K I L L E R

-Chapitre 15-

-Laura baisses toi ! hurle Ryder à ma droite.

Au même moment la jeune femme se plaque au sol et un projectile de la taille d'une balle de tennis lui rase la tête. Je reste derrière mon poteau en ciment, jetant un coup d'oeil à mes compagnons de temps à autre pour être sûrs qu'ils soient en sécurité.
Laura est toujours plaquée au sol, feignant d'être morte, tandis que Ryder non loin d'elle, caché derrière une caisse d'armes, hésite à lui venir en aide.
Je les regarde avec inquiétude cherchant à comprendre ce que le jeune homme s'apprête à faire.
Des coups de feu fusent toujours face à nous ce qui me contraint à me cacher de nouveau.

-Laura ne bouge pas ! hurle Juliette par dessus les coups de feu.

Je jette un dernier coup d'oeil inquiet à Ryder qui me fait un signe de tête comme pour m'indiquer son intention. Je lui déconseille en secouant la tête de droite à gauche, au même moment une balle me rase la joue et la vitesse me propulse légèrement en arrière.

-Addison ! crie Killian qui est non loin de moi, caché derrière des épaisses plaques de métal.

-Il y en a une ici ! crie aussitôt l'un de nos assaillants.

Je remarque alors qu'ils sont environ une trentaine, tous armés de la tête aux pieds. L'un d'eux pointe son arme sur moi, son regard se fait noir et je sais à cet instant qu'il n'hésitera pas à tirer. Les coups de feu continuent à fuser en direction de Laura, celle-ci étant toujours étendue sur le sol on ne peut pas savoir si elle est vivante ou non. Ryder est également bloqué, il ne peut me venir en aide à cause des balles qui fusent dans l'air.
Sans même que j'ai le temps de réfléchir on me saisit violemment les épaules en me traînant par terre. L'ennemi qui me pointait de son arme de point tire aussitôt en rafale pour tenter de nous toucher. Tandis que mon sauveur me traîne avec violence à l'écart je sens alors une douleur aiguë me traverser le mollet. Je pousse un cri de douleur en jetant un coup d'oeil à ma jambe gauche, un petit trou par lequel s'écoule de sang se trouve au milieu de ma cuisse. Des larmes de douleur me brouillent alors la vue, mais je remarque que j'ai été miraculeusement mis à l'écart et que les balles ne peuvent plus nous atteindre.
On m'étend sur le dos, contre une plaque de métal très épaisse tout en tendant mes jambes. Je lâche un grognement pour indiquer d'être délicat avec ma blessure. Je finis par prendre mon courage à deux mains et relève la tête pour observer qui m'a sauvé la vie.
Théodore est devant moi, accroupi, il tâte ma cuisse endolorie avec délicatesse pour observer les dégâts faits par la balle. Lorsqu'il frôle la blessure mon corps tout entier se tend et je serre les poings pour m'empêcher de crier.
Il relève alors la tête vers moi, un sourire rassurant se dessine sur son visage.

-Ce n'est pas très malin de tomber face aux ennemis tu sais, dit-il en rabaissant la tête.

-Merci.. Je suis au courant, fis-je en serrant les dents.

Au même moment j'aperçois mon frère non loin accourir vers nous, accroupi. Il est à l'abri des balles car les plaques de métal empêchent celles-ci de l'atteindre. Au bout de quelques secondes il arrive à mon niveau, son visage exprime son inquiétude.

-Addison mon dieu ! Tu vas bien ? Ce n'est pas grave ? demande-t-il en rejoignant Théodore pour inspecter ma blessure.

Je lève une main pour lui signifier que ce n'est rien de grave.

-T'inquiètes grand frère je suis une battante ! dis-je en faignant un sourire.

Sourire que je retire aussitôt lorsque mon frère effleure ma cuisse. Je lui donne une frappe sur la main qui l'empêche de toucher plus la blessure.

-Ce n'est pas très profond, mais on va avoir besoin de la soigner si on ne veut pas que la blessure s'infecte ou que la balle se déplace pour causer plus de dégâts.., dit Théodore en gardant les yeux rivés sur ma jambe.