-Chapitre 5-

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–Vous en avez mis du temps ! s'écrie Juliette qui court vers nos deux compagnons.

Joris est le premier à arriver, essoufflé, il me semble bizarre de la distance à laquelle je suis. Ses mains tremblent à vu d'œil tandis qu'il tente de maintenir faiblement son épaisse arme contre lui. Daniel le rejoins et sans prévenir entour les épaules ne son compagnon tendrement pour le réconforter.
Il le tourne vers lui pour qu'ils puissent se regarder dans les yeux.

–Joris, ça va, regardes moi, murmure Daniel qui tient le visage de son copain entre ses mains.

J'accoure vers le petit groupe où ils se sont tous regroupé en un petit cercle au centre duquel se trouve les nouveaux arrivants. Une fois assez proche, j'ai énormément de mal à reconnaître Joris qui a le visage maculé de sang. Est-ce le sien ? Pourquoi semble-t-il sous le choc ?
De si loin je n'ai pas vu la situation sous cet angle..

–Que s'est-il passé ? questionne Théodore qui jauge les garçons du regard.

Il ne semble pas désintéressé, pour une fois, c'est plutôt une bonne nouvelle.

–J..je n'...ai, essaye Joris en tremblant.

Daniel a le réflexe de l'attirer à lui pour pouvoir le serrer dans ses bras. Une étreinte qui a l'air d'aider légèrement son petit-ami à se détendre.

–Tu as fait ce qu'il fallait, ce n'était pas de ta faute, soupire Daniel dans son dos.

Je suis face à lui et tente de déchiffrer son regard. J'y lis de la culpabilité et beaucoup de peine. Étant donné que personne ne bouge ni ne parle, je suis la première à réagir.

–C'est quoi l'histoire ? Qu'est-ce qu'il vous arrive ? Pourquoi tu es dans tous tes états Joris ?

Trop de questions ont malencontreusement traversées mes lèvres mais je ne peux pas retenir ma curiosité. Le concerné met plusieurs minutes avant de me répondre, serré contre son copain, il paraît hésiter.

–J..e l'ai tué, annonce-t-il de but en blanc.

Sa phrase sonne creux pour moi, je n'y comprend rien. Qui a-t-il tué et pourquoi ? Heureusement Juliette et Théodore sont aussi perdus que moi et au plus grand regret du jeune homme, celui-ci est obligé de le dire à voix haute :

–J'ai tué cet enfant.

C'est comme se prendre un violent coup de poing en pleine figure : ça fait mal. Je ne connaissais peut-être pas l'enfant dont parle notre ami mais une chose est sûre c'est qu'il ne s'agissait que d'un petit..
Qu'a-t-il fait pour mériter la mort que lui a accordé Joris ?

–Tu as fais QUOI ? s'écrie Juliette horrifiée.

Daniel se place devant Joris pour le protéger d'une quelconque menace, faisant office de bouclier, et fixe la jeune fille d'un regard noir.

–C'était une erreur, nous étions allés chercher de quoi remplir le réservoir de la voiture, mais deux hommes nous sont tombés dessus. Ils étaient accompagnés d'un enfant, Joris n'a pas voulu tirer tout simplement pour ne pas blesser le gamin ! Mais ils étaient têtus et m'ont menacé, à deux doigts de me tuer, Joris a eu le réflexe de tirer sur l'homme armé..il se trouve que le petit était juste devant, explique-t-il rapidement.

Rapidement je culpabilise d'avoir mal regardé notre ami lors de l'annonce. S'il n'y est pour rien, je ne dois pas jeter la faute sur lui, cela ne ferait que plus le faire culpabiliser.
Joris est toujours derrière son copain, comme protégé, et mon instinct me dicte de me diriger vers lui. Ce que je fais presque aussitôt pour venir le prendre dans mes bras. Le garçon sous le choc apporte alors ses bras dans mon dos afin de me rendre l'étreinte. Cela marche apparemment puisque son rythme cardiaque se calme.

K  I  L  L  E ROù les histoires vivent. Découvrez maintenant