Chapitre 18

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A bout de souffle, je m'empresse de poser ma copie sur le bureau de la prof.
Tous les regards sont braqués sur moi mais aucunes bouches ne s'ouvrent.
Je reviens à ma place l'esprit vide.

Après une heure interminable, où je n'écoutais qu'à moitié mes camarades, la sonnerie se fait entendre.
Tout le monde se précipite vers la cour, impatient de pouvoir parler et profiter des quelques minutes de pause.
J'aimerais en faire autant mais j'ai comme une impression de lourdeur en moi. Comme si on m'avait passé à la machine à laver.
Mes gestes sont lents, mon corps tremblant...
Je parviens enfin à ranger toutes mes affaires et m'apprête à sortir de la classe, quand Célia apparaît devant moi.
Elle m'a attendue...
Je ne dis rien et tante un sourire qui semble lui faire plaisir puisqu'elle sourit à son tour.
Tout les autres étants déjà sortis, nous marchons côte à côte, sans un mot, mais nos pas sont remplis de paroles...

Le silence nous englobe mais c'est le silence le plus beau du monde.
Le même que lorsque je l'aie prise dans mes bras! Et que j'ai sentie pour la première fois depuis bien longtemps, mon coeur redémarrer après un sommeil presque parfait.
Ou la fois où j'ai crû mourir ! Tant sa présence et la musiqe que nous partagions me donner ce sentiment, que mon esprit me quittait pour rejoindre le paradis.
Ce silence si beau...
Si pur!
C'est avec elle et seulement avec elle que je veux le vivre!

Nos pas résonnent dans les couloirs vides. Et si d'habitude je trouve ce trajet bien trop court, avec elle il me paraît interminable.
Nous approchons peu à peu de la sortie du bâtiment et mon coeur se resserre.
Je ne veux pas la quitter! Pas maintenant! Pas elle...
Les cris des élèves dans la cour nous parviennent et je peux sentir Célia ce crisper à l'idée d'y entrer et de devoir partir avec sa classe.
Comme une protection, nos de corps se rapprochent petit à petit.
La porte droit devant nous ne fait que resserrer et refermer mon coeur. Qui commençait à peine à s'ouvrir...
Plus nous approchons, plus nous, nous rapprochons.
Et là... C'est une explosion qui surgit en moi!

Comment? Je ne sais pas.
Mais sentir ses doigts s'enlacer aux miens, comme des pièces d'un puzzle s'assembleraient, me changent à tout jamais.
C'est à cet instant que je me rends compte que mes mains ont cessé de trembler.
Ma main droite, enfouie dans sa main gauche...
Une explosion d'émotions.
Un feux d'artifices!
Un silence parfait...

Sa main est douce et dégage en moi des émotions qui m'étaient jusqu'à lors inconnues.
C'est comme un chemin que mes pieds auraient pris par réflexe.
Comme si ils étaient déstinés à marcher dans ce sentier sans cailloux, sans obstacles...
Comme un geste de tout les jours, sans ambuches, sans détours.
Comme si mon coeur avait décidé, dès ma première respiration, qu'il s'arrêterait à ce contact qui m'est si familier.
Comme si mes yeux, avaient été programmés à voir ces magnifiques cheveux. Aussi sombres soit-ils, ils illuminent ma vie!

Le soleil m'éblouit quand je sors du bâtiment.
Le brouhaha de la cour est encore plus insupportable que d'habitude. Peut-être bien que c'est parce que je viens de passer quelques minutes dans le ciel!
Je ne sais comment décrire ce que je ressens... C'est un mélange entre la joie et la déception.
Comme si j'avais rêvé, et que je venais de me réveiller.

Figée devant la porte du bâtiment des langues, je vois Annie passer non loin de là.
J'ai fais la muette.
Il est temps que ça cesse!
Je me dirrige vers elle d'un pas décidé. Arrivée à sa hauteur, je l'attrape par le bras et l'emmène dans un endroit tranquille.
Elle me regarde quelques secondes, puis dit:

- Parles moi Estelle...
Je suis là!

Elle ne me prend pas dans ses bras comme elle en a l'habitude.
Je vois dans ses yeux de la tristesse. Elle n'attends que ça.
Que je parle!

La vie continueraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant