Chapitre 9

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Je regarde le monde autour de moi. Je vois des gens pressés, des jeunes qui rient, des enfants qui jouent, et des parents épuisés.
Dire qu'il y a quelques semaines je faisais partie de cette vie quotidienne! Ça se trouve, il y avait une personne, comme moi qui me regardait vivre pendant qu'elle, attendait la fin...
J'avais beau me plaindre de cette existence banale, aujourd'hui je ferais tout pour revenir sur le chemain du quotidien!
Celui où je rentrais de l'école, après avoir passé une journée normal et que je voyais ma mère, mon père et qu'en allant dans ma chambre je trouvais Sam.
Que nous parlions de ce qui nous inquiète et nous fait sourire!
J'aimerai qu'il soit là...

- Estelle ? C'est toi?

J'ai un sursaut. Célia est devant moi, ses longs cheveux lui cachant les yeux.

- Célia?

- Oui c'est moi...

Sans un mot, elle s'assoit sur le banc, près de moi. Et c'est le silence. Je sens mon coeur battre très fort et je n'ose pas la regarder. Sûrement de peur de me faire rejeter!

- Je comprends... Murmure t'-elle

- Tu... tu comprends quoi?

- Je comprends c'est tout! Tu sais, ce que tu ressens là!

Elle tourne brusquement son corps vers moi et son doigt vient désigner l'emplacement de mon coeur.
A cette approche, je ne sais comment réagir. Je me sens terriblement gênée et en même temps, j'ai l'impression de la connaître. Comme une amie!

- Tu comprends?

- Oui! Je sais que c'est difficile de le croire, il faut le vivre pour savoir et...

Je la coupe.

- Tu sais! Pleins de gens m'ont dit qu'ils comprenaient mais... Tu es la seul que je crois!

L'espace d'un instant, il me semble voir ses lèvres former un sourire.

- Tu veux écouter de la musique?

- Heu... Oui!

Elle me tend un écouteur et sans une parole, nous le plaçons et après un silence qui me semble interminable, les premières notes arrivent. C'est une Chanson mélancolique, remplie de tristesse. La voix de la chanteuse est emplie d'une certaine... "vie"!
On ressent qu'elle a vécue des choses difficiles et qu'elle fait tout évacuer dans ses paroles.

- C'est beau! Je dis tout bas.

Je ferme lentement les yeux, et laisse les larmes couler. Ce ne sont pas des larmes comme d'habitude! Celles-là, sont doucent... Elles me soulagent.
Alors que je laisse aller ma douleur, je sens me corps se décontracter et ma réspiration se calmer.
Je vole!
Ça m'avait tellement manqué! Pleurer, rire, ce sentiment unique! Où vous n'avez peur de rien, même pas de l'inconu, même pas de L'avenir!
Et elle est là! A côté de moi, celle qui m'a fait décollé, celle qui semble ne vivre que sur Terre. J'oublie tout du monde qui m'entoure, tout de ces enfants qui crient, de ces parents qui râlent. J'oublie ce chemain, je veux le retrouver, mais le retrouver changé! Plus tard, quand je serais prête, je voudrais avoir une vie plus belle. Une vie de voltige, une vie assez remplie, pour pouvoir la raconter dans Les paroles d'une chanson.

Les dernières notes résonnent. Je me relève doucement de ma transe et enlève l'écouteur.
Célia semble perdue dans ses pensées et ne me voit pas me lever.

- Merci!

Elle relève la tête, sortant de ses nuages à elle.

-Merci de quoi?

-Merci... Merci d'avoir compris!

Je lui accorde un sourire. Certe, baigné de larmes mais le premier depuis longtemps.

- De rien! Et... Merci à toi pour... ça!

Je la regarde et comprends tout dans ce "ça."

Elle se lève et nous nous séparons.
Je marche vers chez moi, le coeur moins lourd, moins rempli de déchets. Heureuse, d'avoir réussie à voler!

Je rentre chez moi, le coeur légé .
Mon père est aller dormir, il n'y parvient qu'en journée. Et ma mère est assise sur le canapé, l'air songeuse ...
Je passe derrière elle sans me faire remarquer et me dirige vers ma chambre.
C'est alors que je vois ça!
Devant moi... ou plutôt devant la chambre de Sam, sont entreposés des dizaines de cartons avec des étiquettes.
J'entrouve la porte de sa chambre et retiens mon souffle.
Tout est vide! Plus rien! Toutes ces années, envolées!
Les photos de ses amis, ses gros pulls de noël, ses cahiers...
Tout s'en va! Toutes les traces qu'il restent de lui dans cette maison...
Mon coeur se resserre, et mes pieds retombent sur terre.
Je me laisse tomber le long du mur et observe cet endroit vide.

- Si tu veux récupérer des affaires tu peux fouiller!

Je me retourne surprise et vois ma mère.

- Vous allez tout jeter ?

- Non, enfin que ce qui est inutile de garder!

- Tu vois des choses inutiles toi!

Une colère inconnue monte en moi, une colère qu'elle ne mérite pas de subire, mais je ne peux pas m'arrêter.

- Si il y a des choses inutiles dans cette chambre, alors à quoi ça servait d'avoir des enfants!? Hein? Sam est inutile c'est ça? Et moi, je suis le second essai?!

- Arrête Estelle ! Arrête je t'en supplie! Ce n'est pas ma faute ce qui lui ai arrivé!

- Si! C'est de ta faute! C'est toi qui lui disait de trouver une école! C'est  toi!

Je ne peux plus me retenir. Mes yeux rouges de colère me brûlent.
Je tourne la tête est vois ma mère, comme je ne l'ai jamais vue.

- C'est injuste ce que tu dis !

Ces yeux tremblent et les larmes coulent sur ses joues.
Elle s'effondre à son tour sur le parquet.
Je la regarde, prenant conscience de ce que j'ai dis.
Ce que j'ai dis à ma propre mère!
Elle n'a rien demandé! Et voilà que je rejete tout sur elle, je suis un monstre!

- Je... Je suis désolée maman! Vraiment désolée!

A cet instant, je n'ai qu'une envie.
Lui faire un câlin. Mais je ne peux pas ! Pas après ce que je lui ai dit!

- Clarisse? Qu'es qui ce passe ?

Mon père arrive, tennant dans ses mains le cadre que j'avais fais pour la fête des mères il y a 3ans.

- Stop! Je hurle.

S'en est trop! Je me lève! Et m'en vais de cette endroit où règne le chaos.

- Tu va où? Me crie mon père.

- Je vais courire !

D'un pas colérique envers moi même, je quitte la maison décidée à essayer de m'envoler! Et cette fois... Seul!

La vie continueraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant