Chapitre 14

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Les yeux clos, j'écoute ces cris, ces pleurs, ces rires...
J'entends des voix qui me sont familières.
Si j'ouvrais les yeux, je verrais sur ma montre qu'il ne me reste que quelques minutes de silence.
De silence dans le bruit quotidien   de la cour du collège.
Alors je préfère écouter.
Les yeux fermés.
L'éternel bruit du silence...

Des pas faisant voler le gravier, semble s'arrêter devant moi.
Je sens les mouvements d'un corps, qui lentement vient s'assoir près de moi puis,
Distingue le son d'une paupière qui se ferme.

Ensuite, plus rien!
Pas un bruit de pas.
Aucun souffle...
Comme si cette personne avait cessait de respirer.
Ma tête enfouie dans mes bras, mon petit corps frêle ne laissent pas échapper cette voix tout près de moi.

- C'est très beau... Ce que tu as écris.

Je relève lentement ma tête, et souris à celle qui se tient devant moi.

- Merci!

- J'ai appris ce qui s'est passé... C'est dégueulas ce qu'il t'a dit!

- Sans doutes... Mais je ne veux plus y penser!

- Je comprends!

Elle me fait un grand sourire, et je découvre des traits de son visage qui m'étaient inconnus.
C'est alors que je me rends compte que je ne sais rien d'elle, alors qu'elle, comprend tout de moi.

- Célia?

- Oui?

- Tu peux me parler de toi?

- Euh... Je!... Oui! Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise?

- Je ne sais pas... Tout!

Son visage s'attriste.
Et je sais à ce moment là, que je me trouve devant la porte du mur qui la rend si différente,
si sombre, si belle...

Elle se tourne entièrement vers moi, et son regard perdu dans la peur n'ose pas se fixer dans le mien.
Elle ouvre la bouche pour parler, mais le bruit du silence se fait chasser par la sonnerie qui signale la fin de tout ces cris.

- Plus tard! Dit-elle.
Peut-être...

Elle se lève, complètement déboussolée et me laisse dans mon incompréhension.
Celle, qu'elle... A comprit!


Je cours complètement essoufflée, crevée!
Mais je m'en fiche.
J'ai besoins de me défouler.
Aujourd'hui, je suis là...
Devant toute ma classe, à la tête du groupe.
Alors que d'habitude, je suis dernière, essoufflée, crevée, et je décide de ne pas continuer.
Ils doivent bien se rendre compte que ce n'est pas normal!
Que je devrais être derrière à moitié effondrée!
Qu'est-ce qu'ils doivent avoir pitié! De voir cette petite fille perturbée, après la mort d'une partie d'elle, essayer de retrouver sa joie, ses ailes laissaient dans la tombe de son frère...
En courrant à s'épuiser.
Mais cette fois, sans s'arrêter
Oui! Qu'ils doivent avoir pitié.


- Tu veux mon pain?
Me demande Annie.

- Non merci!

- Tu es sûr? Tu ne mange pas beaucoup en ce moment!

- Oui! T'en fais pas! Je ne vais pas devenir anorexique! Je n'ai juste pas très faim!

Je lui adresse un sourire un peu forcé, mais elle ne semble pas le remarquer.
Je plante ma fourchette dans une carotte et l'apporte à ma bouche.

- Au fait! Tu sais où est Seb?
Demandais-je.

- Je crois qu'il mange chez lui aujourd'hui! Il a un rendez-vous chez le dentiste!
Tu l'imagine chez le dentiste!?

La vie continueraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant