~Chapitre 1

86 6 5
                                    



Je n'avais jamais tenu un journal intime avant il y a quelques heures. Mais à partir du moment où le beau Peter m'a regardé, c'est devenu une autre histoire. Il fallait que je ça note quelque part. Dans un coin de ma tête, ça tiendrai pas terrible. Ma mémoire c'est pas tout à fais ça ... Elle est incapable de se souvenir de mon cours de maths d'hier, par contre, la pub des Ricolas de 2005, ça, elle n'oublie pas. Bref, Peter. Cette personne qui dépasse d'une tête tous les secondes facile, au cheveux jamais bien coiffés, mais jamais pas coiffés non plus ; au regard timide et maladroit, qui n'a pour pote qu'une intello. Pas le genre de mec qui attirai tout un troupeau de meuf, à première vu, mais il a ... quelque chose. Et si, malheureusement, un troupeau de meuf a l'air de fortement l'apprecier. Ce mec. Il a un putain de truc. Faites moi confiance.

10 janvier 2017

Hey !
Moi c'est jenevaispasvousdiremonnom. J'ai 17 ans et je suis une apprentie écrivaine amoureuse :D
C'est d'ailleurs pour ça que je débute ce journal. Bon; il s'appelle Peter, il est beau, cool, et il a l'air sympa. D'accord je ne lui ai jamais parlé, mais aujourd'hui il m'a regardé. R.E.G.A.R.D.E. Oui srx.
Bon d'accord, ce regard était loin d'être comme dans les films, ou la scène dure 5 minutes, les regards profonds et amoureux, un peu provocateurs et drôlement sexy. Moi c'était la vrai vie, c'est-à dire il m'a regardé en permanence sans doute par hasard, et j'ai détourné le regard au bout de même pas une seconde, End. Mais maintenant, au moins, il sait que j'existe ! Faut toujours regarder le verre à moitié plein.

Je pose le journal sur les genoux, souffle un grand coup. Cet écrit fais pitié, je n'en ai pas le moindre doute. Les mots sont certes pas mal, mais on dirait que je suis une personne chiante. C'est peut être ce que je suis, mais ce que je veut dire, c'est que ce n'est pas l'image de moi que je veut retranscrire. Non que je suis égocentrique ou un truc du genre, mais là, je ne suis pas moi. L'écriture aussi, elle n'a jamais été bien jolie, mais je ne sais pas ... Ça ne me convient pas.
Alors je le balance à l'autre bout de ma chambre, et puis je saute sur mon lit. J'atterri sur le ventre, le nez enfoncé dans un amas de peluches. Les yeux fermés, le corps fatigué par mon quotidien de lycéenne, le cerveau et le cœur torturés par ces événements récents,
Je m'envole dans le monde des songes.

Ah mon retour dans la réalité, il est 17h.

Les muscles engourdis et la tête encore rêveuse, je me tourne sur le dos, m'étire, tout en baillant. Le ciel commence à s'assombrir, et j'aperçois de ma fenêtre, l'âne du voisin, qui brais et postillonne sur mon chat. Pauvre con, pensai-je pour cet grosse bête aux longues oreilles, mon chat, il va te défoncer. Mais non, Little Neko, préfère s'endormir à côté de lui, il a le goût du danger, mon chat. Il a aussi un drôle de nom, mon petit Little Neko. Littéralement petit chat en anglais et japonais, mélange de culture. Mais petit chat est devenue gros chat, la vie est trop cruelle. Sa petite bouille triangulaire et ses miaulements aigües ont disparus pour laisser place à une sorte de grosse boule de poil fainéante et inutile. Mais passons sa vie, elle n'est point interessante.

Au lycée, il y a pas mal de profs absents, causes sûrement de grippes et certaines profs enceintes. Et pile en ce moment aussi, ta plein de réunion avec les nouveaux programmes et tout un bordel. Résultat : Ma classe et une ou deux autres ont été en week-end de samedi à aujourd'hui, mardi. La chouette vie quoi. Sauf si on prend on compte le fait que je suis restée cloîtrée chez moi comme une asociale pendant que ma meilleur pote se tape son petit week-end tranquilou à Center Park. Elle, elle a de l'argent et des connaissances aussi, moi j'ai ni l'un ni l'autre.

-Théo, tu descend ? La voix de ma mère résonne dans ma chambre en travaux.

Je vous expliquerai mon prénom plus tard, pour l'instant je fais ce qu'elle me dit, et avec beaucoup de curiosité envers cet curieux être qui ne m'adresse normalement la parole qu'une fois par semaine pour me faire taire.
Une fois en bas je ne suis pas déçue.
Puisque,
Peter est là.

Je me met à bégayer toute sorte de chose incompréhensibles. Également à vouloir disparaître sous terre, et à trouver que finalement,
J'aurais dû me coiffer ce matin,
J'aurais dû quitter mon pyjama datant de noël 2011,
J'aurais dû prendre une douche,
Et puis pourquoi pas j'aurais dû ne pas être là.
Entre-temps ma mère me coupe de mon état de transe pour me présenter. Je suis désormais : "Théodorine, 17 ans, petite empotée en pleine crise d'adolescence, qui est dans le même lycée que toi non ?"
-Sûrement, j'ai une mémoire à court termes, semble t'il s'excuser.
Vlam, ouille ça fait mal au cœur ça.
-Ma puce, voici Peter, qui a le même âge que toi et qui viens de connaître un décès très récent. En temps que ça psy, et en voyant son état actuel, je pense son âme va bientôt exploser devant un tel événement et blablabla et blablabla.

Ma mère est foldingue, je ne sais pas le pourquoi du comment elle est devenue psychiatre. Et à cause d'elle Peter est devenu rouge homard, et effroyablement mal à l'aise. Je replonge donc dans le cours de là discussions avec l'infime espoir qu'elle se taise, et pouvoir prendre ce beau garçon à part pour flirter ( à près m'être bien sûre changée, lavée et coiffée ).

-Et c'est pourquoi j'aimerai qu'il en parle avec quelqu'un de son âge.
-Hein ?! Je proteste, mais je ne suis pas psy moi !
-Oui, mais tu es une ado, qui comme tu viens de nous le montrer, est pleine de vie. Donc je te demande en tant que mère et psychiatre de se garçon de m'obéir. Qu'elle affirme d'une voix posée.
Cette fois, moi aussi je suis devenue rouge homard, toute cette mascarade est ridicule ...! Je ne suis pas payée pour ça, et si j'ai envie de parler à Peter, c'est pour le draguer et en aucun cas le voir plein de larmes et reniflant de la morve.

Apprentie à la vie { en pause }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant