Chapitre 16

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J'ai envie de pleurer, quand je suis son regard.
Ses yeux incroyablement profonds, où je me perds très tard.
Je l'écoute me raconter, rire, pleurer et ce que j'adorerais l'écouter chanter!
Je n'ai jamais autant parler de toute ma vie!
Je n'ai jamais été aussi heureuse, qu'avec cette fille qui paraît si malheureuse...
Samuel me manque! J'aimerais qu'il soit là et que je lui parle d'elle!
De ce qu'elle me fait.
De ce qu'elle m'a donné... Des ailes!
Mon frère! Où es-tu? Près de moi je le sais! Car je suis avec un ange!
Un ange noir...
Elle me fait respirer, comme après avoir passé des mois en apnée.
Elle me fait revivre.
Célia...

- Estelle ? T'es avec moi là?

Annie me fait de grands gestes pour capter mon attention.

- Ah oui! Pardon! Tu disais?

- Ben justement! Je ne disais rien! Enfin... Estelle !

Elle me regarde en prennant un visage attristé.

- Mais quoi?!
Fais-je en rigolant.

- Je suis sérieuse Estelle! Tu es bizzard depuis quelques temps! Tu as souvent la tête ailleur!
Quelque chose ne va pas?

- Mais non! Tout. Va. Bien!

- Tu es sûr? Même pour Sam?

Cette phrase me fait l'effet d'un coup de poignard dans mon coeur.
Bien-sûr que non je n'ai pas oublié Sam! Il ne cessera jamais d'être là!
Je ne cesserai jamais de penser à lui. Et sa présence inexistante à laissé plus qu'un trou dans mon âme.
Elle la divisé!
Explosé en milliers de fragments.
Non! Je ne l'ai pas abandonné!

-Estelle ?
Me rappelle Annie.

- Non!
Dis-je dans un sanglot.

- De quoi Non?
Estelle s'il te plait ne pleure pas! Pas encore...

- Non! Je ne suis pas sûr pour... pour Sam!

Je me laisse aller.
Laissant mon corps libérer ce trop plein de larmes.
Annie me prend dans ses bras.
Je vois ses yeux humides et la serre très fort contre moi.
Elle reste quelques secondes près de moi, puis se décolle et me force à la regarder.

- Il n'y a rien d'autre?

- Non...

- Promis?

- Promis.

La cloche sonne et Annie rejoins Seb. Je me retrouve seul. Je m'en veux... Je m'en veux de ne pas avoir parlé de Célia.
D'avoire caché cette joie.
De n'avoir montrer à ma meilleure amie que la mélancolie de mon coeur.
Elle mérite de savoir que je suis heureuse avec elle.
Elle qui porte constamment mes larmes...

Je vais alors m'installer sur une table et sors une copie double, ma trousse et une pochette.
J'attrape mon stylo noir et écrit le titre, la date, mon nom et mon prénom.
Je décide enfin d'écrire cette rédaction...

L'heure passe.
L'ancre de mon stylo efface toute trace de blanc sur ma feuille.
Je fais glisser la mine entre les lignes et ne m'arrête que pour repprendre mon souffle.
Les voix des élèves en fond sonore, je ne me laisse pas distraire. J'écrit! Et c'est tout.

Je regarde rapidement ma montre et constate que la sonnerie de quatorze heures ne va pas tarder.
Je range alors mon stylo dans ma trousse et la remets dans mon sac.
Je pose ma tête sur la table et soupire.
Célia n'est pas là.
Sa cousine m'a dit qu'elle était malade. Je ferme alors les yeux et l'imagine près de moi. Je l'imagine ici, en face de moi.
Se cachant une partie du visage avec ses longs cheveux noirs.
Comme s'ils la protégaient du monde extérieur.
Je lui demanderais alors comme d'habitude, pourquoi elle fait ça, et comme d'habitude elle me répondrait que c'est pour éviter de voir la cruauté qui l'entoure.
Et là, je me serais tus.

Nous entrons dans la salle de classe.
Je m'assoie à coté de Seb qui ne cesse de me faire des blagues.

- Mais arrête!
Dis-je en pleurant de rire.

- Oh ça va hein! On est fin d'année alors j'ai le droit de faire des blagues pourries d'accord?

- C'est vrai! C'est une raison valable!

- Ah! Tu vois?

Il a raison.
Il ne reste plus que deux semaines avant les grandes vacances et ça me tue!
Je ne verrais plus autant Célia et j'ai peur de ne plus jamais la retrouver.
Ou peut-être bien que j'ai peur de ne plus jamais parvenir à lui faire enlever sa mèche sur son visage...

Je rentre le visage fermé.
Je balance mon sac sur mon lit et me laisse tomber sur le sol.
Je fixe ma chambre ne sachant que faire, ne sachant que penser.
Soudain, un bout de papier attire mon inttention.
Je me lève et me dirrige vers mon burau.
Intriguée, je prends la feuille dans mes mains et lentement la déplie.

Estelle.
Tu ne m'a jamais parlé mais ton frère, Samuel... Ma beaucoup parlé de toi. De ton envie de faire avancer les choses, de ce que tu es capable de comprendre alors que certains ne l'ont jamais compris...
C'est avec beaucoup d'émotions que je t'écris aujourd'hui.
Nous sommes deux personnes qui avons aimé très fort ton frère.
Pas de la même façon c'est vrai! Tu es sa soeur et jamais je ne serais  à ton niveau.
Samuel ma beaucoup apporté...
Et je l'ai aimé comme jamais je n'ai aimé. Ne lui en veut pas si il ne t'a jamais parlé de moi!
C'était tout nouveau pour lui...
Quand il est parti, j'ai vue mon avenir se casser en milliers de  morceaux.
J'ai eu mal...
J'ai mal.
Et ce n'est que maintenant que je me suis rendue compte que je n'étais pas seul.
Que la "petite soeur" de Sam se retrouvait elle aussi démunie de toute perspective d'avenir.
Il m'avait tellement parlé de toi Estelle!
Il t'aimait si fort!
Ça ma brisé le coeur...
Alors même si je pleur en écrivant ces mots.
Même si je sais que Samuel n'aura jamais l'occasion de me présenter à toi.
Malgrès tout ça, je t'envoie tout mon amour et tout mon courage.
Tu n'es pas seul!
Cherches juste les bonnes personnes!
Pour Samuel!

Avec toute mon affection,
Cécile La copine de ton frère.

P.S: J'ai confié cette lettre à tes parents.

Je la relis.
La relis et la relis osant à peine y croire.
Mon frère était amoureux!
Et sa copine l'aimait!
Cette lettre est censée me donner du courage mais à l'instant présent, je me sens faible...
Mes mains tremblent sur la feuille mais je ne veux pas la lâcher.
Cette Cécile vit la même chose que moi.
Ayant au quotidien, ce vide, ce manque...
Je me rassoie près de mon lit, pose la lettre sur mon coeur et dans un cri, inaudible mais bien réel là, au fond de moi, je laisse une énième larme couler sur les paroies de mon être.

Dans le noir, essayant de m'endormir, je me rappelle cette phrase dans la lettre de Cécile.

"Cherches juste les bonnes personnes..."

Un seul mot, ou plutôt un nom me vient alors à l'esprit...
"Célia"!
Et je m'endors...







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