Rappel: Suite à son enlèvement, Moyesïa se retrouve entre les mains d'un mercenaire à la solde de Doflamingo. Or, c'était sans compter sur sa rencontre avec le chasseur de prime, Kaden, qui fuit avec elle afin d'empocher sa prime. Malheureusement, dès leur première escale, des phénomènes paranormaux mettent des bâtons dans les roues à Kaden. Sïa, comme lui, se retrouvent engloutis par le sable d'une île désertique.
Nombre de mots: 2892
Lorsque Kaden rouvrit les yeux, il fut surpris d'être encore prisonnier de l'obscurité. S'agitant, désagréablement installé et le dos en compote, la seule chose qu'il obtint fut un grognement.
–Bouge pas crétin ! On est déjà à l'étroit.
Il s'agissait de Moyesïa. Il en était certain. Elle était bien là. Et il le confirma lorsqu'il lui donna par mégarde un coup de coude dans les côtes. Sa présence ne lui passait pas inaperçue puisqu'il était compressé contre la jeune femme répondant encore et toujours par des piques. Malgré tout, analysant ses mots, portant avant tout son attention sur le « à l'étroit », Kaden tenta de se redresser. De suite, alors qu'il se levait à peine, sa tête heurta douloureusement un obstacle. Son front reçut un sacré coup et il s'empressa de le recouvrir de ses doigts. A cet instant, comme si ce choc lui avait remis toutes les idées en place, il comprit ce que Moyesia entendait par « à l'étroit ».
Plongé dans le noir avec pour unique compagnie son otage, il céda bien vite à la panique et la violence. Il lança ses poings ou le plat de ses mains, et sans le vouloir pour une fois, toucha également Moyesïa qui pesta avec colère. Loin de garder son désagrément pour elle, la brune lui ordonna froidement de se calmer. S'ils avaient à mourir, leur sort était scellé puisqu'ils étaient tout bonnement confinés dans une caisse sans la moindre issue. Jurant, et poussant la jeune femme à se taire, Kaden la traita de tous les noms. Baisser les bras n'était assurément pas l'attitude à adopter. C'était aux yeux du chasseur de prime : de la pure lâcheté.
– Je suis ta prisonnière. Rêve pour que je t'apporte mon soutien et que tu puisses, après coup, me poignarder dans le dos. Pas envie de me voir de nouveau enchaînée.
– Je t'jure faire pire si je m'en tire, poupée.
– Alors, fais-moi plaisir et meurs.
Ce court échange, aussi bref que cru, donna le ton sur la relation entre ces deux-là. Ignorant dès lors la brune, une perte de temps conclut-il, Kaden poussa sur le couvercle de leur prison de toutes ses forces. Il nourrissait le faible espoir de s'en sortir par ses propres moyens... et seul. Epuisé après bien des minutes à frapper comme un forcené, Kaden, en sueur ,soupira et ferma les yeux. Se tortillant, il glissa un bras derrière sa tête, empiétant sur le propre espace de sa colocataire forcée, et se décida à piquer un somme. L'air ne manquait pas, songea-t-il. Il avait forcément quelque part une ouverture. La suffocation ne le menaçait donc pas —il pensait bel et bien au singulier, oubliant totalement Sïa qu'il serait prêt à abandonner en cas de pépin—. Enfin, dormir un peu ne serait pas de trop, et il l'aurait volontiers fait si la démone n'avait pas prononcé trois malheureux mots.
– De la lumière.
Rouvrant les yeux, il n'en crut pas se qu'il voyait. Et pourtant, Kaden fut forcé de constater qu'elle disait vrai. Sur le coin de la caisse, sur toute la longueur, un rai de luminosité perçait, démontrant que leur prison n'était pas opaque. Il y eut des bruits de pas autour d'eux, un remue-ménage monstre avant qu'ils ne se sentent soulevés. Secoués, ils eurent bien vite l'envie de rendre leur repas. Ils furent ainsi transportés sur quelques mètres, avant d'être posés avec rudesse. Certainement sur un chariot, puisque peu après la sensation de rouler les envahit. On les emmenait bien loin, on finit par les reposer de nouveau. Kaden commençait à trouver le temps long, quand brusquement le son distinct d'un fermoir qui sautait lui donna pour information que plus rien ne le retenait dans ce coffre. Il n'en fallut pas plus pour que le jeune homme ne se précipite, et n'ouvre en grand sa cellule.
De son côté, plus calme et ne cédant pas à la panique, Moyesïa boitant toujours avança de trois pas, tout en avisant des lieux. Un éclair de curiosité la frappa pourtant, et elle se tourna vers sa prison pour savoir à quoi elle ressemblait. Un sarcophage orné de pierres précieuses, et couvert d'or. Directement tiré d'un temps révolu, celui des grands pharaons, dont les projets gigantesques, n'avaient de cesse d'émerveiller les mordus d'histoire. Le haut représentait une tête humaine, entourée par des rayures jaunes et bleues. Se détournant finalement de ce cercueil, Moyesïa prêta attention à son environnement ne laissant guère son partenaire indifférent. Au contraire, perdant de son sang froid et de sa superbe, Kaden demeura figé face au bal se tenant devant lui.
Mains dans leurs bandages, nombre de momies valsaient au rythme de la musique produite par un groupe d'hommes aux visages canins, perché en hauteur. La pièce richement décorée était éclairée par des torches au plafond, dont la flamme était d'un bleu semblable au ciel. Les festivités battaient leur plein, et perdu dans toute cette assistance pour le moins peu coutumière, Kaden saisit le bras de sa prisonnière. Il la rapprocha de sa personne et lui souffla l'ordre de ne point s'attarder. Il ne tenait pas à prendre racine dans cet univers, et surtout atteindre une apparence similaire à celle des danseurs.
Ses craintes, loin du monde déraisonnable, Moyesïa pouvait les comprendre, mais aussi ne rien pouvoir pour lui . Tout en cette pièce lui rappelait malheureusement une connaissance d'enfance, de la même trempe qu'Anne. Quoique finalement, l'ennemie dont il aurait à faire face pourrait bien se révéler plus coriace et dangereuse. Une adversaire qui ne tarda pas à se manifester. Depuis la scène surélevée, les rideaux rouges jusque-là baissés se levèrent avec lenteur. Ils dévoilèrent tout d'abord une paire de jambes fines, bien vite masquées par une robe légère et moulant un corps parfait. Sur les accoudoirs d'un siège digne d'un roi, deux bras reposaient, chacun paré jusqu'aux coudes de bracelets d'or. Le buste habillé d'un collier apparut, un bijou cachant un début de poitrine. Et pour finir, encadrant un joli visage, aux lèvres roses, des cheveux longs et noirs caressaient les courbes de la jeune femme assise sur le trône.
Plus personne ne riait, dansait ou mangeait. Silencieuse, la salle entière avait les yeux fixés sur la reine de la soirée, avant qu'une averse d'applaudissements n'échappe aux momies. Un concert qui déplut à certains, puisque grognant, Kaden s'empressa de boucher ses oreilles de ses index. Quant au centre de l'attention, elle bomba sa poitrine de fierté, tout en regardant fixement droit devant elle. Une mise en scène colossale dont la préparation avait sans doute été revisitée une centaine de fois. Pourtant toute cette agitation ne fit ni chaud, ni froid à Sïa désespérée. A peine fuyait-elle à un problème, qu'un autre se présentait. Enfin échappée était un bien grand mot. Disons plutôt que les ennuis venaient à elle, avant même qu'elle ne puisse régler le précédent. Sans sourciller, elle reconnut là l'une des entrées en matière d'une vieille connaissance.
– C'est tout toi Cléo. Tu ne fais jamais les choses à moitié.
Souriant au coin, la dénommée Cléo abaissa ses yeux entourés de crayon noir vers ses invités. Croisant ses jambes, laissant en apparaître une par la fente de sa robe blanche, elle ne put qu'affirmer ces paroles. La reine des lieux regarda durement Sïa, tandis que Kaden comprit que les deux jeunes femmes se connaissaient. Il en grinça des dents. Voilà que sa victime, sa proie, se trouvait une alliée. Ca n'allait pas du tout à l'albinos qui chercha discrètement une porte de sortie. Une voie de repli semblant être inexistante. Cette constatation l'exaspérait. Il détestait le sentiment d'être pris au piège. Il était encore à ce moment loin de se douter qu'il partageait le même ressentiment que Sia. Tout comme lui, la brune n'appréciait point cette rencontre et aurait tout fait pour l'éviter. Malheureusement, le destin en décidait autrement. Etait-ce là sa punition pour avoir commis l'impardonnable ? Sûrement, songea-t-elle tristement. Mais, elle s'était juré de réparer ses fautes. Confiante, levant les yeux en direction de l'ébène, elle n'alla pas par quatre chemins, se refusant de baisser les bras. Sïa s'avança jusqu'à la maîtresse des lieux qui fit un geste pour les musiciens afin qu'ils cessent de faire partager leur talent.
Ouvrant grand ses écoutilles, la fameuse Cléo se demanda comment cette entrevue avec Moyesïa se solderait. Quoiqu'elle avait déjà une petite idée sur la question. Le mystère planait surtout sur les mots que prononcerait dans un futur proche son ancienne camarade. L'impatience d'entendre les vaines tentatives de la jeune femme tourmentait Cléo désirant ardemment savourer les jérémiades de son interlocutrice :
– Cléo, on ne peut pas reproduire les mêmes erreurs du passé. Cette guerre entre humains et démons n'étendra que la désolation aux quatre coins de ce monde.
– Gaspille ta salive si tu le veux, Moyesïa. Mais contrairement à toi, je ne compte pas tourner le dos à notre civilisation. Là où tu ne vois qu'un bain de sang, nous autres y trouvons l'occasion d'obtenir vengeance.
Se redressant, sous le feu des projecteurs et dominant la discussion, Cléo descendit avec lenteur de son piédestal pour rejoindre son invitée imprévue. A cet instant, face à face avec son adversaire, elle leva brusquement la main et saisit avec rudesse le menton de la jeune femme . Coinçant Sïa, la forçant à un affrontement visuel qu'elle comptait bien remporter, Cléo remua le couteau dans la plaie :
– Mais, dis-moi, ma chère Kagugarami, ne devrais-tu pas être un fruit à l'heure qu'il est ? Tu as été condamnée, et je vois que tu t'en sors à très bien...
Se crispant dans la seconde, tout en claquant le dos de la main la retenant, Moyesïa se dégagea brusquement et fit un pas en arrière, suivi d'un second. Elle n'était point dupe ou idiote et se rendit rapidement compte que l'étau se resserrait dangereusement. Un piège lui tombait dessus. Repoussant sans vergogne la démone lui faisant face, la brune ne perdit pas de temps pour détaler. Sans se soucier de Kaden, étant bien son plus petit souci. Et ne voyant aucune raison valable pour lui porter assistance, elle prit ses jambes à son cou, consciente qu'elle jouait sa vie. Or, brusquement, deux des gardes du corps sortirent de leur léthargie.
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A free daemon (LawxOc)
FanficLe monde de One Piece n'est-il pas formidable? Mais bien des mystères l'entoure, comme les fruits du démons. Que sont-ils vraiment? D'où viennent-ils? .... Et si un jour, toutes ces questions trouvaient réponses grâce à une condamnée. Couple:...