Chapitre n°01 - Un nouvel ami

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Vue de Ayden

Alexandre et moi sommes allongés dans cette herbe finement coupé. L'air frais du printemps nous caresse et nous câline. Les baisés de mon petit ami sont glacial mais tellement doux à la fois. La tête posé sur ses cuisses, je contemple le ciel, et regarde les nuages défilés. Dans un silence romantique, nous restons serein, notre amour nous créant une bulle intime. Les doux doigts de mon petit copain vienne caresser ma joue, et il me chuchote un léger 'je t'aime'.

Toujours d'humeur taquine et immature, je lui souffle dans l'oeil,  me faisant rire à sa réaction. Pour me faire pardonner, je me met à genoux et lui donne un bisous sur sa joue, puis sur son front, pour finir par atterrir sur ses lèvres froides. Il fait une mine boudeuse et continue mes baisers chauds dans son cou, il s'empêche de rigoler lorsque je lui mordille un petit peu de peau, le laissant sortir une injure de sa bouche et grattant mes cotes pour me faire hurler de rire à en pleurer :

- Ayden... C'est l'heure. Entendais-je.

J'ouvris lourdement les yeux, les somnifères de cet hôpital sont tellement puissant que j'ai eu l'impression d'avoir dormis presque un siècle entier. Depuis que je suis ici, je ne cesse de faire des rêves avec Alexandre et moi, des rêves c'est censé être positif, mais c'est tout le contraire pour moi, car à chaque réveil, je sais que ses bras musclés et son odeur mentholé ne sont plus la, juste une fraîcheur et une odeur stérile présentent lorsque je me réveille.

Puis je me dis que c'est un mal pour un bien, en rêvant de nous deux, mon espoir de le retrouver grossis de jour en jour et c'est la seule préoccupation qui me permet de garder la tête hors de l'eau. L'infirmier m'a posé mon gobelet de médicament à prendre, c'est-à-dire un anti dépresseur et un autre pour les mal de crâne. Comme depuis ma venue ici, je les ingèrent tous les jours, comme si c'était des bonbons.

Mes médicaments pris, je m'habille pour la journée, même tenue tous les jours oblige, un t-shirt basique blanc avec un survêtement gris, qu'est-ce que mes jeans et mes chemises pouvaient me manquer. En sortant, je salut quelques voisins de chambre et nous partons escorté par une infirmière. Nous arrivons à la cantine, et cherchons nos plateaux. Bien entendu, nous mangeons avec des couverts en plastique et parfois même, ils font tout pour servir que des choses à manger avec les doigts, crainte que quelqu'un ne fasse une bêtise.

Je m'installe comme à mon habitude seule à une table, ici, presque tout le monde est comme moi. Il y a les bipolaires, eux on vraiment la vie dure, des fois je les vois euphorique, sociale et du jour au lendemain, la tristesse et le goût amer de vivre dans cette endroit prend place. Pour le petit déjeuner, nous avons le droit à un croissant, une brique de jus de bruit et une orange. Je déguste sans appétit mon croissant, moi qui adore cette viennoiserie, j'ai l'impression qu'en plus d'avoir perdu mon copain, j'ai aussi perdu le sens du goût.

Demain c'est le jour de visite, je suis impatient de revoir Liliane, c'est la seule qui vient me voir, en même temps, c'est la seule au courant que je suis ici, mes autres amis pensant que j'ai déménagé. Ici nous sommes comme dans une prison, l'inhumanité et l'irrespect en moins bien sûr. J'ai l'impression de vivre à deux à l'heure et de perdre mon temps, mais c'est pour mon bien me dis-je. Mais mon seul bien que j'avais avant d'être ici c'était lui, Alexandre :

- Ex-excuse moi... Je peux m'asseoir ? Demande une voix.

Je relève la tête pour voir un garçon avec une chevelure brune, de longueur moyenne. Un nez légèrement remonté et ses deux dents s'affichant dans l'embrasure de ses lèvres roses :

- Bien sûr, installe toi. Lui dis-je en souriant.

Il me remercie en acquiesçant et il commence à entamer son petit déjeuner. J'ai l'impression que c'est un nouveau, ça fais presque deux mois que je suis ici et j'ai vraiment l'impression que je ne l'ai jamais croisé dans les couloirs, dans le foyer ou même ici. Ma curiosité me démangeant, je tente de lui poser une question mais il me devance :

- Je-je suis nouveau i-ici, je-je m'a-m'appelle, I-Isaac. Isaac Ke-Kennedy. Dit-il en bégayant. [En média]

- Tu bégayes vraiment ou c'est juste que t'es timide à l'idée de me parler ? Ne prend surtout pas ça méchamment je demande juste ! Dis-je en souriant pour le rassurer.

- Tant-tant fais pa-pas, c'é-c'était pas mé-méchant. Je bé-bégaye de-depuis plus d'un an. A cause d'un acc-accident de voi-voiture. Me dit-il en souriant.

Je hoche simplement de la tête. Il a beau bégayer, mais j'apprécie lui parler, il a l'air d'être une des rares personnes à être 'normal'. Avec beaucoup de difficulté et de temps, il m'explique qu'il est ici parce qu'il y a un an de cela, il a fais un accident de voiture, que le choque a été si brutal que sa famille a été morte sur le coup, excepté lui qui acquière une défiance mentale, le faisant bégayer et surtout une anxiété et un stress très élevé, tellement perturbé mentalement que son cousin a dû le transférer à contre coeur dans cet endroit. Il me dis qu'il est plus grand que moi d'un an, et qu'il a toujours rêvé de travailler dans le cinéma, mais que depuis cet accident, il a peur de ne pas pouvoir réussir dans le métier qu'il veut, donc par croisement, son rêve c'est brisé ce jour la :

- Et t-toi, pou-pourquoi tu es la ? Me demande t-il en buvant son jus de fruit.

- Dépression. Dis-je simplement.

Il me regarde dans les yeux, toujours en sirotant dans la paille de sa brique de jus de fruit. Je compris dans ses yeux qu'il voulait que j'approfondisse, et franchement, tôt ou tard ici, j'aurai bien dis à quelqu'un ma raison d'être ici :

- J'avais un petit copain avant d'arriver ici. Nous avons rompus parce qu'un mec m'avais embrassé en boîte, et que... Les larmes commencent à sortir. Et j'avais rien fais pour arrêter le baiser, et mon mec a assister à ça, sous ses propres yeux, je pouvais vraiment pas me défendre, j'étais désarmé face à la situation...

Il y a beaucoup d'empathie dans le regard que m'adresse Isaac je le sens. Pour ça, il posa juste sa main au dessus de la mienne et me souris, me dis que tout ira pour le mieux pour Alexandre et moi. L'heure du petit déjeuner prend fin, et nous devons tous allez dans les douches pour pouvoir ce laver et ce brosser les dents. Isaac ne me lâche pas d'une semelle, bien entendu, une fois aux douches il prend une cabine à coté de la mienne. Alors que l'eau coule sur ma peau couvert de scarification, je me remémore le jour où j'avais fais ça pour la première fois, ce qui m'avais conduis dans cet endroit.

Pris par une bouffée de chaleur et l'oxygène commençant à ce faire rare dans la cabine de douche. Ma respiration accélère, et je me laisse glisser au sol, les genoux recroquevillé sur mon torse, des larmes froides coulant à flots sur mes joues. Entendant ma détresse, un des infirmiers force la cabine, m'enveloppe dans une serviette et me porte jusqu'à ma chambre. Il m'allonge sur mon lit et il tente de me calmer.

J'essaye de faire comme il me dit, d'inspirer puis d'expirer. Mais ce souvenir me gratte encore le cerveau. Une fois calmé de ma crise, je m'habille et l'infirmier me dis que je peux rester dans ma chambre pour aujourd'hui, mais que demain je vais bien devoir allez chez le psy de l'hosto. Après une heure de calme, la porte de ma chambre toque, et je permet l'accès d'entrée :

- Tu-tu va mi-mieux ? Demande Isaac. Il-il m'ont laissé venir te voir.

- Oh c'est toi. Dis-je en me redressant. Ouais ça va merci, et c'est sympa de te soucier de moi.

- C'est-c'est normal, t'es-t'es mon ami. Dit-il en s'asseyant au pied de mon lit.

Puis c'est en voyant son sourire que je me dis que lui aussi a beaucoup de peine derrière son esprit. Et c'est à ce moment précis que je savais qu'il fallait que je reste au coté de Isaac, pour qu'on puisse s'entraider à combattre nos maladies mentales, et que nous devons compter l'un sur l'autre :

- Je suis content de t'avoir comme ami Isaac. Dis-je en lui souriant.

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PS: Dans les chapitres suivant je n'écrirais pas les dialogues de Isaac en "bégayant" pour vous faciliter la lecture ;)

Hais moi / Torture moi / Aime moi: Parfaite Illusion [TOME 2] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant