Chapitre 8 : Break

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Lilianne

Le trajet jusqu'à la clinique me paraît interminable, bien qu'il ne prenne qu'une quinzaine de minutes grâce à la rapidité de mon taxi, qui a compris l'urgence.

‒ Bonjour, je suis Mademoiselle Van Der Bach. Ma mère vient d'être admise pour des difficultés respiratoires.

‒ Oui, rebonjour mademoiselle, je suis Patricia, c'est moi qui vous ai appelée. Veuillez me suivre. L'état de votre mère est stable. Nous attendons à présent l'avis du médecin, pour connaître la marche à suivre. Nous lui avons fait passer une IRM et nous attendons les résultats. Il y a de fortes chances que les poumons soient maintenant touchés. Comme nous lui avions dit lorsqu'elle a interrompu son traitement, le cancer se développe de plus en plus vite. Vous pouvez rester avec elle. Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'appeler, conclut-elle une fois arrivée devant la chambre de ma mère.

‒ Attendez, elle... elle a interrompu son traitement ? je demande, perdu, en retenant Patricia par le bras avant qu'elle ne s'éloigne.

‒ Euh... Oui. Elle nous a dit qu'elle vous en avait parlé. Il y a un mois, nous avons constaté que le cancer s'était étendu aux reins. Elle en a discuté avec son docteur et a choisi d'arrêter son traitement il y a quinze jours.

‒ Non... Elle ne m'en a pas parlée. Elle m'a dit avoir un cancer du pancréas et maintenant vous me dites qu'elle a aussi un cancer des reins ? je lui demande tandis qu'un homme se joint à nous.

‒ Mademoiselle, il semble que nous ayons des choses à vous dire, me dit ce dernier. Je suis le docteur Perthel, c'est moi qui suis en charge de votre mère. Venez vous asseoir, s'il vous plaît, me demande-t-il en m'incitant à le suivre.

Je lui suis jusqu'à une salle proche de la chambre de ma mère, tandis que l'infirmière retourne à son poste. Il me tire une chaise que j'accepte avant de s'asseoir en face de moi.

‒ Votre mère m'a été envoyée il y a 6 mois par son médecin généraliste avec une suspicion de cancer, qui s'est avérée être un cancer du pancréas. Ce type de cancer est particulièrement difficile à diagnostiquer avant un stade avancé. Malheureusement, votre mère ne faisait pas exception à cette règle. Dès le début, elle savait qu'une guérison complète n'était pas envisageable. Après de nombreuses discussions, nous avons opté pour un traitement visant à ralentir la progression de la maladie. Chaque patient réagit différemment aux traitements. Pour votre mère, cela a ralenti le processus pendant trois mois, mais le cancer a ensuite métastasé au foie, puis à l'estomac. Elle a souhaité essayer un autre traitement pour prolonger son temps avec vous. Malheureusement, ce nouveau traitement s'est avéré inefficace. Le cancer a continué à se propager et a finalement atteint les reins. C'est à ce moment-là qu'elle a commencé à envisager d'arrêter les traitements. Elle a pris cette décision il y a quinze jours. Ce soir, les résultats de l'IRM montrent que ses poumons sont touchés.

‒ Ce...cela signifie quoi ? je demande, luttant contre mes larmes.

Si j'avais passé moins de temps au travail et avec Théo, elle m'aurait prévenue.

‒ Nous ne pourrons pas retirer le respirateur.

‒ Combien de temps ? j'arrive tout juste à lui demander.

‒ Quelques jours, peut-être une semaine, chaque personne réagit différemment.

‒ Merci, dis-je en me levant pour rejoindre ma mère.

Je m'assois près de son lit, la tenant par la main pendant des heures. Patricia passe de temps en temps, mais ressort aussi discrètement qu'elle ne rentre.

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