Chapitre 3.2 : Coïncidence ?

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Alors que j'arrivais à la maison, je remarquai que la maison d'à côté était illuminée. Ah ! Les nouveaux voisins ! Je les avais presque oubliés ceux-là. Ils étaient enfin arrivés. Je me demandais à quoi ils pouvaient bien ressembler. Je pariais que maman allait leur faire le coup de la tarte de bienvenue. Ça n'avait jamais empêché les précédents occupants de partir, mais elle s'obstinait.

La porte franchie, une délicieuse odeur de pomme flottait dans toute la maison. Qu'est-ce que je disais ? Ça, c'était juste le moyen le plus sûr de briser la glace avec des inconnus. Au lieu d'une blague, dégustez plutôt cette bonne vieille tarte aux pommes façon grand-mère.

- Ah, June, tu es enfin rentrée !

- Ouais, désolée. J'ai dû rester un peu plus longtemps pour aider à la bibliothèque. Pas le choix. C'est pour quoi ça ? demandai-je en désignant la tarte odorante posée sur la table, alors que je savais pertinemment à quoi elle servirait.

- Oh ça ? C'est pour les voisins.

Bingo !

- Juste histoire de leur souhaiter la bienvenue. J'ai cru comprendre par madame Sanders qu'il s'agissait d'une mère et de ses deux fils. De beaux enfants qu'elle a faits là, a-t-elle précisé en prenant la voix nasillarde de madame Sanders.

Et qui de mieux placée que madame Sanders la commère du quartier pour avoir des infos dignes d'un détective privé ? Qui, je vous le demande ?

- J'ai vu de la lumière chez eux. Alors ils se sont enfin décidés à venir ? Ça fait quand même un moment que les meubles sont arrivés.

- Oui, quand même.

- Pourquoi tu t'obstines, maman ? Tu n'es pas fatiguée de faire la même chose pour des gens qui ne resteront même pas assez longtemps pour payer leurs cotisations ?

Ma mère garda le sourire, même si je savais qu'elle était un peu triste de voir à chaque fois ces nouveaux voisins déménager. A son âge, c'était encore plus difficile de se trouver de bonnes amies.

- Moi, si je venais d'arriver dans un quartier où je ne connaissais personne, j'aimerais bien qu'on fasse la même chose pour moi, répliqua-t-elle simplement. Et devine quoi ?

- Hum ?

Je ne l'écoutais qu'à moitié alors que je grignotais une épluchure de pomme.

- C'est toi qui va avoir l'honneur de les leur apporter !

- Euh... pourquoi ? C'est toi qui veux la leur apporter.

- Oui, mais madame Sanders m'a aussi dit que ses fils avaient environ ton âge et tu connais le dicton. « Qui veut séduire la mère, doit d'abord séduire ses enfants ».

- Donc en fait, tu te sers de moi, c'est ça ?

- Tout à fait, répondit-elle avec un grand sourire.

Je soupirai bruyamment en lui faisant les gros yeux.

- Allez zou ! insista-t-elle en posant entre mes mains la tarte qu'elle venait d'emballer. Et fais vite, sinon la deuxième tarte va trop refroidir.

- Mais pourquoi tu n'as pas commencé par-là, mère indigne ? m'écriai-je en bondissant sur mes pieds.

- Tu sais à quel point j'aime te faire mariner, enfant ingrate, plaisanta-t-elle. Fais vite et viens me raconter en détail.

- Ok.

Et je sortis.

La propriété qui suivait était semblable à la nôtre, ou plutôt comme toutes celles de ce quartier résidentiel. Une maison blanche ou crème d'un étage mansardé avec garage, entourée d'un espace vert assez large. Une maison normale quoi. Je sonnai à l'interphone qui se trouvait juste à côté de la boîte aux lettres. Quelques secondes plus tard, une voix masculine me répondit.

Souvenirs, Souvenirs - T.1 : La Promesse [Derniers Chapitres Dépubliés]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant