K I L L E R

-Chapitre 4-

Je sens qu'on me secoue gentiment l'épaule mais fais tout mon possible pour ne pas en tenir compte. Finalement, je change de position et tente de me mettre sur le côté droit, sans succès puisqu'une douleur affreuse me traverse la hanche. Mon arme me rentre dans l'articulation et ça fait un mal de chien.
Je me tourne de l'autre côté et, sans surprise, autre chose vient troubler mon sommeil : un courant d'air frais me fouette le visage. C'est agréable, toutes ces odeurs fruitées qui emplissent mes narines et ce vent frais qui me rafraîchis.
Mais mon apaisement est brisé lorsque je sens qu'on me secoue et cette fois beaucoup plus violemment. Je suis obligée d'ouvrir les yeux et de m'écarter, en manquant presque de tomber du 4x4 étant donné que la porte est grande ouverte. Théodore se trouve devant moi, le regard sombre, il a la mâchoire crispée.

-Ça fait dix minutes qu'on est arrivés, sors de là, ordonne-t-il froidement tandis que je me remets de mes émotions.

Il a drôlement appuyé sur mon épaule, ce n'est pas gentil du tout !

-Aller Addison ! Si tu continu on pars sans toi ! hurle par dessus Juliette.

Elle ne semble pas trop inquiète par le fait que nous sommes à l'extérieur. Crier signifie sûrement que nous ne craignons rien, pour le moment.
Je me décide à me lever de mon siège, à contre cœur, en vérifiant une énième fois que mon arme est bien dans son étui.
Une fois ceci fait, je me dépêche de sortir du véhicule avant de me faire à nouveau réprimander. Juliette, Théodore et Ryder sont non loin de moi. Ils tournent autour de quelques arbres, l'arme à la main, et semblent inspecter les lieux.
Je tente de m'approcher d'eux discrètement, silencieusement, mais j'ai le malheur de marcher sur une petite branche qui craque sous mon passage.
Le premier à réagir est Ryder qui pointe aussitôt son arme sur moi, le regard noir.
Dès qu'il remarque qu'il ne s'agit que de moi, il l'abaisse, mais son expression trahie son indignation.

-Fais attention, j'ai failli te tirer dessus ! hurle-t-il.

-Désolé..je ne cherchais pas à t'effrayer, j'essayais de comprendre ce que vous faisiez, me justifié-je gênée.

-La prochaine fois regardes où tu marches, les survivants sont très attentifs, sourit-il alors pour détendre l'atmosphère.

Théodore et Juliette se sont également tournés un court instant et sont aussitôt retournés à leur occupation. Le garçon ayant mis plusieurs minutes avant de me quitter des yeux. Je l'ai aperçu du coin de l'œil mais n'ai pas eu le temps de déchiffrer son expression.

-Suis-moi, je vais te montrer comment nous traquons l'un des leurs.

Ryder va dans la direction où se trouve déjà ses deux collègues et une fois en haut, attend sagement que j'atteigne sa hauteur. Lorsque je suis le plus proche de lui, je remarque que plusieurs traces profondes se trouvent près d'un petit tronc d'arbre.
Juliette semble les étudier avec attention tandis que Théodore les suit du regard pour les voir s'enfoncer dans une petite forêt.

-Il est parti vers la forêt, et doit sûrement avoir rejoins un de ces congénères. Peut-être qu'ils sont...deux ou trois maximum, déduis Juliette en s'abaissant toujours plus.

Théodore rejoint son avis d'un signe de tête tandis que Ryder ne fait que pincer les lèvres. Ils m'ont l'air sur leurs gardes, comme si l'idée d'aller retrouver ces hommes était impensable. Pourtant ils m'ont clairement dit plus tôt que si l'occasion de sauver quelques survivants du chaos extérieur se présentait, ils en profiteraient. Alors pourquoi maintenant ? Est-ce deux hommes qui leur font peur, malgré leurs armes plus développées ?

-Qu'est-ce qu'on attend ? Allons les chercher, dis-je en m'avançant vers la forêt plus que déterminée.

Malheureusement l'un des garçons fut plus rapide et je me sentis retenue en arrière par une main qui me serrait l'avant-bras. Sans surprise Théodore se trouve derrière moi, l'air grave, il ne plaisante pas le moins du monde.

-Tu vas nulle part. C'est trop risqué, ils sont peut-être une dizaine et attendent notre arrivée, m'avertit-il à la limite d'une menace.

J'ai beau me débattre pour que le garçon me lâche le bras, il est beaucoup trop fort et est prêt à me rendre mon membre en bouilli.

-Théodore tu me fais mal ! m'écrié-je lorsque mon bras vire au rouge.

Aussitôt il relâche la pression et s'écarte de moi, comme horrifié de son comportement.
Je vais finir par croire qu'il est lunatique !

-Théo a raison, il y a de fortes chances que ce soit une embuscade. Mais ils ne connaissent pas nos moyens de fonctionnement alors je suis de l'avis d'Addison, entrons dans cette forêt voir ce qui nous attend, coupe Ryder qui plonge son regard bleu dans le mien.

Un regard, certes, identique à celui de son frère mais pourtant on ne discerne ni de la froideur ni du mépris, mais une profonde gentillesse et douceur. S'en est déstabilisant.
J'articule un léger merci à l'intention du garçon, sans vraiment prononcer les syllabes, mais me rend compte qu'il a compris lorsqu'il me lance un petit sourire discret.

-C'est d'accord, mais nous devons nous séparer en groupe de deux. Dès que Daniel et Joris reviennent nous partons, en attendant, reposez-vous, conclus Juliette au bout de plusieurs minutes.

Ryder s'éloigne alors du groupe, un sourire en coin sur les lèvres que je discerne au dernier moment. Juliette, quant à elle, retourne auprès du 4x4 et il ne reste plus que Théo et moi.
Bien que mal à l'aise, j'essaye d'aborder une conversation :

-Où sont partis les deux autres garçons ? demandé-je gentiment en m'approchant de lui.

Il se tient près du tronc, accroupi, et effleure toujours les marques de ses doigts comme s'il doutait de quelque chose. J'attends un moment une réponse en espérant qu'il se décide à ouvrir la bouche, mais mon interlocuteur reste planté là à rien faire.

-Hé oh ? Je parle à un fantôme ou quoi ?! Autant que j'aille parler toute seule dans ce cas !

Je fais demi-tour, au bord de la crise de nerfs, mais une fois de plus je sens une main me tirer vers l'arrière pour me retenir. Théodore m'attire vers lui et je suis automatiquement projetée contre son buste. Je suis tout à coup mal à l'aise si proche de lui, j'ai l'impression de ne pas être à ma place.

-Je ne suis pas un fantôme, Addison, j'ai seulement des difficultés à socialiser, se justifie-t-il sur un ton plus doux.

Forcé peut-être mais au moins il a fait un effort. Je me dégage de sa prise pour pouvoir faire un pas en arrière et arrêter de loucher sur ses abdominaux. Il me déstabilise tellement !

-Je suis rassurée et maintenant ? On se met à la tâche ?

Bien que le jeune homme semble garder son sang froid, je discerne un petit sourire au coin de ses lèvres et cru d'abord qu'il s'agissait d'un mirage.

Plus que quelques minutes environ, dès le retour des deux hommes et nous pourrons nous attaquer aux choses sérieuses ! Je suis tellement excitée à l'idée de voir des nouvelles têtes, de voir leur mode de vie..bien qu'effrayant soit-il.

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Bonjour/Bonsoir tout le monde ! Rapide message de l'auteur, je déteste faire ça en dessous des chapitres mais je n'ai pas le choix et j'en suis désolée !
Pour vous prévenir que je suis en voyage scolaire d'une semaine, je rentre donc samedi prochain. Sûrement que, vu le nombre d'heures de route au retour et durant quelques jours, j'aurai le temps d'écrire des chapitres. Mais je serais dans l'incapacité d'en publier chaques jours, navrée !
Malgré tout, j'espère que l'histoire vous plaît jusqu'à présent.
Des bisous baveux !

Aurore ❤️