Maxime ... Mon cousin ? IMPOSSIBLE. Je l'avais vu la semaine passée.
J'avais commencé à rire, un rire forcé et nerveux.
- Non, mais vraiment maintenant qu'est ce qu'il se passe ?
Et il renchérit.
- Ce n'est pas une blague, Julie. Maxime est mort.
Ma vue se brouillait, je voyais trouble, les larmes affluaient dans mes yeux et ma sœur courut se jeter dans mes bras en pleurant à chaudes larmes.
Elle non plus ne réalisait pas. C'était pourtant si peu probable et tellement hors du commun qu'il disparaisse.
Si jeune était-il, à l'époque.
Je sanglotais et bientôt de bruyants pleurs si finirent entendre et je me précipitais dans ma chambre et pleurais, hurlais aussi fort que je pus.
J'étouffais, il me fallait de l'air. Je n'y croyais pourtant pas. Il n'était plus là et je ne pouvais tout bonnement pas y croire.
Je cherchais du réconfort là ou je pus en prendre. Mes sanglots avaient diminué et j'appelais mon petit ami sur son mobile.
- Allô ? Julie ? Ça va ?
- Non ça ne va pas ! Lui avais-je sèchement répondu. Ça ne va pas du tout.
Je l'entendais paniqué à l'autre bout du combiné.
- Qu'est ce qu'il y a ? Avait-il demandé peu sûr de lui.
- Ton « pote Max », c'était le surnom qu'il lui avait donné peu de temps avant, il est mort !
Et mes pleurs revinrent en triplant d'intensité.
- Julie, calme toi. Respire ! Comment ça « mon pote Max » ?
- Maxime ! Mon cousin... Il est mort. Crachais-je entre deux gémissements.
Plus un bruit, si ce n'est que mes pleurs, ne s'entendait à l'autre bout du combiné.
Je n'arrivais plus à respirer tant mes pleurs étaient puissants. Mais ils se calmèrent bien vite lorsque je me rendis compte quel le seul bruit qui se faisait entendre dans l'appartement était celui de mes pleurs et respirations saccadées. Il essaya tant bien que mal de me réconforter, en vain...
Au même moment, la porte d'entrée se déverrouilla et ma mère passa la porte d'entrée et referma derrière elle.
- Mon cœur, je te laisse, maman vient de rentrer je te rappellerais plus tard.
- Oui, on sentait que même lui n'y croyait pas et ne savait plus quoi répondre. Tiens moi au courant et fais attention à toi ! La nouvelle l'avait tellement perdu et déstabilisé. Je t'aime.
- Moi aussi, avais-je brièvement répondu. A tout. Bisous. Et j'avais raccroché.
Je me précipitais hors de ma chambre et allais à la rencontre de ma mère dans le salon.
Elle était dépitée, ses yeux étaient rouges. Elle avait les paupières gonflées, les joues rougies. Des larmes séchées collaient à ses joues. Elle s'était habillée à la va-vite. Le jean de la veille, un pull gris mal enfilé retroussé sur ses hanches qui laissait apercevoir son maillot de corps blanc. Elle avait passé de vieilles baskets.
Elle ne pleurait plus. Elle était vide de toute énergie et toute émotion.
- C'est vrai ?
Elle souffla longuement, posa ses yeux sur moi et me répondit.
- Oui ... C'est vrai.
Puis elle fondit en larme. Ma sœur sortit de sa chambre en trombe.
- C'est vrai !? Il est mort !? Hurla-t-elle.
Ma mère prit sur elle et ravala quelques sanglots.
- Comment il est mort ? Osais-je. Manuel m'a dit qu'il est mort cette nuit. Il est mort dans son sommeil ?
Sur le coup, j'avais pensé que peut être, il était mort suite au SMSN (Syndrome de Mort Subite du Nourrisson), malgré que ce ne fût plus un nourrisson. Étant donné que je ne recevais pas de réponse, je me contenter d'imaginer...
Puis, l'image morbide de ma cousine essayant par tous les moyens de réveiller son cadet, fit son apparition dans mon imagination. L'horreur que ma cousine avait dû vivre en essayant de réveiller son petit frère inerte.- C'est vrai ce que j'ai lu sur Internet ? Coupa ma sœur.
- De quoi ? Qu'est ce que t'as lu ? Je commençais doucement à perdre patience, personne ne me répondait. Qu'est ce qu'il y a ?!
Ma mère ne disait plus rien, elle hocha simplement et doucement la tête. Je ne comprenais aucunement le sujet de la discussion.
- Qu'est ce que t'as lu ? Osais-je mais le silence fut ma seule et unique réponse.
De longues secondes, qui me parurent interminables, défilaient sur le cadran de l'horloge murale.
- Il est mort... Noyé. Cracha ma mère sans plus aucun tact. Il s'est noyé... Souffa-t-elle et ses pleurs reprirent de plus belle.
Moi, je restais quoi. Mon souffle s'était coupé net. Je ne savais plus quoi dire. Tout s'était arrêté autour de moi. Si le temps avait pu s'arrêter, j'aurais presque pu jurer qu'il s'était arrêté avec moi. Je restais interdite malgré tout. Mais bientôt, mon cerveau ingéra durement l'information. Avant que ce dernier ne puisse ordonner un quelconque geste, mon corps prit le dessus et réagit.
Le sol s'effondrait sous mes pieds, cette fois-ci je me retins au dossier de la chaise devant loi. Je crus revenir six mois en arrière, lorsque j'étais entrée dans la chambre d'hôpital de mon arrière grand-mère. Ma tête me tournait violemment, ma gorge se serrait et mes yeux me brûlaient. Malheureusement, les larmes ne coulaient déjà plus, j'étais vidée. Mon cœur, lui, se déchirait de l'intérieur. Il hurlait ma douleur. Une plaie béante se forma dans mon cœur.
Un trou immense, que personne n'arrivera plus jamais à refermer.
Connaissez-vous cette sensation ?
Lorsque votre cœur explose, lorsque votre âme se brise en mille morceaux. Lorsque plus rien n'a de sens et que le monde s'arrête de tourner. Cette sensation de vide intense, d'immense tristesse, de profond regret et culpabilité. Cette sensation de déchirement cardiaque, ce frisson qui vous prend aux tripes, qui vous donne envie de régurgiter, qui vous brûle, vous ronge de l'intérieur...
C'était tellement... Impossible, en fin de compte.
Ma mère prit une grande inspiration et se calma tant bien que mal.
- Je vais aller chercher Tata, Théo et les filles à l'hôpital. Continua lentement ma mère. J'appellerais aussi la pharmacie pour leur dire que tu ne viendras pas cette après-midi. Tu n'es plus en état d'y aller.
Je hochais la tête. Je rangeais mes affaires et mis mes chaussures. Tout le monde attendait devant la porte d'entrée. Un silence lourd et une atmosphère pesante avaient pris place.
Mon beau-père, à peu près en état, prit la décision de conduire.
Pendant le trajet, ma mère et ma sœur ne se privèrent pas, pas comme moi, et pleuraient. Elles laissaient couler leur chagrin et douleur sur leurs joues brûlées par les larmes. Elles se vidèrent un maximum avant d'arriver devant le reste de notre famille maintenant rétrécie. Pour pouvoir les soutenir coûte que coûte. Seul leur sanglot se faisait entendre. La radio était coupée. Le trajet était oppressant.
Plus personne n'osait rompre ce silence de mort.
Et finalement, nous arrivions dans ce même hôpital. L'hôpital où quelques mois auparavant mon arrière grand-mère nous avait quitté. L'atmosphère était si lourde, gorgée de remord, tourment et tristesse, que finalement nous sortions de la voiture encore plus avachis et fatigués qu'avant d'y entrer.
J'avais si peur... Si peur que j'en tremblais.
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A Part Of Me
Teen FictionComment font-ils, tous ces gens, pour vivre et être heureux ? Je les envie tant... Moi mon monde s'est arrêté. Il a cessé de tourner, de s'illuminer et de rayonner. Il est devenu froid, terne, triste et lugubre. Je n'arrive plus à vivre, sourire, ma...