Chapitre 1: Condamnée, hasard et nouvelle nakama

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Devant une pièce sombre, au bout d'un long couloir desservant une multitude de cellule, des rires gras brisaient un silence sinistre. Ils provenaient de garde surveillant et exaspérant l'une des prisonnières soupirant de plus en plus fréquemment. La détenue était seule, dans une pièce pourvue d'une unique fenêtre offrant une vue apaisante sur la pleine lune. Elle admirait l'astre céleste sous toutes les coutures. C'était de loin sa seule occupation depuis déjà un certain nombre d'heure qui n'en finissaient pas.


Soudainement, devant son cachot, un groupe d'homme s'arrêta. Elle n'avait même pas remarqué leur approche, et ne prit pas la peine de les regarder. Après tout, elle savait pertinemment ce qui l'attendait. Le bruit distinct d'une clé retentit, puis les grilles coulissantes glissèrent sur le rail rouillé. La femme assise à même le sol se relava, et s'avança sans un mot jusqu'à ses bourreaux.


Sans être menottée, on la fit sortir de ce méprisable lieu insalubre. Ce n'était pas pour autant qu'elle échappa à des œillades méfiantes. Mais cette fois-ci nulle crainte, la prisonnière avait pour de bon capitulé. L'espoir n'illuminait plus son regard émeraude. Elle en avait fini. Telle une cigarette consumée entièrement, on l'avait écrasé brusquement.


En sortant de la prison de la capital de la cité l'ayant vu grandir vingt-deux longues et sombres années, elle constata que les rues étaient bondées, qu'elle était la nouvelle attraction du moment. Assaillit de tous les côté par ses regards haineux, elle releva avec arrogance la tête tout en serrant sa mâchoire.


Parée d'une robe noire, elle marchait à hauteur des gardes, leur dictant le rythme à suivre. Son pas était pressé car finalement elle s'en réjouissait de s'en aller, de ne plus revoir ces lieux. La brune ne se formalisait même plus de ses pieds continuellement picotés par la désagréable sensation de pierres pointues. Tout ce qu'elle voyait miroiter devant ses prunelles fendues était la porte lui faisant fasse, grande, non immense, d'où émanait une léger lueur bleutée ainsi qu'un faible brouillard.


On la fit se stopper, affronter les regards impérieux de la populace, ainsi que ceux des membres de sa famille. Au-devant des siens, elle ne put résister et cracha aux pieds de l'un d'eux, son propre père qu'elle haïssait plus que tout. Ce dernier nullement ébranlé par un tel geste resta de marbre, distant et hautain.


-Pourriture, cracha t'il en l'encontre de son unique enfant.


Unique enfant qui n'en avait que faire de ses mots. Dans son dos un petit vieux s'approchait, il était vêtu d'une longue toge en satin, et d'un couvre-chef inutilement haut. Dans sa main, il tenait fermement un parchemin. Il monta sur un petit escabeau faisant face à des tribunes où siégeait majestueusement « l'honorable » famille royale aux visages couverts.


Quant à la foule, elle resta calme, les nobles au-devant et les simples paysans derrière. Le temps passait avec lenteur aux yeux de la condamnée n'écoutant que d'une oreille distraite le récit de ses fautes. A la fin du monologue du petit vieux, les larges battants de la porte au-devant d'elle s'ouvrirent, et dans son dos on la poussa pour la contraindre à avancer. Une par une, la fautive d'actes réprimandés gravit quelques marches. Parvenue au-devant du passage des condamnés de son monde. Elle ne fut pas hésitante et bascula en avant, tout en fermant les yeux, vers l'inconnu. Sa compagne dans cette épreuve fut la triste. Comment ne pas ressentir ce sentiment en pensant qu'ici, ou dans le monde des humains, personne ne l'attendrait ?

A free daemon (LawxOc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant