Chapitre 10

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Falcata étant dorénavant lié, il avait été invité à rencontrer les parents de son compagnon. Esus lui sourit pour le rassurer. Promis, ses parents étaient vraiment extra! L'autre lui sourit en retour, amusé de cette prise de position.
Lukwos était grand, avec des épaules carrées. Il avait les cheveux blonds comme les blés et des yeux vert émeraude. A ses cotés se tenait Noah, son compagnon Oméga. Un belge tout aussi blond et avec des yeux vert plus clair. Sa déduction avait été juste, la beauté d'Esus lui venait bel et bien de son père Oméga en grande partie. Bien que Lukwos soit un Alpha tout à fait magnifique.
- Père et Papa ont quarante-neuf ans. J'ai une tante, Andarta, qui elle a soixante-sept ans. J'avais un oncle mais il est mort à quarante ans, j'en avais huit à l'époque. Mes grands-parents sont passés de l'autre coté aussi.
- Je suis désolé.
- Ne le sois pas, ne t'inquiète pas.
Il apprit également que Esus avait des frères et sœur. Dans l'ordre, Abel, Emma et Emiel, respectivement, vingt, seize et douze ans. Tous étaient en nuances de blond et d'yeux vert. Ils étaient polis et bien élevés même si Abel n'était pas très bavard. Falcata se sentit mieux quand tout le monde fut là, l'ambiance était détendue et joyeuse. Esus vivait dans une famille heureuse. Falcata en était par conséquent très heureux aussi. Alors qu'il aidait Noah à la cuisine, Falcata remarqua quelque chose. Noah était tatoué dans le cou. Il hésita puis demanda finalement.
- Lukwos t'a fait tatoué?
- Hm? Oh, oui. On avait seize ans quand on s'est liés lui et moi. Ses parents étaient très traditionalistes alors ils voulaient que j porte la marque de leur fils. Il était jeune alors il a accepté.
- Et toi aussi?
- Je viens aussi d'une famille traditionnelle. J'ai été élevé pour être un parfait petit Oméga sachant être beau mas aussi utile à la maison et à son Apha. Lukwos et moi, nous ne nous sommes pas choisi.
- Vous êtes tombés amoureux?
- Oui, petit à petit. Mais l'année où on s'est liés, je suis tombé enceint de notre Esus. J'ai cru que ça allait tout faire foirer mais au contraire.
- Je vois. Esus et les autres ont l'air très heureux.
- Lukwos est un homme bien. Vraiment, je l'aime énormément.
Les deux Omégas se sourirent puis ramenèrent les plats dans le salon. Le dîner et la soirée se passa merveilleusement bien. Falcata se sentait plus heureux que jamais, il avait un Alpha rien qu'à lui, une nouvelle famille et joyeuse en plus de ça.

Loïs serrait dans chacune de ses mains, l'une de celle de ses Alphas. Romulus à sa droite et Linois à sa gauche. Malgré sa terreur de son premier accouchement, une peur somme toute parfaitement logique et compréhensible, il se passait pourtant bien. Au bout de quelques heures, on posa sur lui un tout petit bébé, une crevette rose brailleuse. Il la toucha avec vénération et attention. Elle était si petite! Mumus accompagna l'infirmière qui avait reprit le bébé pour le laver et tout ce qu'il fallait. Linois resta avec Loïs, assistant à la fin de tout ça, expulsion du placenta et le moment de recoudre le jeune homme également. Il caressait les cheveux noirs de l'autre, tendrement. Ils donnaient l'image d'un jeune couple amoureux, ce qu'ils n'étaient pas encore. Ils le seraient bientôt sans doute.
Loïs et sa petite Amélie purent rentrés chez eux trois jours après, étant tous les deux en excellente santé. La chambre de la petite était en nuances de violet et de mauve, la rendant douce. Linois s'était plus ou moins installé dans l'appartement de Loïs. Romulus avait garanti à chacun de ses anciens Omégas qu'ils pouvaient garder leurs lieux de vie et qu'il continuerait à payer les charges de celles-ci. Ils avaient décider qu'ils attendraient que Amélie soit âgée de trois ans avant que Linois ne se lit définitivement à Loïs, une sorte de filet de sécurité. Les deux jeunes avaient acceptés sans sourciller.
- J'ai posé la petite dans son lit, elle dort à merveille.
- C'est génial.
Ils se sourirent et Linois aurait bien voulu le serrer dans ses bras mais Loïs préférait rester un peu à l'écart. Réaction normal pour le premier mois de vie du bébé. De toute façon la chambre du bébé, lieu de nidification de Loïs, était empli de couvertures, coussins et vêtements portant l'odeur de l'Oméga et des deux Aphas. Amélie serait donc habituée à son odeur et ne le craindrait pas par la suite. De toute façon, ils avaient trois ans minimum pour s'habituer à vivre ensemble tous les trois.
Romulus justement, courtisait patiemment Théodose. Celui-ci était heureux de l'attention qu'on lui portait, ayant auparavant parlé avec Florentina. Elle était après tout l'épouse de Romulus mais elle lui assura qu'après trente ans de bonheur et trois enfants merveilleux avec lui, elle laissait son mari trouver son véritable amour dans ses bras. Le pieux homme avait alors accepté de se faire courtiser. Il savait qu'ils ne se lieront pas tout de suite puisqu'il fallait attendre les trois ans de la dernière né de Romulus. Cela lui convenait, ils auront le temps de se connaître, de s'apprécier et de s'aimer avant de se lier. Il avait bien entendu rompu tous liens avec son petit-ami de passage, celui-ci l'avait bien prit et lui avait honnêtement souhaité bonne chance dans cette nouvelle vie.

Charles avait trouvé une idée pour avoir la paix avec cette affaire d'Alpha. Il connaissait un Alpha déjà lié qui serait pourtant ravi de l'aider. Lilian était un Alpha écossais aux cheveux si roux qu'ils en semblaient rouges et aux yeux bleu-vert, il avait un cœur en or et un sourire digne du Paradis. Déjà lié donc mais il accepta de rajouter Charles à sa liste, si on pouvait dire. Claude avait assisté à l'entretien, l'Oméga n'était pas présent parce qu'il était malade mais parfaitement consentant.
- Bon, passe moi ce stylo, demanda l'écossais.
Charles le lui donna et il signa le formulaire. Il ajouta également la clause disant qu'il laissait son Oméga aux bons soins du Bêta vivant avec lui. Claude était donc responsable légal de son compagnon, il pouvait donc continuer à vivre avec lui et les enfants.
- Dès que ça ira mieux, je reviendrais avec mon Oméga et je me lierais charnellement à toi.
- Thanks Lilian.
- C'est un plaisir. Tes esclandres mondaines m'ont beaucoup manqué.
Charles ne pu s'empêcher de rire. Lilian et lui avaient fréquentés les mêmes cercles du temps où il était encore engoncé dans sa famille anglaise.
Du coté de Francis, les choses s'étaient grandement bien passées. Les papiers avec Roderich avaient été fait, ils avaient passé une nuit ensemble pour se lier concrètement et les voilà tranquilles. Roderich et Elizabeta décidèrent de s'installer eux aussi dans le sud de la France, une région fort jolie et plaisante. Et loin de la famille viennoise si embêtante. Ainsi en cas de besoin du cuisinier, l'autrichien ne serait pas loin. Arthur n'avait rien à trouver à y redire. Pour le moment. Restait à voir comment cette situation bizarre allait tourner sur le long terme. Néanmoins, il aurait davantage Francis pour lui seul que jamais auparavant. C'était un point excellent qu'il ne pouvait manquer.
- Francis.
- Hm?
- Maintenant qu'on est débarrassé de Romulus et que visiblement, Roderich ne sera pas pot de colle, je pense qu'on devrait le faire.
- Faire quoi?
- Se marier.
Le concerné arrêta momentanément de touiller la confiture maison qu'il était en train de préparer. Ils étaient figés, se fixant l'un l'autre, debout dans la cuisine. Puis finalement, l'Oméga sauta dans les bras de son partenaire, les faisant buter contre le mur où il l'embrassa sauvagement, soufflant un Oui contre ses lèvres.

Scandza avait reprit du poil de la bête depuis qu'il vivait avec son partenaire destiné. Hendrich avait exigé un nouveau lieu de vie et voyant l'état déplorable de son mouchoir de poche moscovite, il avait accepté. Ils avaient donc parcouru Moscou pour trouver un lieu à leurs goûts. Enfin, surtout à ceux de Hendrich. Ils finirent par trouver la perle rare. Un duplex avec baie vitrée et proche des transports. Idéal. Il gérait désormais la branche russe de la boîte de Romulus et il fallait donc qu'il puisse aller à ses bureaux tranquillement. Scandza décida de reprendre le boulot lui aussi mais doucement, un petit boulot dans un supermarché. Hendrich avait rencontré entre-temps le vrai Kievan et s'entendit bien avec lui ainsi que la dernière fille de celui-ci, Natalia. Yekaterina étant partie vivre à Tallinn avec son mari estonien, leur idylle étant tendre et faisant plaisir à voir. Ivan était donc occupé à tenter d'engrosser son propre fils, Gilbert. Enfin, du moment qu'ils étaient heureux, tout allait bien. Hendrich arrivait donc à refaire sa vie d'une main de maître.
Très loin de là, l'autre couple de partenaires destinés séparés puis réunis, tout se passait bien aussi. Nassim n'était pas toujours très à l'aise avec Baal mais leur vie commune allait bon train, les petits adorant le grand homme. Ceux-ci étant couchés, Nassim était tranquillement assis sur les genoux de son compagnon, le regardant travailler sur son ordinateur. Il n'y comprenait pas grand chose mais peu lui importait. Il se sentait bien, serein, complet. Enfin après tant d'années de souffrances et de questionnements. Il sortit de son nuage quand la voix grave et puissante de l'autre l'interpella.
- Voudrais-tu rentrer en Tunisie?
- Comment ça?
- Pour des vacances. Pour que les enfants voient leur pays aussi.
- Je ne suis pas sûr de vouloir qu'ils voient ça.
- Je sais que tu as eut de mauvais souvenirs. Je comprends. Mais dans la capitale ou les grandes villes touristiques, ça se passe bien mieux.
- Pour ne pas déplaire aux dit touristes.
- Oui. Si on y va, on sera en sécurité là bas. Et je suis là, tu ne risqueras rien.
Nassim réfléchit un moment. Son pays lui manquait parfois mais la douleur se rappelait vite à son bon souvenir elle aussi.
- D'accord. Mais pas maintenant. Le jour où je serais prêt.
- Qu'il en soit ainsi.
Ils s'accordèrent un petit bisou puis discutèrent de choses plus légères. Nassim avait encore besoin de temps et de lui pour réellement guérir de ses blessures.

Ewen était fatigué mais il souriait, admirant le petit bébé bien emmitouflé dans son pyjama de nouveau-né et ses langes. Il venait de finir de s'habiller, après trois jours à la clinique pour la surveillance habituelle post accouchement, il allait pouvoir rentrer à la maison avec Julien et se lover dans son nid avec son bébé. Son fils était magnifique. Il avait envoyé une carte avec une photo du bébé à Wido, sans aucune réponse de sa part bien évidemment. Ewen se pencha vers le berceau et prit le bébé dans ses bras, caressant ses rares cheveux si doux.
- Tu es sublime mon petit Maël...
Le bébé dormait du sommeil du juste. La porte s'ouvrit et il savait que c'était Julien, car le ballet d'infirmières et de docteurs était déjà passé. Le rouquin vint récupérer les divers sacs et sourit à son Oméga qui rayonnait d'une joie si pure que c'en était presque éblouissant.
- Viens, rentrons à la maison.
Ils se sourirent et ils sortirent, prêts à rentrer chez eux. Ewen posa son enfant dans le lit adapté à lui et soigneusement décoré. Toute la chambre était douce, faite pour être un lieu calme et serein. Un lieu où le bébé pourrait s'épanouir. Julien n'avait touché à rien, ayant laissé le lit pliant près du berceau, que l'on voyait à peine sous l'amoncellement de plaids, couvertures, coussins, peluches et un ou deux vêtements. La chambre du bébé était devenu le nid de Ewen, pas plus mal sans doute. Julien pouvait y entrer mais il ne devait rien toucher, du moins ne pas déranger les choses qui s'y trouvaient. L'Alpha était d'ailleurs appuyé contre le chambranle de la porte, regardant les deux trésors de sa vie avec un sourire tendre.
- Tu peux entrer, Julien.
- Je ne veux pas déranger.
- Tu es son père, il doit s'habituer petit à petit à ton odeur.
Il entra donc et vint jusqu'à son compagnon, qu'il enlaça, sa main se posant sur son ventre encore un peu gonflé. Maël remua un peu, peut-être à cause du bruit ou à cause de l'odeur de l'Alpha. Ewen allait passer un mois ici, quasiment sans sortir, avec pour seule compagnie son enfant et son amant, de temps en temps. L'Oméga allait principalement dormir, manger et s'occuper du petit. Après, il reprendrait progressivement le rythme normal de sa vie, d'ailleurs on disait un mois mais c'était une moyenne, un peu plus ou un peu moins.
- J'espère que ça va pour Loïs.
- Il s'en sortira bien. Il est solide, je le sais.
- Oui mais bon, il a dû supporter la douleur de l'accouchement et la présence de deux Alphas à coté de lui. C'est stressant de vous avoir à proximité mais en même temps, absolument nécessaire.
- Explique moi mieux.
- Tu es mon Alpha, je t'aime très fort. Tu es mon partenaire destiné. Ta présence m'est nécessaire pour que je me sente en sécurité dans ce moment précis de ma vie où je suis si vulnérable. Pourtant, parce que je suis vulnérable, j'ai peur de ce que tu pourrais faire à mon bébé.
- Il y a eut des cas où les Alphas agressaient les bébés mais c'est très rare...
- C'est instinctif, ça n'a rien à voir avec ces tragédies. Votre force nous protège mais nous mets en danger. Je ne pourrais pas me défendre contre toi si je le devais mais j'ai besoin que tu sois là pour protéger le nouveau-né.
- Oui je vois ce que tu veux dire. Je serais toujours là pour toi et pour lui. Toujours, par amour pour vous.
Ils restèrent calmement enlacés, observant leur petit bout de chou dormir paisiblement. Lui qui avait commencé sa vie d'Oméga par la peur, le voilà désormais heureux. Maël allait grandir dans l'amour de ses parents, il ne serait pas blessé par l'abandon. Ni maintenant ni plus tard, quel que soit son type. Ewen sourit, tenant la main du bébé à travers les barreaux du lit, sentant l'étreinte chaude son Alpha.
Ce bonheur, c'était une promesse.  

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