'on utilise nos pouvoirs. Et là j'ai encore commis une faute. Je suis désolé Kathleen, tu vas me détester pour cela.

- Non ! Jamais je ne pourrais te détester. Tu es ma lumière, celui qui fait battre mon cœur. Ne l'as-tu pas encore compris ? Je te remercie pour ce que tu as fait pour Judith. Et puis d'une manière ou d'une autre il ne nous restait peu de temps avant qu'ils apprennent que nous étions ensemble.

- Oui. Mais je pensais avoir encore un peu de temps. Je voulais être sûr que tu sois à l'abri à propos de Guillaume. Ils vont nous séparer, et nous ne nous reverrons jamais.

- Je suis sûre que nous nous retrouverons. J'ai confiance en notre amour. Viens suis-moi et prouve-moi que tu m'aimes comme aucun homme, aucun humain ne pourrait m'aimer.

Je m'endormis au milieu de la nuit dans les bras de mon ange qui m'avait prouvé à mainte reprise qu'il m'aimait plus que tout au monde. Ne faire qu'un avec lui n'était que délectation, mes sens n'avaient jamais atteins une telle extrémité. C'était à la fois déroutant et merveilleux.

Il était déjà très tard lorsque j'ai ouvert les yeux. Le soleil brillait ce qui se faisait assez rare en Angleterre à cette époque de l'année. Une journée parfaite après une nuit parfaite.

Je me retournais doucement afin de ne pas réveiller tout de suite Simon je voulais le voir dormir. Mais le lit était vide et je me suis assise brusquement l'alarme de ma tête venait de résonner à m'en toucher les tympans. Mon cœur battait très fort, il était arrivé quelque chose.

Quelque chose à attirer mon regard, là sur le sol au pied de notre lit se trouvait une plume blanche. Je la pris dans mes mains. Elle était d'une telle blancheur et si parfaitement découpée. Elle brillait non elle scintillait comme si elle avait été baignée dans de la poussière de diamant. Je savais ce que ça signifiait et mes larmes sont montées trop rapidement. Mon cœur faisait des ratés, j'avais la tête qui tournait.

- Noooonnnnn ! Rendez-moi Simon. Vous n'avez pas le droit. Nous n'avons rien fait de mal. Depuis quand aimer est-il un péché ?

Je criais, je pleurais tout en regardant le ciel agenouillée sur le sol de la chambre la plume dans mes mains.

Ils m'avaient enlevé Simon, ils m'avaient retiré mon bonheur. A cet instant, je les maudissais.

POV de SIMON

Je savais qu'ils viendraient me chercher cette nuit. Je l'ai su dès que j'ai utilisé mon pouvoir.

Je me retrouvais encore une fois dans ce qui pouvait me faire penser à une salle d'attente sauf que j'étais seul, horriblement seul. Je regardais les murs blancs de cette cage car j'étais bel et bien dans une prison maculée de blancheur et de luminosité.

Je repensais à ma dernière nuit avec Kathleen et fut heureux que cette dernière nuit avec elle me soit accordée. Ici nous n'avions pas la notion du temps faisait-il jour ? Faisait-il nuit sur Terre ? Depuis combien de temps étais-je ici ?

Je voulais voir quelqu'un le plus vite possible. Il fallait qu'il m'accorde une dernière faveur avant mon jugement dernier. Il fallait qu'ils protègent Kathleen contre Guillaume. Je mourrais paisiblement si je la savais en sécurité.

Quelle a été sa réaction en se réveillant et ne me trouvant pas à ses côtés. Elle sera si désespérée, si seule face à ce troublant destin.

Elle voulait que je me batte, que je crois suffisamment en notre amour pour qu'un jour nous puission enfin nous retrouver. Mais elle ne connaissait pas ce monde aussi bien que moi. Je savais qu'il n'y avait aucun espoir, aucune chance pour moi de la toucher à nouveau, de l'embrasser, de ....

Ne pense plus à ces détails, ici ils lisent les pensées des anges, déchus ou non. Je ne leur ferais pas ce plaisir, ce sont mes souvenirs et ils le resteront jusqu'à la fin de mon existence.

Je fermais mon esprit ne gardant que le visage de Kathleen dans ma tête. J'attendrais ma sentence.

Dans le ciel de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant