Chapitre 9 : Rupture

985 81 2
                                    

Lilianne

Je reste encore quelques heures auprès de ma mère avant de prendre un taxi pour rentrer à l'appartement. En arrivant devant la porte, je trouve une boîte de caramels, mes friandises préférées, qui m'attend. Je la ramasse et entre. Une fois installée sur le canapé avec la boîte sur mes genoux, je prends la carte qui y est accrochée, l'estomac noué. Mais dès les deux premiers mots, tous mes nerfs se relâchent et je me mets à pleurer, à la fois de tristesse et de soulagement.

Mon ange, je ne t'importunerai plus,

Mais, s'il te plaît, accepte ces caramels.

J'espère qu'ils te réchaufferont un peu ton cœur.

T.

Je me traîne jusqu'à mon lit, emportant la boîte avec moi. Une fois bien installée sous la couette, j'ouvre la boîte et prends un caramel. Avant même de l'avoir terminé, je m'endors, serrant son mot contre moi.

La sonnerie de mon téléphone me réveille, ce qui me semble être seulement quelques heures plus tard. Ce n'est qu'en décrochant que je remarque qu'il est déjà plus de neuf heures.

Bonjour mademoiselle Van Der Bach, Patricia l'infirmière de votre mère.

Bonjour, que se passe-t-il ? Son état s'est aggravé ? je lui demande en essayant de garder mon calme, malgré mon cœur qui s'est emballé rien qu'en entendant sa voix à l'autre bout du fil.

Je retourne rapidement dans la chambre pour prendre une tenue de rechange, n'ayant même pas pris la peine de retirer mes vêtements la veille.

Je ne voudrais pas vous faire de faux espoirs, continue Patricia à l'autre bout de fil. Nous avons retiré le respirateur artificiel à votre mère très tôt ce matin. Cependant, cela ne signifie pas que son état s'améliore, ajoute-t-elle.

‒ Oh, dis-je en arrêtant ce que je suis en train de faire. Comment se fait-il qu'on ait pu lui retirer ? Le docteur me disait hier soir qu'elle ne pouvait pas respirer sans.

C'est le cas la plupart du temps. Mais chaque personne réagit différemment. Je vous appelle pour vous dire que votre mère vous demande.

‒ Oh oui, bien sûr. Dites-lui que je m'habille et que j'arrive.

D'accord, à tout à l'heure.

Je raccroche et change de tenue en vitesse, sans passer par la case salle de bain. J'aurai toujours le temps de faire une petite toilette arrivée à l'hôpital. Je prends le métro jusqu'à la clinique et j'arrive sur place une dizaine de minutes après avoir raccroché. Dès que la femme de l'accueil, la même que celle de cette nuit, me voit, elle me reconnaît immédiatement.

Elle m'ouvre les portes, me faisant un sourire et un petit signe de la main auquel je réponds vaguement, sans trop y prêter attention. Je me dirige rapidement vers la chambre de ma mère où je peux constater de mes propres yeux son état. Son teint est pâle, malgré quelques couleurs sur ses joues, et les cernes sous ses yeux me confirment que j'ai pris la bonne décision hier. Ce n'est qu'en franchissant la porte que je remarque qu'elle semble aussi légèrement en colère.

‒ Maman, dis-je en allant lui faire la bise.

‒ Lilianne, répond-elle d'un ton sec.

Ah, ça ce n'est jamais bon signe.

‒ Je suis contente de voir que tu n'as plus besoin du respirateur, dis-je après quelques minutes d'un silence pesant qu'elle semble ne pas vouloir combler.

Les liens du passé Tome 1 SwatsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant