4. Jour 3 : Un intru ?

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J'entendis la porte s'ouvrir : Thomas vint s'asseoir à côté de moi sur mon lit. Il ne tenta pas de parler ; il attendit juste que j'eu terminé de pleurer.
"-Tout le monde est à cran.. commença t-il.
-Ce n'est pas ça..
-Tu as trouvé quelque chose aujourd'hui ?
Je lui tendais le papier que j'avais repris en mains. Il le lit puis resta le regard fixé sur le papier.
-On essaye peut-être juste de nous faire peur, reprit-il.
-On nous a aussi prévenu de déméler le réel de l'immaginaire. Rien ne me semble vrai et pourtant tout est là.
Thomas posa une main hésitante dans mon dos; je vis tout de suite qu'il n'avait pas l'habitude de réconforter les gens, mais au moins il essayait.
-On va finir ces missions et sortir vite d'ici, ok ?
-Oui... répondis-je en reniflant.
-Je l'ai vu tout de suite tu sais.
-De quoi ?
-Tu es quelqu'un de fort, ne pense pas le contraire. Pleurer ne veut pas dire qu'on est faible, c'est de ne pas se relever après être tombé qui nous rend faible.
Je tournai mon regard vers lui sans répondre, esquissai un faux sourire et repris :
-C'était quoi alors cette énigme ?
-On va dire que j'avais un coup d'avance. On me disait :
Je peux être fin comme du papier à cigarette, ou bien avoir des oreilles. Quoique vous fassiez je vous observe.
-Ah les murs.
-Ouais, du coup j'ai passé le reste du temps à visiter ce qui était ouvert. Je suppose que ta clé n'a ouvert qu'une pièce vide ?
-Oui, celle avec le mot. Mais elle était noire.
-La mort ?
-Sûrement.
Un blanc suivit.
-Tu viens mangé un petit peu ? Reprit-il.
-J'arrive."
La journée s'était rapidement passée sans emcombre.
J'étais dans mon lit, je crois que j'avais passé une plus mauvaise nuit encore que la précédente, surtout lorsque notre notion du temps était complètement chamboulé : les montres de tous les participants ne marchaient plus, notre seul point de repère était désormais l'alarme qui sonnait le matin nous semblait-il.
Je réussis à m'endormir quelques heures, puis le bruit assourdissant de l'alarme retentit, sonnant mon heure de réveil.
Thomas était cette fois déjà réveillé :
"-Bien dormi ? Me demanda t-il.
-Comme on pourrait dormir dans cet endroit, et toi ?
-Je ne dis pas mieux."
Je me levais avec d'atroces courbatures inexpliquées, sûrement la course d'hier, mais pourtant je n'avais pas beaucoup couru.
J'arrivai à la salle des casiers et ouvrai le mien. Je dus relire plusieurs fois le mot pour comprendre l'information :
Comment cet endroit pourrait fonctionner sans quelqu'un sur place pour ce fait ? Regardez bien autour de vous, soyez prudents, un intru se tient parmis vous.
Un intru ? La boule que j'avais au ventre remontait dans ma gorge. Je sentais une nouvelle fois que j'allais craquer, mais je ne pouvais pas être faible : Thomas comptait sur moi, je ne pouvais pas me laisser abattre.
Je prenais deux grandes respirations et tentais de réfléchir.
Ma première pensée fut à cette inconnue qui fuyait mon regard dans le bus, mais cette fille avait peut-être tout simplement peur, je ne pouvais pas la juger uniquement sur sa première impression.
J'allais voir Nolan qui mangeait des cookies.
"-T'en veux ? Me demanda t-il la bouche pleine.
-J'en veux bien un, mais pas un de ceux qui sont encore dans ta bouche.
C'était peu être une mauvaise idée de faire une blague maintenant, parce qu'il rigola et une partie de son gâteau faillit tomber de sa bouche.
Il fini de mâcher et reprit :
-Excuse moi mais comment tu t'appelles déjà ?
-Malya.
-Dac, un problème Malya ?
-Tu te rappelles d'une fille un peu réservée dans le bus ? Avec de longs cheveux ?
-Je vois pas vraiment, pourquoi ?
-Je sais pas...
-Tu me demandes parce que tu ne l'as trouves pas ?
Je repensais alors qu'effectivement je ne l'avais pas revue depuis qu'on était descendue du bus.
-Peut-être oui ! M'exclamais-je.
-En fait tu viens me voir mais tu ne sais pas pourquoi ? Répondit t-il en souriant. Je suis flatté mais je ne trouve pas que ce soit un bon endroit pour draguer.
-Nolan, dis-je en lui retirant des mains le cookie qu'il était sur le point de manger, si cette Lolya manquante était bien cette fille, alors elle a disparut après qu'on soit sortie du premier local, c'est là la dernière fois que je l'ai vu.
-Tu veux dire qu'elle aurait trouvé la sortie dès le début ?
-Justement non, je pense que tout ça n'est pas du hasard si elle n'est plus là.
-Tu veux pas m'en apprendre plus ?
-Je ne peux pas, mais si je trouve un moyen de sortir d'ici je t'en parlerai.
-Au fait j'ai eu un nouveau tatouage.
-Montre moi ?
Il me tendit son bras, pointa du doigt le chiffre 4, espacé pour laisser la place à deux autres chiffres à côté de son 1.
-Tu as pas eu le 4 toi ? Comme on avait le 1 ensemble.
-Non désolé."
Il haussa les épaules et je repartais à ma mission d'origine : trouver cet intrus parmis nous.
J'avais l'impression de devenir paranoïaque, tout le monde pouvait être cette personne, il me semblait qu'à chaque fois que j'observais quelqu'un, je repérais un regard fuyant, ou une expression du regard cachant un secret.
J'étais sur mes gardes, mais j'étais de plus en plus perdue : si quelqu'un était là en infiltrage, pourquoi m'avoir prévenue ? Je n'arrivais plus à réfléchir correctement et pourtant c'est ce qu'on me demandait de faire pour réussir.
Une tape sur l'épaule me fit sortir de mes pensées, je sursautais et me retournais alors vers Thomas :
"-Excuse moi de t'avoir fait peur, mais il faut que tu vois ça.
Il me tendit son papier, sûrement sa mission du jour. Je le prenais et le lisais :
Le choix de vos chiffres vous appartiennent. Attention à ne pas faire d'erreur sur leur signification.
On était pas plus avancé, mais on savait au moins que les chiffres serviraient à quelque chose. Peut-être à sortir comme ils nous avaient aidé à rentrer ici ?
-Thomas ?
-Oui ?
-Tu as essayé de trouver un sens à tout ça ? Un sens à notre venu ici ?
-J'espère au moins que ce ne sera pas inutile, soupira t-il.

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